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Le mot "matérielle" dans l'oeuvre de Descartes

Publié le 08/07/2010

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descartes

 

Règles pour la direction de l’esprit, Règle douzième.

Nous disons, en second lieu, que les choses appelées simples par rapport à notre intelligence sont ou purement intellectuelles, ou purement matérielles, ou intellectuelles et matérielles tout à la fois.

 et, par exemple, il est impossible de se faire une image matérielle du doute, de l’ignorance, de l’action de la volonté, qu’on me permettra d’appeler volition, et de tant d’autres choses, que cependant nous connaissons effectivement, et si facilement qu’il nous suffit pour cela d’être doués de raison.

 Sont purement matérielles les choses que l’on ne connaît que dans les corps, comme la figure, l’étendue, le mouvement, etc.

  DISCOURS DE LA METHODE, Quatrième partie.

 je connus de là que j’étais une substance dont toute l’essence ou la nature n’est que de penser, et qui pour être n’a besoin d’aucun lieu ni ne dépend d’aucune chose matérielle ;

Mais ce qui fait qu’il y en a plusieurs qui se persuadent qu’il y a de la difficulté à le connaître, et même aussi à connaître ce que c’est que leur âme, c’est qu’ils n’élèvent jamais leur esprit au delà des choses sensibles, et qu’ils sont tellement accoutumés à ne rien considérer qu’en l’imaginant, qui est une façon de penser particulière pour les choses matérielles, que tout ce qui n’est pas imaginable leur semble n’être pas intelligible.

  DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

 J’ai eu dessein d’y comprendre tout ce que je pensais savoir, avant que de l’écrire touchant la nature des choses matérielles.

 de façon qu’encore qu’il ne lui aurait point donné, au commencement, d’autre forme que celle du chaos, pourvu qu’ayant établi les lois de la nature, il lui prêtât son concours, pour agir ainsi qu’elle a de coutume, on peut croire, sans faire tort au miracle de la création, que par cela seul toutes les choses qui sont purement matérielles auraient pu, avec le temps, s’y rendre telles que nous les voyons à présent.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Abrégé des six méditations suivantes.

Dans la première, je mets en avant les raisons pour lesquelles nous pouvons douter généralement de toutes choses, et particulièrement les choses matérielles, au moins tant que nous n’aurons point d’autres fondements dans les sciences, que ceux que nous avons eus jusqu’à présent.

 Et enfin, j’y apporte toutes les raisons desquelles on peut conclure l’existence des choses matérielles :

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Troisième.

 Car, encore que j’aie remarqué ci-devant, qu’il n’y a que dans les jugements que se puisse rencontrer la vraie et formelle fausseté, il se peut néanmoins trouver dans les idées une certaine fausseté matérielle, à savoir, lorsqu’elles représentent ce qui n’est rien comme si c’était quelque chose.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Cinquième.

 Maintenant (après avoir remarqué ce qu’il faut faire ou éviter pour parvenir à la connaissance de la vérité), ce que j’ai principalement à faire, est d’essayer de sortir et me débarrasser de tous les doutes où je suis tombé ces jours passés, et voir si l’on ne peut rien connaître de certain touchant les choses matérielles.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Sixième.

De l’existence des choses matérielles, et de la distinction réelle entre l’âme et le corps de l’homme.

Il ne me reste plus maintenant qu’à examiner s’il y a des choses matérielles :

 De plus, la faculté d’imaginer qui est en moi, et de laquelle je vois par expérience que je me sers lorsque je m’applique à la considération des choses matérielles, est capable de me persuader leur existence :

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

A quoi j’ajoute que ce que vous objectez ici des mouches, étant tiré de la considération des choses matérielles, ne peut venir en l’esprit de ceux qui, suivant l’ordre de mes méditations, détourneront leurs pensées des choses sensibles pour commencer à philosopher.

Et encore qu’en cette Méditation j’aie seulement traité de l’esprit humain, elle n’est pas pour cela moins utile à faire connaître la différence qui est entre la nature divine et celle des choses matérielles.

 Car certainement je ne pense pas que cette idée soit de même nature que les images des choses matérielles dépeintes en la fantaisie ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION SECONDE, SUR LA SECONDE MEDITATION.

 il semble qu’on doit plutôt inférer qu’une chose qui pense est matérielle, qu’immatérielle.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION Vème, REPONSE.

Par le nom d’idée, il veut seulement qu’on entende ici les images des choses matérielles dépeintes en la fantaisie corporelle ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, DE DIEU.

 car j’ai dit qu’en celle-ci se rencontrait une fausseté matérielle, mais dans le jugement il ne peut y en avoir d’autre qu’une formelle.

 16, ayant omis la cause matérielle, la première qu’il nomme est celle qu’il appelle aitian to ti en einai, ou, comme l’ont tourné ses interprètes, la cause formelle, laquelle il étend à toutes les essences de toutes les choses, parce qu’il ne traite pas en ce lieu-là des causes du composé physique (non plus que je fais ici), mais généralement des causes d’où l’on peut tirer quelque connaissance.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA TROISIEME MÉDITATION.

Pour réfuter les raisons pour lesquelles j’ai estimé que l’on pouvait douter de l’existence des choses matérielles, vous demandez ici “    pourquoi donc je marche sur la terre, etc.

 par exemple, que cet axiome, il n’y a rien dans un effet qui n’ait été premièrement dans sa cause, se doit plutôt entendre de la cause matérielle que de l’efficiente ;

 car il est impossible de concevoir que la perfection de la forme préexiste dans la cause matérielle, mais bien dans la seule cause efficiente, et aussi que la réalité formelle d’une idée soit une substance, et plusieurs autres choses semblables.

Si vous aviez quelques raisons pour prouver l’existence des choses matérielles, sans doute que vous les eussiez ici rapportées.

Enfin il faut remarquer que je n’ai point affirmé que “   les idées des choses matérielles dérivaient de l’esprit “  , comme vous me voulez ici faire accroire ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SIXIEME MÉDITATION.

J’ai déjà ci-devant réfuté ce que vous niez ici, à savoir que “   les choses matérielles, en tant qu’elles sont l’objet des mathématiques pures, puissent avoir aucune existence “  .

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L’AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.

 La seconde est la physique, en laquelle, après avoir trouvé les vrais principes des choses matérielles, on examine en général comment tout l’univers est composé ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 19.

 car encore que nous ne les comprenions pas, parce que la nature de l’infini est telle que des pensées finies ne le sauraient comprendre, nous les concevons néanmoins plus clairement et plus distinctement que les choses matérielles, à cause qu’étant plus simples et n’étant point limitées, ce que nous en concevons est beaucoup moins confus.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. I.

 Et cette substance étendue est ce qu’on nomme proprement le corps, ou la substance des choses matérielles.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 9.

 Car lorsqu’ils distinguent la substance corporelle ou matérielle d’avec l’extension et la grandeur, ou ils n’entendent rien par le mot de substance corporelle, ou ils forment seulement en leur esprit une idée confuse de la substance immatérielle, qu’ils attribuent faussement à la substance corporelle, et laissent à l’extension la véritable idée de cette substance corporelle, laquelle extension ils nomment un accident, mais si improprement qu’il est aisé de connaître que leurs paroles n’ont point de rapport avec leurs pensées.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, SECONDE PARTIE, Art. 19.

Après qu’on a remarqué que la nature de la substance matérielle ou du corps ne consiste qu’en ce qu’il est quelque chose d’étendu, et que son extension ne diffère point de celle qu’on attribue à l’espace vide, il est aisé de connaître qu’il n’est pas possible qu’en quelque façon que ce soit aucune de ses parties occupe plus d’espace une fois que l’autre, et puisse être autrement raréfiée qu’en la façon qui a été exposée ci-dessus ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 1.

Après avoir rejeté ce que nous avions autrefois reçu en notre créance avant que de l’avoir suffisamment examiné, puisque la raison toute pure nous a fourni assez de lumière pour nous faire découvrir quelques principes des choses matérielles, et qu’elle nous les a présentés avec tant d’évidence que nous ne saurions plus douter de leur vérité, il faut maintenant essayer si nous pourrons déduire de ces seuls principes l’explication de tous les phénomènes, c’est-à-dire des effets qui sont en la nature, et que nous apercevons par l’entremise de nos sens.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 187.

 il me semble qu’il aura sujet de se persuader qu’on ne remarque aucunes qualités qui soient si occultes, ni aucuns effets de sympathie ou d’antipathie si merveilleux et si étranges, ni enfin aucune autre chose si rare en la nature (pourvu qu’elle ne procède que des causes purement matérielles et destituées de pensée ou de libre arbitre) que la raison n’en puisse être donnée par le moyen de ces mêmes principes.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 198.

, et même aussi les formes de ces corps qui sont purement matérielles, comme la forme du feu, et semblables, y sont produites par le mouvement de quelques autres corps, et qu’elles produisent aussi par après d’autres mouvements en d’autres corps.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 200.

Mais je désire aussi que l’on remarque que, bien que j’aie ici tâché de rendre raison de toutes les choses matérielles, je ne m’y suis néanmoins servi d’aucun principe qui n’ait été reçu et approuvé par Aristote et par tous les autres philosophes qui ont jamais été au monde ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 203.

 A quoi je réponds que j’ai, premièrement, considéré en général toutes les notions claires et distinctes qui peuvent être en notre entendement touchant les choses matérielles, et que, n’en ayant point trouvé d’autres sinon celles que nous avons des figures, des grandeurs et des mouvements, et des règles suivant lesquelles ces trois choses peuvent être diversifiées l’une par l’autre, lesquelles règles sont les principes de la géométrie et des mécaniques, j’ai jugé qu’il fallait nécessairement que toute la connaissance que les hommes peuvent avoir de la nature fût tirée de cela seul ;

  Correspondance, année 1632, AU R. P. MERSENNE, Avril 1632. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1632.).

 et la connaissance de cet ordre est la clef et le fondement de la plus haute et plus parfaite Science que les hommes puissent avoir touchant les choses matérielles ;

  Correspondance, année 1638, A UN R. P. JESUITE, 24 janvier 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1638).

 car il n’est pas possible de bien connaître la certitude et l’évidence des raisons qui prouvent l’existence de Dieu selon ma façon, qu’en se souvenant distinctement de celles qui nous font remarquer de l’incertitude en toutes les connaissances que nous avons des choses matérielles ;

  Correspondance, année 1641, Au R. P. MERSENNE, 1er juillet 1641.

Si donc il veut prendre le mot d’idée en la façon que j’ai dit très expressément que je le prenais, sans s’arrêter à l’équivoque de ceux qui le restreignent aux seules images des choses matérielles qui se forment dans l’imagination, il lui sera facile de reconnaître que, par l’idée de Dieu, je n’entends autre chose que ce que tous les hommes ont coutume d’entendre lorsqu’ils en parlent, et que ce qu’il faut aussi de nécessité qu’il ait entendu lui-même ;

  Correspondance, année 1643, A MADAME ELISABETH PRINCESSE PALATINE, ETC, 18 juin 1643. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 28 juin 1643).

Puis ensuite ayant dit pourquoi je m’étais servi de la comparaison de la pesanteur, faire voir que, bien qu’on veuille concevoir l’âme comme matérielle (ce qui est proprement concevoir son union avec le corps), on ne laisse pas de connaître, par après, qu’elle en est séparable.

  Correspondance, année 1644, Au P. MESLAND, 15 mai 1644. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 2 mai 1644).

 Pour la mémoire, je crois que celle des choses matérielles dépend des vestiges qui demeurent dans le cerveau, après que quelque image y a été imprimée ;

  Correspondance, année 1647, A Monsieur CHANUT, 1er février 1647.

 Ainsi, lorsqu’on apprend une langue, on joint les lettres ou la prononciation de certains mots, qui sont des choses matérielles, avec leurs significations, qui sont des pensées ;

 

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« De l'existence des choses matérielles, et de la distinction réelle entre l'âme et le corps de l'homme. Il ne me reste plus maintenant qu'à examiner s'il y a des choses matérielles : De plus, la faculté d'imaginer qui est en moi, et de laquelle je vois par expérience que je me sers lorsque je m'applique à laconsidération des choses matérielles, est capable de me persuader leur existence : TEXTE: MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

DESCARTES A quoi j'ajoute que ce que vous objectez ici des mouches, étant tiré de la considération des choses matérielles, ne peut venir enl'esprit de ceux qui, suivant l'ordre de mes méditations, détourneront leurs pensées des choses sensibles pour commencer àphilosopher. Et encore qu'en cette Méditation j'aie seulement traité de l'esprit humain, elle n'est pas pour cela moins utile à faire connaître ladifférence qui est entre la nature divine et celle des choses matérielles. Car certainement je ne pense pas que cette idée soit de même nature que les images des choses matérielles dépeintes en lafantaisie ; TEXTE: MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION SECONDE, SUR LA SECONDE MEDITATION.

DESCARTES il semble qu'on doit plutôt inférer qu'une chose qui pense est matérielle, qu'immatérielle. TEXTE: MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION Vème, REPONSE.

DESCARTES Par le nom d'idée, il veut seulement qu'on entende ici les images des choses matérielles dépeintes en la fantaisie corporelle ; TEXTE: MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L'AUTRE PARTIE, DE DIEU.

DESCARTES car j'ai dit qu'en celle-ci se rencontrait une fausseté matérielle, mais dans le jugement il ne peut y en avoir d'autre qu'une formelle. 16, ayant omis la cause matérielle, la première qu'il nomme est celle qu'il appelle aitian to ti en einai, ou, comme l'ont tourné sesinterprètes, la cause formelle, laquelle il étend à toutes les essences de toutes les choses, parce qu'il ne traite pas en ce lieu-là descauses du composé physique (non plus que je fais ici), mais généralement des causes d'où l'on peut tirer quelque connaissance. TEXTE: MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA TROISIEME MÉDITATION.

DESCARTES Pour réfuter les raisons pour lesquelles j'ai estimé que l'on pouvait douter de l'existence des choses matérielles, vous demandez ici“ pourquoi donc je marche sur la terre, etc. par exemple, que cet axiome, il n'y a rien dans un effet qui n'ait été premièrement dans sa cause, se doit plutôt entendre de lacause matérielle que de l'efficiente ; car il est impossible de concevoir que la perfection de la forme préexiste dans la cause matérielle, mais bien dans la seule causeefficiente, et aussi que la réalité formelle d'une idée soit une substance, et plusieurs autres choses semblables. Si vous aviez quelques raisons pour prouver l'existence des choses matérielles, sans doute que vous les eussiez ici rapportées. Enfin il faut remarquer que je n'ai point affirmé que “ les idées des choses matérielles dérivaient de l'esprit “ , comme vous mevoulez ici faire accroire ; TEXTE: MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES. »

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