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Le mot "faible" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 17/07/2010

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Règles pour la direction de l'esprit, Règle quatrième.

Pour moi, qui ai la conscience de ma faiblesse, j'ai résolu d'observer constamment, dans la recherche des connaissances, un tel ordre que, commençant toujours par les plus simples et les plus faciles, je ne fisse jamais un pas en avant pour passer à d'autres, que je ne crusse n'avoir plus rien à désirer sur les premières.

  Règles pour la direction de l'esprit, Règle onzième.

En effet, la mémoire, dont nous avons dit que dépend la certitude des conclusions trop complexes pour que l'intuition puisse les embrasser d'un seul coup, la mémoire, faible et fugitive de sa nature, a besoin d'être renouvelée et raffermie par ce mouvement continuel et répété de la pensée.

  ABREGE DE LA MUSIQUE, Du diton, tierce mineure et des sextes.

car leurs vertus et propriétés sont en si grand nombre et appuyés de circonstances si faibles et si légères, qu'un volume entier ne serait pas suffisant pour les renfermer.

  ABREGE DE LA MUSIQUE, Des degrés ou tons de musique.

Il semble que la raison la plus naturelle pourquoi on s'est servi de degrés dans les chansons est que, si la voix ne passait que par les termes des accords, il y aurait une trop grande disproportion entre la force de l'un et la faiblesse de l'autre, ce que les chantres et les auditeurs auraient peine à souffrir.

de plus, que ces voix sont distantes l'une de l'autre d'une quinte, et que la voix en bémol est la plus basse de toutes, parce qu'elle commence au terme F, que nous avons ci-dessus montré être le premier, et on l'appelle bémol, à cause que plus un ton est grave ou bas, et plus aussi est-il mol et faible, parce qu'il faut moins d'effort de voix pour le faire entendre, comme nous avons déjà remarqué.

  DISCOURS DE LA METHODE, Première partie.

mais ayant appris, comme chose très assurée, que le chemin n'en est pas moins ouvert aux plus ignorants qu'aux plus doctes, et que les vérités révélées qui y conduisent sont au-dessus de notre intelligence, je n'eusse osé les soumettre à la faiblesse de mes raisonnements ;

  DISCOURS DE LA METHODE, Troisième partie.

Non que je désapprouvasse les lois qui, pour remédier à l'inconstance des esprits faibles, permettent, lorsqu'on a quelque bon dessein, ou même, pour la sûreté du commerce, quelque dessein qui n'est qu'indifférent, qu'on fasse des voeux ou des contrats, qui obligent à y persévérer ;

imitant en ceci les voyageurs qui, se trouvant égarés en quelque forêt, ne doivent pas errer en tournoyant, tantôt d'un côté, tantôt d'un autre, ni encore moins s'arrêter en une place, mais marcher toujours le plus droit qu'ils peuvent vers un même côté, et ne le changer point pour de faibles raisons, encore que ce n'ait peut-être été au commencement que le hasard seul qui les ait déterminés à le choisir ;

Et ceci fut capable dès lors de me délivrer de tous les repentirs et les remords, qui ont coutume d'agiter les consciences de ces esprits faibles et chancelants, qui se laissent aller inconstamment à pratiquer, comme bonnes, les choses qu'ils jugent après être mauvaises.

Ce qui me réussissait, ce me semble assez bien, d'autant que, tâchant à découvrir la fausseté ou l'incertitude des propositions que j'examinais, non par de faibles conjectures, mais par des raisonnements clairs et assurés, je n'en rencontrais point de si douteuses, que je n'en tirasse toujours quelque conclusion assez certaine, quand ce n'eût été que cela même qu'elle ne contenait rien de certain.

  DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

sans qu'il faille imaginer d'autre cause qui fasse que les parties du sang qui, étant les plus agitées et les plus pénétrantes, sont les plus propres à composer ces esprits, se vont rendre plutôt vers le cerveau que vers ailleurs, sinon que les artères qui les y portent sont celles qui viennent du coeur le plus en ligne droite de toutes, et que, selon les règles des mécaniques, qui sont les mêmes que celles de la nature, lorsque plusieurs choses tendent ensemble à se mouvoir vers un même côté où il n'y a pas assez de place pour toutes, ainsi que les parties du sang qui sortent de la concavité gauche du coeur tendent vers le cerveau, les plus faibles et moins agitées en doivent être détournées par les plus fortes, qui par ce moyen s'y vont rendre seules.

car, après l'erreur de ceux qui nient Dieu, laquelle je pense avoir ci-dessus assez réfutée, il n'y en a point qui éloigne plutôt les esprits faibles du droit chemin de la vertu, que d'imaginer que l'âme des bêtes soit de même nature que la nôtre, et que par conséquent nous n'avons rien à craindre ni à espérer après cette vie, non plus que les mouches et les fourmis ;

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SECOND, DE LA REFRACTION.

Eet premièrement supposons qu'une balle, poussée d'A vers B, rencontre au point B, non plus la superficie de la terre, mais une toile CBE, qui soit si faible et défiée que cette balle ait la force de la rompre et de passer tout au travers, en perdant seulement une partie de sa vitesse, à savoir, par exemple, la moitié.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS QUATRIEME, DES SENS EN GENERAL.

Car, sachant que ces filets sont ainsi enfermés en des tuyaux, que les esprits tiennent toujours un peu enflés et entre-ouverts, il est aisé à entendre qu'encore qu'ils fussent beaucoup plus déliés que ceux que filent les vers à soie, et plus faibles que ceux des araignées, ils ne laisseraient pas de se pouvoir étendre depuis la tête jusqu'aux membres les plus éloignés, sans être en aucun hasard de se rompre, ni que les diverses situations de ces membres empêchassent leurs mouvements.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SIXIEME, DE LA VISION.

et de ce que celle qui vient de l'objet 12 est plus faible que s'il était vers Y, nous le jugeons plus éloigné.

Comme, si les bouts de ces petits filets sont 1, 2, 3, et que les rayons qui viennent, par exemple, tracer l'image d'une étoile sur le fond de l'oeil, s'y étendent sur celui qui est marqué I, et tant soit peu au delà tout autour sur les extrémités des six autres marqués 2, sur lesquels je suppose qu'il ne vient point d'autres rayons, que fort faibles, des parties du ciel voisines à cette étoile, son image s'étendra en tout l'espace qu'occupent ces six marqués 2, et même peut-être encore en tout celui qu'occupent les douze marqués 3, si la force du mouvement est si grande qu'elle se communique aussi à eux.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SEPTIEME, DES MOYENS DE PERFECTIONNER LA VISION.

Pour la troisième condition qui est requise à la perfection de la vue de la part des organes extérieurs, à savoir que les actions qui meuvent chaque filet du nerf optique ne soient ni trop fortes ni trop faibles, la nature y a fort bien pourvu en nous donnant le pouvoir d'étrécir et d'élargir les prunelles de nos yeux ;

Et lorsque tout au contraire ses actions sont trop faibles pour être senties, nous pouvons les rendre plus fortes, au moins quand les objets sont accessibles, en les exposant aux rayons du soleil, tellement ramassés par l'aide d'un miroir ou verre brûlant, qu'ils aient le plus de force qu'ils puissent avoir pour les illuminer sans les corrompre.

Puis outre cela, lorsqu'on se sert des lunettes dont nous venons de parler, d'autant qu'elles rendent la prunelle inutile, et que c'est l'ouverture par où elles reçoivent la lumière de dehors qui fait son office, c'est elle aussi qu'on doit élargir ou étrécir, selon qu'on veut rendre la vision plus forte ou plus faible.

  LES METEORES, DISCOURS SECOND, DES VAPEURS ET DES EXHALAISONS.

ainsi qu'un vent qui souffle toujours de même façon, quoique très fort, n'agite pas tant les feuilles et les branches d'une forêt qu'un plus faible qui est moins égal.

Comme aussi nous éprouvons que les vents impétueux sont toujours secs, et qu'il n'y en a point d'humides qui ne soient faibles.

  LES METEORES, DISCOURS SEPTIEME, DES TEMPETES, DE LA FOUDRE ET DE TOUS LES AUTRES FEUX QUI S'ALLUMENT EN L'AIR.

C'est lui aussi qui quelquefois, lors même que, la nue étant fort petite ou ne s'abaissant que fort peu, il est si faible qu'on ne le sent quasi pas en l'air libre, s'entonnant dans les tuyaux des cheminées, fait jouer les cendres et les fétus qui se trouvent au coin du feu, et y excite comme de petits tourbillons assez admirables pour ceux qui en ignorent la cause, et qui sont ordinairement suivis de quelque pluie.

  LES METEORES, DISCOURS HUITIEME, DE L'ARC-EN-CIEL.

et que, le faisant quelque peu plus grand, il y paraissait d'autres couleurs plus faibles ;

et qu'il doit y avoir tout de même des points en celles qui sont marquées S et T, dont les lignes tirées vers E font des angles un peu plus aigus avec EM qui composent des cercles de couleurs plus faibles, et que c'est en ceci que consiste le premier et principal arc-en-ciel.

Puis, derechef que, l'angle MEX étant de 52 degrés, il doit paraître un cercle rouge dans les gouttes marquées X, et d'autres cercles de couleurs plus faibles dans les gouttes marquées Y, et que c'est en ceci que consiste le second et moins principal arc-en-ciel ;

On m'a dit aussi avoir vu quelquefois un troisième arc-en-ciel au dessus des deux ordinaires, mais qui était beaucoup plus faible, et environ autant éloigné du second que le second du premier.

  LES METEORES, DISCOURS NEUVIEME , De la couleur des nues et des cercles ou couronnes qu'on voit quelquefois autour des astres.

mais leur lumière, étant alors grandement faible, peut aisément être effacée par celle qui se réfléchit de la superficie des mêmes gouttes.

  L'HOMME.

mais que, le passage n'étant pas assez grand pour les y porter toutes, les plus faibles en sont détournées par les plus fortes, qui par ce moyen s'y vont rendre seules.

et qu'elle soit plus grande quand la lumière est trop faible, ainsi qu'il y en entre assez pour être sentis.

mais, à mesure qu'ils entrent dans les concavités du cerveau EE, par les trous de la petite glande marquée H, ils tendent d'abord vers ceux des petits tuyaux a, a, qui leur sont le plus directement opposés, et, si ces tuyaux a, a, ne sont pas assez ouverts pour les recevoir tous, ils reçoivent au moins les plus fortes et les plus vives de leurs parties, pendant que les plus faibles et superflues sont repoussées vers les conduits I, K, L, qui regardent les narines, et le palais :

Et notez en passant que ces plus faibles parties des esprits ne viennent pas tant des artères qui s'insèrent dans la glande H, comme de celles qui, se divisant en mille branches fort déliées, tapissent le fond des concavités du cerveau.

ainsi que font celles d'une voile, quand le vent est un peu trop faible pour la remplir.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE XIV, Des propriétés de la Lumière.

Et cette même comparaison peut servir à expliquer comment une forte lumière empêche l'effet de celles qui sont plus faibles ;

mais en revanche ils se doivent beaucoup courber en retournant de là vers la terre, en sorte qu'ils n'y peuvent parvenir que fort faibles, et en fort petite quantité.

et que vous pensiez que le rayon qui vient de C vers B passe bien tout droit jusques au point A, mais qu'outre cela il commence au point B à s'élargir et à se diviser en plusieurs autres rayons, qui s'étendent çà et là de tous côtés, en telle sorte que chacun d'eux se trouve d'autant plus faible qu'il s'écarte davantage de celui du milieu BA, qui est le principal de tous et le plus fort ;

puis aussi que le rayon CE commence, étant au point E, à s'élargir, et à se diviser aussi en plusieurs autres, comme EH, EY, ES, mais que le principal et le plus fort de ceux-ci est EH, et le plus faible ES ;

Or, cette réfraction étant supposée, il est manifeste que lorsque la terre est vers A, non seulement le rayon BA doit faire voir aux hommes qu'elle soutient le corps de la comète C, mais aussi que les rayons LA, KA, et semblables, qui sont plus faibles que BA, venant vers leurs yeux, leur doivent faire paraître une couronne, ou chevelure de lumière, éparse également de tous côtés autour d'elle (comme vous voyez à l'endroit marqué 11), au moins s'ils sont assez forts pour être sentis ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.

Cependant je ne me saurais trop étonner, quand je considère combien mon esprit a de faiblesse, et de pente qui le porte insensiblement dans l'erreur.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Quatrième.

Et quoiqu'il semble que pouvoir tromper soit une marque de subtilité, ou de puissance, toutefois vouloir tromper témoigne sans doute de la faiblesse ou de la malice.

car, sachant déjà que ma nature est extrêmement faible et limitée, et que celle de Dieu au contraire est immense, incompréhensible, et infinie, je n'ai plus de peine à reconnaître qu'il y a une infinité de choses en sa puissance, desquelles les causes surpassent la portée de mon esprit ;

Car quoique j'expérimente en moi cette faiblesse de ne pouvoir attacher continuellement mon esprit à une même pensée, je puis toutefois, par une méditation attentive et souvent réitérée, me l'imprimer si fortement en la mémoire, que je ne manque jamais de m'en ressouvenir, toutes les fois que j'en aurai besoin, et acquérir de cette façon l'habitude de ne point faillir.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Sixième.

et enfin il faut reconnaître l'infirmité et la faiblesse de notre nature.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.

Je vous confesse que vous avez suscité contre moi un puissant adversaire, duquel l'esprit et la doctrine eussent pu me donner beaucoup de peine, si cet officieux et dévot théologien n'eût mieux aimé favoriser la cause de Dieu et celle de son faible défenseur, que de la combattre à force ouverte.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

Et toutefois, en faveur de ceux dont la lumière naturelle est si faible qu'ils ne voient pas que c'est une première notion que toute la perfection qui est objectivement flans une idée doit être réellement dans quelqu'une de ces causes, je l'ai encore démontré d'une façon plus aisée à concevoir, en montrant que l'esprit qui a cette idée ne peut pas exister par soi-même ;

Et, par son moyen, nous connaissons qu'aucune des choses que nous concevons être en Dieu et en nous, et que nous considérons en lui par parties, et comme si elles étaient distinctes, à cause de la faiblesse de notre entendement, et que nous les expérimentons telles en nous, ne conviennent point à Dieu et à nous en la façon qu'on nomme univoque dans les écoles ;

Mais voyez, je vous prie, la faiblesse de Cette exception.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS, Demandes.

Je demande premièrement que les lecteurs considèrent combien faibles sont les raisons qui leur ont fait jusques ici ajouter foi à leurs sens, et combien sont incertains tous les jugements qu'ils ont depuis appuyés sur eux ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA PREMIERE MÉDITATION.

Il n'aurait pas non plus ajouté qu'il suffisait en ce lieu-là d'alléguer, pour raison de notre défiance, le peu de lumière de l'esprit humain, ou la faiblesse de notre nature ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 22.

Nous recevons encore cet avantage, en prouvant de cette sorte l'existence de Dieu, que nous connaissons par même moyen ce qu'il est, autant que le permet la faiblesse de notre nature.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 29.

car encore que l'adresse à pouvoir tromper semble être une marque de subtilité d'esprit entre les hommes, néanmoins jamais la volonté de tromper ne procède que de malice ou de crainte et de faiblesse, et par conséquent ne peut être attribuée à Dieu.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 50.

car il est certain que les plus faibles mouvements doivent suivre les mêmes lois, et avoir à proportion les mêmes effets que les plus forts, bien que souvent on pense remarquer le contraire sur cette terre, à cause de l'air et des autres liqueurs qui environnent toujours les corps durs qui se meuvent, et qui peuvent beaucoup augmenter ou retarder leur vitesse, ainsi qu'il paraîtra ci-après.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 9.

car elle est si grande que toutes les étoiles ensemble ne lui en pourraient pas tant communiquer, parce que celle qu'elles nous envoient est incomparablement plus faible que la sienne, bien qu'elles ne soient pas tant éloignées de nous que de lui ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 10.

et nous pouvons juger le semblable de Mercure, Mars, Jupiter et Saturne, parce que leur lumière nous paraît beaucoup plus faible et moins éclatante que celle des étoiles fixes, et que ces planètes ne sont pas si éloignées du soleil qu'elles n'en puissent être éclairées.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 12.

Nous en serons encore plus assurés si nous prenons garde à une certaine lumière faible qui paraît sur la partie de la lune qui n'est point éclairée du soleil lorsqu'elle est nouvelle, qui, sans doute, lui est envoyée de la terre par réflexion, puisqu'elle diminue peu à peu, à mesure que la partie de la terre qui est éclairée du soleil se détourne de la lune.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 29.

Mais cette imagination serait sans fondement, parce que notre pensée étant de telle nature qu'elle n'aperçoit point de limites qui bornent l'univers, quiconque prendra garde à la grandeur de Dieu et à la faiblesse de nos sens jugera qu'il est bien plus à propos de croire que peut-être au-delà de toutes les étoiles que nous voyons il y a d'autres corps au regard desquels il faudrait dire que la terre est en repos et que les étoiles se meuvent, que de supposer que la puissance du Créateur est si peu parfaite qu'il n'y en saurait avoir de tels, ainsi que doivent supposer ceux qui assurent en cette façon que la terre se meut.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 76.

Ce qui est cause que sa force est plus faible étant ainsi divisée, et que ce peu de matière qui est en chacun des petits recoins par où elle passe est toujours près d'en sortir et de céder au mouvement de ces boules, pour continuer le sien en ligne droite vers quelque côté que ce soit.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 132.

Pour ce qui est de la lumière des comètes, d'autant qu'elle est beaucoup plus faible que celle des étoiles fixes, elle n'a point assez de force pour agir contre nos yeux si nous ne les voyons sous un angle assez grand, de façon que leur distance seule peut empêcher que nous ne les apercevions quand elles sont fort éloignées de notre ciel :

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 135.

C'est pourquoi, encore que la principale force ou le principal rayon de cette action soit toujours celui qui passe en ligne droite de C vers B, elle se divise en une infinité d'autres plus faibles qui s'étendent de part et d'autre vers D et vers E.

mais supposant que la ligne FH rencontre le cercle le plus obliquement qu'il se puisse, les autres rayons ne se détournent que vers un seul côté, à savoir vers D, où ils se répandent en tout l'espace qui est entre G et B, et sont toujours d'autant plus faibles qu'ils se détournent davantage de la ligne HG.

Enfin, si la ligne FH ne rencontre pas si obliquement le cercle, il y a quelques-uns de ces rayons qui se détournent aussi vers l'autre côté, mais il y en a d'autant moins et ils sont d'autant plus faibles, que l'incidence de cette ligne est plus oblique.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 136.

car les plus forts rayons, qui viennent en ligne droite de F vers 3 représentent son corps, et les autres plus faibles, qui, étant détournés, viennent aussi de G et d'E vers 3, font voir sa chevelure.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 76.

enfin quelquefois elles s'assemblent presque toutes seules, à savoir lorsque leur agitation est si faible que leur pesanteur est suffisante pour faire qu'elles se pressent les unes les autres, au moyen de quoi elles composent les huiles qu'on trouve en quelques endroits dans les mines.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 102.

dont la raison est que les parties de la flamme qui vient de l'eau-de-vie sont trop déliées et trop faibles pour mouvoir celles du linge ainsi mouillé.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 116.

et aussi pour la rendre si faible et si débile qu'elle n'ait pas la force d'enflammer aucune des parties de l'huile ni de la mèche, si tant est qu'il en reste encore qui n'aient point été brûlées ;

laquelle ne peut être que fort faible pendant que le lieu demeure fermé ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 145.

Qu'un morceau de fer et un aimant, tant faible qu'il soit, étant joints ensemble, ne peuvent être séparés par un autre aimant, bien que très fort, pendant qu'il ne les touche point.

Et qu'au contraire le fer joint à un aimant qui est très fort en peut souvent être séparé par un aimant plus faible lorsqu'il le touche.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 153.

Ce qui fait que la vertu des grands aimants s'étend toujours beaucoup plus loin que celle des petits, bien que d'ailleurs elle soit quelquefois plus faible, à savoir lorsqu'il n'y a pas tant de conduits propres à recevoir les parties cannelées dans un grand aimant que dans un moindre.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 164.

et ainsi que, ne pouvant sortir en même temps que peu de parties cannelées d'un aimant faible, elles n'entrent pas en tous les pores de l'acier, mais seulement en ceux où il y a moins de petites branches qui leur résistent, ou bien où ces branches sont plus faciles à plier, et que les autres parties cannelées qui viennent après ne passent que par ces mêmes pores où elles trouvent le chemin déjà ouvert, si bien que les autres pores ne servent de rien, sinon lorsque ce fer est approché d'un aimant plus parfait qui, envoyant vers lui plus de parties cannelées, lui donne une vertu plus forte.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 165.

Et parce que les petites branches qui avancent dans les pores du plus simple fer y peuvent fort aisément être pliées, de là vient que la terre même lui peut en un moment communiquer la vertu de l'aimant, encore qu'elle semble n'en avoir qu'une fort faible de quoi l'expérience étant assez belle, je mettrai ici le moyen de la faire.

bsp; LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 177.

Car il faut remarquer que cela n'arrive jamais si ce n'est que le plus faible aimant touche aussi le fer qu'il doit séparer de l'autre ;

et que lorsqu'un fer de figure longue, comme DE, touche deux aimants situés comme C et F, en sorte qu'il touche de ses deux bouts deux de leurs pôles qui aient diverse vertu, si on retire ces deux aimants l'un de l'autre, le fer qui les touchait tous deux ne demeurera pas toujours joint au plus fort, ni toujours aussi au plus faible, mais quelquefois, à celui-ci et quelquefois à celui-là.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 179.

Et à cause de cette même liaison, si la limure qui pend à un aimant fort puissant est touchée par un autre aimant beaucoup plus faible, ou seulement par quelque morceau de fer, il y aura toujours plusieurs de ses grains qui quitteront le plus fort aimant, et demeureront attachés au plus faible, ou bien au morceau de fer, lorsqu'on les retirera d'auprès de lui :

dont la raison est que, les petites superficies de cette limure étant fort diverses et inégales, il se rencontre toujours que plusieurs de ces grains touchent en plus de points ou par une plus grande superficie le plus faible aimant que le plus fort.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 180.

et que c'est ce qui fait que la vertu de l'aimant nous paraît en elle si faible.

  LES PASSIONS DE L'AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

Mais je prétends que cette humeur se doit corriger, et qu'elle vient d'erreur et de faiblesse plutôt que d'une honnête pudeur et modestie.

Mais lorsque ces choses sont telles qu'il importe aux autres de les savoir, il est certain qu'on ne les peut taire que par une humilité vicieuse, qui est une espèce de lâcheté et de faiblesse.

Ceux qui, sans sortir de leur cabinet, ni jeter les yeux ailleurs que sur leurs livres, entreprennent de discourir de la nature peuvent bien dire en quelle façon ils auraient voulu créer le monde, si Dieu leur en avait donné la charge et le pouvoir, c'est-à-dire ils peuvent écrire des chimères, qui ont autant de rapport avec la faiblesse de leur esprit que l'admirable beauté de cet univers avec la puissance infinie de son auteur ;

  LES PASSIONS DE L'AME, PREMIERE PARTIE, ARTICLE 48.

Or, c'est par le succès de ces combats que chacun peut connaître la force ou la faiblesse de son âme.

Et les âmes les plus faibles de toutes sont celles dont la volonté ne se détermine point ainsi à suivre certains jugements, mais se laisse continuellement emporter aux passions présentes, lesquelles, étant souvent contraires les unes aux autres, la tirent tour à tour à leur parti et, l'employant à combattre contre elle-même, mettent l'âme au plus déplorable état qu'elle puisse être.

  LES PASSIONS DE L'AME, PREMIERE PARTIE, ARTICLE 49.

Il est vrai qu'il y a fort peu d'hommes si faibles et irrésolus qu'ils ne veulent rien que ce que leur passion leur dicte.

Et, bien que souvent ces jugements soient faux, et même fondés sur quelques passions par lesquelles la volonté s'est auparavant laissé vaincre ou séduire, toutefois, à cause qu'elle continue de les suivre lorsque la passion qui les a causés est absente, on les peut considérer comme ses propres armes, et penser que les âmes sont plus fortes ou plus faibles à raison de ce qu'elles peuvent plus ou moins suivre ces jugements et résister aux passions présentes qui leur sont contraires.

  LES PASSIONS DE L'AME, PREMIERE PARTIE, ARTICLE 50.

Car, puisqu'on peut, avec un peu d'industrie, changer les mouvements du cerveau dans les animaux dépourvus de raison il est évident qu'on le peut encore mieux dans les hommes, et que ceux même qui ont les plus faibles âmes pour raient acquérir un empire très absolu sur toutes leur passions, si on employait assez d'industrie à les dresser et à les conduire.

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 94.

en sorte qu'étant institué de la nature pour signifier à l'âme le dommage que reçoit le corps par cette action, et sa faiblesse en ce qu'il ne lui a pu résister, il lui représente l'un et l'autre comme des maux qui lui sont toujours désagréables, excepté lorsqu'ils causent quelques biens qu'elle estime plus qu'eux.

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 100.

En la tristesse, que le pouls est faible et lent, et qu'on sent comme des liens autour du coeur, qui le serrent, et des glaçons qui le gèlent et communiquent leur froideur au reste du corps ;

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 129.

Or, comme j'ai écrit dans les Météores, en expliquant en quelle façon les vapeurs de l'air se convertissent en pluie, que cela vient de ce qu'elles sont moins agitées ou plus abondantes qu'à l'ordinaire, ainsi je crois que lorsque celles qui sortent du corps sont beaucoup moins agitées que de coutume, encore qu'elles ne soient pas si abondantes, elles ne laissent pas de se convertir en eau, ce qui cause les sueurs froides qui viennent quelquefois de faiblesse quand on est malade.

  LES PASSIONS DE L'AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 133.

Et cela n'arrive qu'à ceux qui ont si faibles qu'ils se laissent entièrement surmonter par de petits sujets de douleur, de crainte ou de pitié.

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 154.

et, bien qu'ils voient souvent que les autres commettent des fautes qui font paraître leur faiblesse, ils sont toutefois plus enclins à les excuser qu'à les blâmer, et à croire que c'est plutôt par manque de connaissance que par manque de bonne volonté qu'ils les commettent.

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 159.

Pour la bassesse ou l'humilité vicieuse, elle consiste principalement en ce qu'on se sent faible ou peu résolu, et que, comme si on n'avait pas l'usage entier de son libre arbitre, on ne se peut empêcher de faire des choses dont on sait qu'on se repentira par après ;

Mais, au lieu que ceux qui ont l'esprit fort et généreux ne changent point d'humeur pour les prospérités ou adversités qui leur arrivent, ceux qui l'ont faible et abject ne sont conduits que par la fortune, et la prospérité ne les enfle pas moins que l'adversité les rend humbles.

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 164.

Et c'est la générosité et la faiblesse de l'esprit ou la bassesse qui déterminent le bon et le mauvais usage de ces deux passions.

Au contraire, ceux qui ont l'esprit bas et faible sont sujets à pécher par excès, quelquefois en ce qu'ils révèrent et craignent des choses qui ne sont dignes que de mépris, et quelque fois en ce qu'ils dédaignent insolemment celles qui.

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 170.

et lors c'est un excès d'irrésolution qui vient d'un trop grand désir de bien faire, et d'une faiblesse de l'entendement, lequel, n'ayant point de notions claires et distinctes, en a seulement beaucoup de confuses.

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 186.

Ceux qui se sentent fort faibles et fort sujets aux adversités de la fortune semblent être plus enclins à cette passion que les autres, à cause qu'ils se représentent le mal d'autrui comme leur pouvant arriver ;

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 187.

Et il y a en cela de la différence, qu'au lieu que le vulgaire a compassion de ceux qui se plaignent, à cause qu'il pense que les maux qu'ils souffrent sont fort fâcheux, le principal objet de la pitié des plus grands hommes est la faiblesse de ceux qu'ils voient se plaindre, à cause qu'ils n'estiment point qu'aucun accident qui puisse arriver soit un si grand mal qu'est la lâcheté de ceux qui ne le peuvent souffrir avec constance ;

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 191.

Mais il arrive souvent que les esprits faibles se repentent des choses qu'ils ont faites sans savoir assurément qu'elles soient mauvaises ;

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 194.

c'est pourquoi ce vice n'appartient qu'aux hommes brutaux et sottement arrogants qui pensent que toutes choses leur sont dues, ou aux stupides qui ne font aucune réflexion sur les bienfaits qu'ils reçoivent, ou aux faibles et abjects qui, sentant leur infirmité et leur besoin, recherchent bassement le secours des autres, et après qu'ils l'ont reçu, ils les haïssent, parce que, n'ayant pas la volonté de leur rendre la pareille, ou désespérant de le pouvoir, et s'imaginant que tout le monde est mercenaire comme eux et qu'on ne fait aucun bien qu'avec espérance d'en être récompensé, ils pensent les avoir trompés.

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 202.

car les injures paraissent d'autant plus grandes que l'orgueil fait qu'on s'estime davantage, et aussi d'autant qu'on estime davantage les biens qu'elles ôtent, lesquels on estime d'autant plus qu'on a l'âme plus faible et plus basse, a cause qu'ils dépendent d'autrui.

  LES PASSIONS DE L'AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 211.

Mais ce qu'on peut toujours faire en telle occasion, et que je pense pouvoir mettre ici comme le remède le plus général et le plus aisé à pratiquer contre tous les excès des passions, c'est que, lorsqu'on se sent le sang ainsi ému, on doit être averti et se sou venir que tout ce qui se présente à l'imagination tend à tromper l'âme et à lui faire paraître les raisons qui servent à persuader l'objet de sa passion beaucoup plus fortes qu'elles ne sont, et celles qui servent à la dissuader beaucoup plus faibles.

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE, 25 février 1630.

de quoi véritablement il est impossible d'avoir autre chose que des imaginations, (De quoi je ne saurais avoir que de faibles conjectures), et je suis bien aise de ne rien écrire que je ne sache.

  Correspondance, année 1638, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 12 janvier 1638 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mars, avril ou mai 1638).

Et, quelques raisons qu'on puisse avoir pour la nier, on se saurait quasi dire ouvertement ce qui en est, qu'on ne s'exposât à la risée des enfants et des esprits faibles.

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

Il propose ce qu'il veut traiter, à savoir pourquoi les grandes machines, étant en tout de même figure et de même matière que les moindres, sont plus faibles qu'elles ;

  Correspondance, année 1638, A ***, Faute d'aucune indication, je laisse cette lettre non datée à la place où elle est dans toutes les éditions. Les éditions contemporaines la datent d'Août 1638.

, elles sont si faibles et si mal trouvées que je crois qu'elles lui font plus de tort, en ce qu'elles découvrent la maladie de son esprit, qu'elles n'en sauraient faire à aucun autre.

  Correspondance, année 1639, AU R. P. MERSENNE, 15 novembre 1639. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 13 novembre 1639.).

Et celui dont vous m'écrivez doit avoir l'esprit bien faible, de m'accuser d'aller par les villages, pour voir tuer des pourceaux ;

  Correspondance, année 1640, A MONSIEUR ***, Sans date. (Les éditions contemporaines datent une partie de cette lettre du 14 novembre 1640).

Et parce que j'ai vu souvent des vieillards qui m'ont dit avoir été plus malsains en leur jeunesse que beaucoup d'autres qui sont morts plus tôt qu'eux, il me semble que, quelque faiblesse ou disposition du corps que nous ayons, nous devons user de la vie et en disposer les fonctions en même façon que si nous étions assurés de parvenir jusqu'à une extrême vieillesse :

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er avril 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de juin 1645.).

Je supplie très humblement votre altesse de me pardonner, si je ne puis plaindre son indisposition, lorsque j'ai l'honneur de recevoir de ses lettres, car j'y remarque toujours des pensées si nettes et des raisonnements si fermes, qu'il ne m'est pas possible de me persuader qu'un esprit capable de les concevoir soit logé dans un corps faible et malade.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).

Au reste, encore que la vanité qui fait qu'on a meilleure opinion de soi qu'on ne doit, soit un vice qui n'appartient qu'aux âmes faibles et basses, ce n'est pas a dire que les plus fortes et généreuses se doivent mépriser ;

Il n'y a que les faibles et basses qui s'estiment plus qu'elles ne doivent, et sont comme les petits vaisseaux, que trois gouttes d'eau peuvent remplir.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 15 septembre 1646.

Car comme, en bâtissant une maison dont les fondements sont si mauvais qu'ils ne sauraient soutenir des murailles hautes et épaisses, on est obligé de les faire faibles et basses, ainsi ceux qui ont commencé à s'établir par des crimes sont ordinairement contraints de continuer à commettre des crimes, et ne se pourraient maintenir s'ils voulaient être vertueux.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Sans date. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de octobre ou novembre 1646.).

Je ne voudrais pas écrire ceci à des personnes qui auraient l'esprit faible, de peur de les induire à quelque superstition ;

  Correspondance, année 1647, A Monsieur CHANUT, 1er février 1647.

l'une qu'on nomme amour de bienveillance, en laquelle ce désir ne parait pas tant, et l'autre qu'on nomme amour de concupiscence, laquelle n'est qu'un désir fort violent, fondé sur un amour qui souvent est faible.

au lieu que, si nous avons de la haine, l'amertume du fiel et l'aigreur de la rate, se mêlant avec notre sang, est cause qu'il ne vient pas tant ni de tels esprits au cerveau, et ainsi qu'on demeure plus faible, plus froid et plus timide.

et au contraire, ceux qui sont faibles et lâches, sont les plus enclins à la haine.

  Correspondance, année 1647, A LA REINE DE SUEDE, 20 novembre 1647.

Car, comme tous les vices ne viennent que de l'incertitude et de la faiblesse qui suit l'ignorance, et qui fait naître les repentirs ;

  Correspondance, année 1647, REMARQUES SUR LE TITRE, REMARQUES SUR CHAQUE ARTICLE.

Et toutefois notre auteur pense comme dissiper et réduire en fumée tout ce raisonnement, et en faire voir suffisamment la faiblesse, lorsqu'il dit que cet argument prouve seulement que pendant que nous doutons de l'existence du corps, nous ne pouvons pas alors dire que I'esprit en soit un mode, où il fait voir qu'il ignore entièrement ce que les philosophes entendent par le nom de mode ;

 

descartes

« sans qu'il faille imaginer d'autre cause qui fasse que les parties du sang qui, étant les plus agitées et les plus pénétrantes, sont lesplus propres à composer ces esprits, se vont rendre plutôt vers le cerveau que vers ailleurs, sinon que les artères qui les y portentsont celles qui viennent du coeur le plus en ligne droite de toutes, et que, selon les règles des mécaniques, qui sont les mêmes quecelles de la nature, lorsque plusieurs choses tendent ensemble à se mouvoir vers un même côté où il n'y a pas assez de place pourtoutes, ainsi que les parties du sang qui sortent de la concavité gauche du coeur tendent vers le cerveau, les plus faibles et moinsagitées en doivent être détournées par les plus fortes, qui par ce moyen s'y vont rendre seules. car, après l'erreur de ceux qui nient Dieu, laquelle je pense avoir ci-dessus assez réfutée, il n'y en a point qui éloigne plutôt lesesprits faibles du droit chemin de la vertu, que d'imaginer que l'âme des bêtes soit de même nature que la nôtre, et que parconséquent nous n'avons rien à craindre ni à espérer après cette vie, non plus que les mouches et les fourmis ; LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SECOND, DE LA REFRACTION. Eet premièrement supposons qu'une balle, poussée d'A vers B, rencontre au point B, non plus la superficie de la terre, mais unetoile CBE, qui soit si faible et défiée que cette balle ait la force de la rompre et de passer tout au travers, en perdant seulementune partie de sa vitesse, à savoir, par exemple, la moitié. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS QUATRIEME, DES SENS EN GENERAL. Car, sachant que ces filets sont ainsi enfermés en des tuyaux, que les esprits tiennent toujours un peu enflés et entre-ouverts, il estaisé à entendre qu'encore qu'ils fussent beaucoup plus déliés que ceux que filent les vers à soie, et plus faibles que ceux desaraignées, ils ne laisseraient pas de se pouvoir étendre depuis la tête jusqu'aux membres les plus éloignés, sans être en aucunhasard de se rompre, ni que les diverses situations de ces membres empêchassent leurs mouvements. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SIXIEME, DE LA VISION. et de ce que celle qui vient de l'objet 12 est plus faible que s'il était vers Y, nous le jugeons plus éloigné. Comme, si les bouts de ces petits filets sont 1, 2, 3, et que les rayons qui viennent, par exemple, tracer l'image d'une étoile sur lefond de l'oeil, s'y étendent sur celui qui est marqué I, et tant soit peu au delà tout autour sur les extrémités des six autres marqués2, sur lesquels je suppose qu'il ne vient point d'autres rayons, que fort faibles, des parties du ciel voisines à cette étoile, son images'étendra en tout l'espace qu'occupent ces six marqués 2, et même peut-être encore en tout celui qu'occupent les douze marqués3, si la force du mouvement est si grande qu'elle se communique aussi à eux. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SEPTIEME, DES MOYENS DE PERFECTIONNER LA VISION. Pour la troisième condition qui est requise à la perfection de la vue de la part des organes extérieurs, à savoir que les actions quimeuvent chaque filet du nerf optique ne soient ni trop fortes ni trop faibles, la nature y a fort bien pourvu en nous donnant lepouvoir d'étrécir et d'élargir les prunelles de nos yeux ; Et lorsque tout au contraire ses actions sont trop faibles pour être senties, nous pouvons les rendre plus fortes, au moins quandles objets sont accessibles, en les exposant aux rayons du soleil, tellement ramassés par l'aide d'un miroir ou verre brûlant, qu'ilsaient le plus de force qu'ils puissent avoir pour les illuminer sans les corrompre. Puis outre cela, lorsqu'on se sert des lunettes dont nous venons de parler, d'autant qu'elles rendent la prunelle inutile, et que c'estl'ouverture par où elles reçoivent la lumière de dehors qui fait son office, c'est elle aussi qu'on doit élargir ou étrécir, selon qu'onveut rendre la vision plus forte ou plus faible. LES METEORES, DISCOURS SECOND, DES VAPEURS ET DES EXHALAISONS. ainsi qu'un vent qui souffle toujours de même façon, quoique très fort, n'agite pas tant les feuilles et les branches d'une forêt qu'unplus faible qui est moins égal. Comme aussi nous éprouvons que les vents impétueux sont toujours secs, et qu'il n'y en a point d'humides qui ne soient faibles. LES METEORES, DISCOURS SEPTIEME, DES TEMPETES, DE LA FOUDRE. »

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