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La mort de Sénèque de Tristan l’Hermite. P275, 276 vers 667 au vers 694 (commentaire)

Publié le 02/01/2012

Extrait du document

La scène 4 de l’acte II qui fait l’objet de ce commentaire se situe au moment de l’action ou les conflits commencent à se développer. Plus qu’un simple dialogue, le passage nous permet d’avoir un regard plus précis sur la psychologie des personnages. Comme preuve d’amour envers Epicaris, Lucain se doit de convaincre son Oncle Sénèque de prendre part à la conspiration. Sénèque qui semble avoir une certaine estime pour Néron, se défend de toute part  Il se livre alors un véritable  bras de fer, ou l’un essaie de convaincre l’autre de la légitimité de sa position. C’est un duel idéologique au premier abord, mais aussi psychologue et surtout rhétorique.

En quoi peut on dire que cette scène est l’occasion pour Tristan l’Hermite de rappeler les principales caractéristiques du héros tragique ? 

« est associée à celle de la stupéfaction que produit l’ évènement.

Ce qui pour rai attirer le regard provoque toutefois la répulsion chez Sénèque.

Par définition un spectacle est bien ce qui attraie la vue .

Mais quand il s’agit d’assister à l’assassinat d’ une personne qui lui est chère, Sénèque préfère ne pas y être .

Le coté sensible du personnage apparait ainsi, qui refuse de prendre part à cette violence.

On peut être tenté d’apporter un bémol : Sénèque ne dit pas qu’il refuse d’y être, il veut être loin.

On peut émettre l’hypothèse selon laquelle, même s’il ne l’avoue pas, mais im plicitement, il souhaite la mort de Néron.

Après l’annonce du sujet de la discussion , Lucain dévoile l’objet de sa conjuration au vers V669 .

Il s’agit d’u ne vengea nce au nom de tout le peuple .

Le personnage prend u n ton de plus en plus menaçant comme le c aractérise les allitérations en [i] « assistez à guérir la commune misère » .

D’ailleurs l’utilisation d’un terme médical « guérir » à l’hémistiche montre qu’il y a nécessité urgente d’agir.

Néron est un mal qu’ il faut guérir.

L e dessein de leur conjuration consiste à délivrer ceux qui souffrent.

Une douleur désignée ici par le terme « misère » qui est basculée à la rime par sa position postposée à l’adjectif.

L’allitération en [m] des termes « commune misère » résonne comme les murm ures, les gémissements de tous ce qui ont péris.

A travers cette expression de la douleur, Tristan l’ Hermite laisse paraitre un registre pathétique pour susciter la compassion du lecteur.

P our Sénèque, c’est là une solution trop brutale tel qu’il l’affirme au vers 6 70.

« Pour ma main ce remède est un peu trop sévère ».

Au premier abord Sénèque est un personnage d’une grande sensibilité face au mal.

Il se dis tingue comme étant à part, une tendresse que l’on ne retrouve pas chez Lucain .

Tandis que ce dernier apparait comme crue l et impitoyable, Sénèque se démar que : il est la figure même de l’homme affectueux.

Des points de vue dis parates, qui s’expriment ici à travers la construction hachurée du vers.

Des petites entités qui font penser à cette div ergence d’opinion qui existen t entre les protagonistes .Il faut noter également que cette divisions se justifie par les termes antagonistes « remède » et « sévère ».Tous deux en évidence, les seuls qui ne soit pas monosyllabique, placé respectivement à l’hémistiche et à la rime.

Le terme « sévère » illustre bien l’état l’esprit de Lucain.

A Sénèque est attribuée la notion de « remède » c'est -à -dire, qui a une influence positive , c’est ce qui soulage.

Des termes qui s’affrontent de la même manière que le s notions de mal et de bien q u’ils incarnent se confrontent ici.

C’est d’ailleurs ce dernier point qui est développé au v ers 671,672 : « je pourrais essayer d’en arrêter le cours/ s’il ne fallait user que de simples discours ».

Sénèque montre une volonté d’ agir pour éviter le pire .

Mais de simples mots ne suffiront pas à arrêter la machination.

Au vers 671 nous avons un beau phénomène sonore avec les assonance s en [ou] et [é] qui obéissent à un effet de chiasme.

[ou] -[é]/ /[é] -[ou].

Les sons se croisent, s’annulent en faisant une sorte de retour spéculaire (en miroir) tout comme la voix de Sénèque ne pourra avoir d’effet face à la situation.

A une sensibilité, s’allie l’esprit lucide de Sénèque.

Il pren d conscient que sa voix ne sera pas entendu tel qu’il l’illustre avec la négati on du vers 672 qui renforce cette idée d’échec.

Faut -il vo ir par là une force de sagesse du personnage qui préfère rester inactif ? Le spectateur n’étant pas dupe.

Se sachant déjà menacé de mort n ’est ce pas de la lâcheté de ne pas vouloir se mêler à la cause commune.

Une autre facette du personnage apparait.

On peut le jugé à la fois lâche et hypocrite.. »

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