La mort d'Aude. Le jugement de Ganelon.
Publié le 29/04/2011
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[Quand il est enfin rentré à Aix-la-Chapelle, sa capitale,] voici que vient à lui Aude, une belle demoiselle. Elle dit au roi : « Où est-il, Roland le capitaine, qui me jura de me prendre pour sa femme? « Charles en a douleur et peine. Il pleure, tire sa barbe blanche : « Sœur, chère amie, c'est d'un mort que tu me demandes des nouvelles. Je te ferai le meilleur échange qui soit : ce sera Louis, je ne sais pas mieux te dire. Il est mon fils, c'est lui qui tiendra mes terres. « Aude répond : « Cette parole m'est étrange. A Dieu ne plaise, à ses saints, à ses anges, après Roland que je reste vivante ! « Elle perd sa couleur, tombe aux pieds de Charlemagne. Elle est morte aussitôt : que Dieu ait pitié de son âme !
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- Beaumarchais écrivait à propos de la tragédie classique : Que me font à moi, sujet paisible d'un Etat monarchique au XVIIIe siècle, les révolutions d'Athènes et de Rome ? Quel véritable intérêt puis-je prendre à la mort d'un tyran du Péloponnèse, au sacrifice d'une jeune personne en Aulide? Il n'y a, dans tout cela, rien à voir, pour moi, aucune moralité qui me convienne. Expliquez et appréciez ce jugement.
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- Paul Valéry écrit dans Regards sur le monde actuel, (Propos sur le progrès, 1931 ) : « Supposé que l'immense transformation que nous vivons et qui nous meut, se développe encore, achève d'altérer ce qui subsiste des coutumes, articule tout autrement les besoins et les moyens de la vie, bientôt l'ère toute nouvelle enfantera des hommes qui ne tiendront plus au passé par aucune habitude de l'esprit. L'histoire leur offrira des récits étranges, presque incompréhensibles ; car rien dans le