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Le mot "lecteur" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 25/07/2010

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descartes

 

Règles pour la direction de l’esprit, Règle sixième.

 mais cela suffit pour montrer au lecteur ce que j’entends, quand je dis qu’une proposition est déduite directement ou indirectement, et pour lui apprendre que les choses les plus faciles et les plus élémentaires, bien connues, peuvent même dans les autres études fournir à l’homme qui met de l’attention et de la sagacité dans ses recherches, un grand nombre de découvertes.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle douzième.

 Toutes ces choses une fois bien conçues, le lecteur attentif n’aura pas de peine à conclure de quel secours chacune de ces facultés nous peut être, et jusqu’à quel point l’art peut suppléer aux défauts naturels de l’esprit.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle quatorzième.

 Mais comme, ainsi que nous l’avons souvent répété, les formes et syllogismes ne servent de rien pour découvrir la vérité des choses, le lecteur profitera, si, les rejetant complètement, il se persuade que toute connaissance qui ne sort pas de l’intuition pure et simple d’un objet individuel dérive de la comparaison de deux ou de plusieurs entre eux ;

Je désirerais ici un lecteur qui n’eût de goût que pour les études mathématiques et géométriques, quoique j’aimasse mieux qu’il n’y fût pas versé du tout qu’instruit d’après la méthode vulgaire.

  DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

 et par ce moyen les lecteurs, voyant ensemble l’un et l’autre, jugeront d’autant plus aisément de la vérité :

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Abrégé des six méditations suivantes.

 Mais néanmoins, parce que je n’ai point voulu me servir en ce lieu-là d’aucunes comparaisons tirées des choses corporelles, afin d’éloigner autant que je pourrais les esprits des lecteurs de l’usage et du commerce des sens, peut-être y est-il resté beaucoup d’obscurités, (lesquelles, comme j’espère, seront entièrement éclaircies dans les réponses que j’ai faites aux objections qui m’ont depuis été proposées), comme, entre autres celle-ci :

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.

Il a commencé par une brève déduction de la principale raison dont je me sers pour prouver l’existence de Dieu, afin que les lecteurs s’en ressouvinssent d’autant mieux.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

 par lesquelles j’ai voulu expressément avertir le lecteur que je ne cherchais pas encore en ce lieu-là si l’esprit était différent du corps, mais que j’examinais seulement celles de ses propriétés dont je puis avoir une claire et assurée connaissance.

 c’est à savoir que, n’ayant écrit que six Méditations touchant la première philosophie, les lecteurs s’étonneront que dans les deux premières je ne conclue rien autre chose que ce que je viens de dire tout maintenant, et que pour cela ils les trouveront trop stériles, et indignes d’avoir été mises en lumière.

 et je voudrais que les lecteurs n’employassent pas seulement le peu de temps qu’il faut pour la lire, mais quelques mois, ou du moins quelques semaines, à considérer les choses dont elle traite, auparavant que de passer outre ;

Et certes je ne vois pas que l’on puisse rien ajouter pour faire connaître plus clairement que cette idée ne peut être en nous si un souverain Etre n’existe, si ce n’est que le lecteur, prenant garde de plus près aux choses que j’ai déjà écrites, se délivre lui-même des préjugés qui offusquent peut-être sa lumière naturelle, et qu’il s’accoutume à donner créance aux premières notions, dont les connaissances sont si vraies et si évidentes que rien ne le peut être davantage, plutôt qu’à des opinions obscures et fausses, mais qu’un long usage a profondément gravées en nos esprits.

 Car encore que je ne voie rien, entre les choses que vous m’avez proposées, que je n’eusse auparavant rejeté ou expliqué dans mes Méditations (comme, par exemple, ce que vous avez allégué des mouches qui sont produites par le soleil, des Canadiens, des Ninivites, des Turcs, et autres choses semblables, ne peut venir en l’esprit à ceux qui, suivant l’ordre de ces Méditations, mettront à part pour quelque temps toutes les choses qu’ils ont apprises des sens, pour prendre garde à ce que dicte la plus pure et plus saine raison, c’est pourquoi je pensais avoir déjà rejeté toutes ces choses), encore, dis-je, que cela soit, je juge néanmoins que ces objections seront utiles à mon dessein, d’autant que je ne me promets pas d’avoir beaucoup de lecteurs qui veuillent apporter tant d’attention aux choses que j’ai écrites, qu’étant parvenus à la fin, ils se ressouviennent de tout ce qu’ils auront lu auparavant ;

Pour ce qui regarde le conseil que vous me donnez, de disposer mes raisons selon la méthode des géomètres, afin que tout d’un coup les lecteurs les puissent comprendre, je vous dirai ici en quelle façon j’ai déjà tâché ci-devant de la suivre, et comment j’y tâcherai encore ci-après.

 en sorte que, si le lecteur la veut suivre, et je ter les yeux soigneusement sur tout ce Qu’elle contient, il n’entendra pas moins parfaitement la chose ainsi démontrée, et ne la rendra pas moins sienne, que si lui-même l’avait inventée.

Mais cette sorte de démonstration n’est pas propre à convaincre les lecteurs opiniâtres ou peu attentifs :

La synthèse, au contraire, par une voie toute différente, et comme en examinant les causes par leurs effets (bien que la preuve qu’elle contient soit souvent aussi des effets par les causes), démontre à la vérité clairement ce qui est contenu en ses conclusions, et se sert d’une longue suite de définitions, de demandes, d’axiomes, de théorèmes et de problèmes, afin que, si on lui nie quelques conséquences, elle fasse voir comment elles sont contenues dans les antécédents, et qu’elle arrache le consentement du lecteur, tant obstiné et opiniâtre qu’il puisse être ;

 ce qui ne servira peut-être pas peu pour soulager l’attention des lecteurs.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS, Demandes.

Je demande premièrement que les lecteurs considèrent combien faibles sont les raisons qui leur ont fait jusques ici ajouter foi à leurs sens, et combien sont incertains tous les jugements qu’ils ont depuis appuyés sur eux ;

En septième lieu, je demande que les lecteurs, prenant garde qu’ils n’ont jamais reconnu aucune fausseté dans les choses qu’ils ont clairement conçues, et qu’au contraire ils n’ont jamais rencontré, sinon par hasard, aucune vérité dans les choses qu’ils n’ont conçues qu’avec obscurité, ils considèrent que ce serait une chose tout-à-fait déraisonnable, si, pour quelques préjugés des sens, ou pour quelques suppositions faites à plaisir, et fondées sur quelque chose d’obscur et d’inconnu, ils révoquaient en doute les choses que l’entendement conçoit clairement et distinctement.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION 1re SUR LA MEDITATION PREMIÈRE, REPONSE.

 et je m’en suis servi, non pour les débiter comme nouvelles, mais en partie pour préparer les esprits des lecteurs à considérer les choses intellectuelles et les distinguer des corporelles, à quoi elles m’ont toujours semblé très nécessaires ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XIe, REPONSE.

 Au reste, j’ai déjà tant de fois expliqué comment nous avons en nous l’idée de Dieu, que je ne le puis encore ici répéter sans ennuyer les lecteurs.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, DE DIEU.

Et partant, tant s’en faut qu’il apporte quelque éclaircissement à la preuve et démonstration de l’existence de Dieu, lorsqu’il ne permet pas qu’on lui attribue à l’égard de soi-même l’analogie de la cause efficiente, qu’au contraire il l’obscurcit et empêche que les lecteurs ne la puissent comprendre, particulièrement vers la fin, où il conclut que, “   s’il pensait qu’il fallût rechercher la cause efficiente, ou quasi efficiente, de chaque chose, il chercherait une cause différente de cette chose.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SECONDE MÉDITATION.

 Je ne m’arrête pas non plus à réfuter les lieux où vous me faites parler impertinemment, parce qu’il me suffit d’avoir une fois averti le lecteur que vous ne gardez pas toute la fidélité qui est due au rapport des paroles d’autrui.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA CINQUIEME MEDITATION.

D’autant qu’après avoir ici rapporté quelques-unes de mes paroles vous ajoutez que c’est tout ce que j’ai dit touchant la question proposée, je suis obligé d’avertir le lecteur que vous n’avez pas assez pris garde à la suite et liaison de ce que j’ai écrit ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SIXIEME MÉDITATION.

 d’où le lecteur peut apprendre qu’on ne doit pas juger de la force de vos raisons par la prolixité de vos paroles.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L’AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.

 et il me semble ne le pouvoir mieux qu’en le faisant voir par expérience, c’est-à-dire en conviant les lecteurs à lire ce livre.

 Puis enfin, lorsqu’il m’a semblé que ces traités précédents avaient assez préparé l’esprit des lecteurs à recevoir les Principes de la Philosophie, je les ai aussi publiés ;

 toutefois, à cause qu’il a mal transcrit et changé l’ordre, et nié quelques vérités de métaphysique, sur qui toute la physique doit être appuyée, je suis obligé de le désavouer entièrement, et de prier ici les lecteurs qu’ils ne m’attribuent jamais aucune opinion s’ils ne la trouvent expressément en mes écrits, et qu’ils n’en reçoivent aucune pour vraie, ni dans mes écrits, ni ailleurs, s’ils ne la voient très clairement être déduite des vrais principes.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 202.

 Mais je laisse à juger aux lecteurs si les raisons que j’ai mises en ce traité se suivent assez, et si on en peut déduire assez de choses.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 207.

 Même je prie les lecteurs de n’ajouter point du tout de foi à tout ce qu’ils trouveront ici écrit, mais seulement de l’examiner et n’en recevoir que ce que la force et l’évidence de la raison les pourra contraindre de croire.

  LES PASSIONS DE L’AME, RÉPONSE A LA SECONDE LETTRE.

 Pour faciliter la lecteur, nous avons restitué la numérotation en chiffres arabes.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 69.

 C’est pourquoi, afin que leur multitude n’embarrasse point les lecteurs, je traiterai ici séparément des six primitives ;

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE , 20 mai 1630. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 mai 1630.).

 De sorte que je juge qu’il y en pourra encore avoir d’assez fous pour les imprimer à leurs dépens, et qu’il se trouvera aussi des lecteurs assez faciles pour en acheter les exemplaires, et les relever de leur folie.

  Correspondance, année 1636, Au R. P. MERSENNE, mars 1636.

 En ce Projet je découvre une partie de ma Méthode, je tâche à démontrer l’existence de Dieu et de l’âme séparée du corps, et j’y ajoute plusieurs autres choses qui ne seront pas, je crois, désagréables au lecteur.

  Correspondance, année 1637, A Monsieur PLEMPIUS, 27 novembre 1637. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 3 octobre 1637.).

 Je sais bien que le nombre de ceux qui pourront entendre ma géométrie sera fort petit, car, ayant omis toutes les choses que je jugeais n’être pas inconnues des autres, et ayant tâché de comprendre, ou du moins de toucher, plusieurs choses en peu de paroles (voire même toutes celles qui pourront jamais être trouvées en cette science), elle ne demande pas seulement des lecteurs très savants dans toutes les choses qui jusqu’ici ont été connues dans la géométrie et dans l’algèbre, mais aussi des personnes très laborieuses, très ingénieuses et très attentives.

  Correspondance, année 1638, A UN R. P. JESUITE, 24 janvier 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1638).

 J’avais bien prévu que cette façon d’écrire choquerait d’abord les lecteurs, et je crois que j’eusse pu aisément y remédier, en ôtant seulement le nom de suppositions aux premières choses dont je parle, et ne les déclarant qu’à mesure que je donnerais quelques raisons pour les prouver ;

  Correspondance, année 1641, AU R. P. MERSENNE, Mon Révérend Père,.

 mais parce que ces réponses se font pour être imprimées, et ainsi que je dois considérer l’intérêt du lecteur, lequel s’ennuierait de voir des redites, ou des choses qui sont hors de sujet, obligez-moi, s’il vous plaît, de le prier auparavant, de ma part, de revoir ses objections, pour en retrancher ce à quoi j’ai déjà répondu ailleurs, et ce où il a pris tout le contraire de mon sens, comme en son huitième article, et ailleurs ;

 ou du moins, s’il juge que ces choses ne doivent point en être retranchées, qu’il permette qu’on imprime son nom pour me servir d’excuse envers les lecteurs.

  Correspondance, année 1647, REMARQ UES SUR LE TITRE, REMARQUES SUR CHAQUE ARTICLE.

 Or ces deux choses sont si manifestement contraires, à savoir que l’esprit humain soit une substance et un mode, que je ne pense pas que cet auteur veuille que ses lecteurs les croient toutes deux ensemble, mais bien qu’il les a ainsi à dessein entremêlées pour contenter les simples et satisfaire en quelque façon ses théologiens sur l’autorité de l’Écriture Sainte, mais néanmoins pour faire en sorte que les plus clairvoyants puissent reconnaître que ce n’est pas tout de bon qu’il dit que l’esprit ou l’âme est distincte du corps, et qu’en effet son opinion est qu’elle n’est rien autre chose qu’un mode.

  Correspondance, année 1649, A Monsieur CLERSELIER, 15 avril 1649. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 23 avril 1649.).

, si je n’avais auparavant rejeté toutes les autres, et par ce moyen préparé les lecteurs à mieux concevoir ce que j’avais à écrire.

 

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