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Le mot "transparent" dans l'oeuvre de DESCARTES

Publié le 12/08/2010

Extrait du document

descartes

DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

 et en particulier de tous les corps qui sont sur la terre, à cause qu'ils sont ou colorés, ou transparents, ou lumineux ;

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS PREMIER, DE LA LUMIERE.

 Et pour tirer une comparaison de ceci, je désire que vous pensiez que la lumière n'est autre chose, dans les corps qu'on nomme lumineux, qu'un certain mouvement, ou une action fort prompte et fort vive, qui passe vers nos yeux, par l'entremise de l'air et des autres corps transparents, en même façon que le mouvement ou la résistance des corps, que rencontre cet aveugle, passe vers sa main, par l'entremise de son bâton.

 Mais, parce qu'il y a grande différence entre le bâton de cet aveugle et l'air ou les autres corps transparents, par l'entremise desquels nous voyons, il faut que je me serve encore ici d'une autre comparaison.

 Or, cette matière subtile étant comparée avec le vin de cette cuve, et les parties moins fluides ou plus grossières, tant de l'air que des autres corps transparents, avec les grappes de raisins qui sont parmi :

 Ainsi toutes les parties de la matière subtile, que touche le côté du Soleil qui nous regarde, tendent en ligne droite vers nos yeux au même instant qu'il sont ouverts, sans s'empêcher les unes les autres, et même sans être empêchées par les parties grossières des corps transparents, qui sont entre deux :

Au reste, ces rayons doivent bien être ainsi toujours imaginés exactement droits, lorsqu'ils ne passent que par un seul corps transparent, qui est partout égal à soi-même :

 Enfin, considérez que les rayons se détournent aussi, en même façon qu'il a été dit d'une balle quand ils rencontrent obliquement la superficie d'un corps transparent, par lequel ils pénètrent plus ou moins facilement que par celui d'où ils viennent, et cette façon de se détourner s'appelle en eux réfraction.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SECOND, DE LA REFRACTION.

Enfin, d'autant que l'action de la lumière suit en ceci les mêmes lois que le mouvement de cette balle, il faut dire que, lorsque ses rayons passent obliquement d'un corps transparent dans un autre, qui les reçoit plus ou moins facilement que le premier, ils s'y détournent en telle sorte, qu'ils se trouvent toujours moins inclinés sur la superficie de ces corps, du côté où est celui qui les reçoit le plus aisément, que du côté où est l'autre ;

 En sorte que, d'autant que les petites parties d'un corps transparent sont plus dures et plus fermes, d'autant laissent-elles passer la lumière plus aisément :

Au reste, sachant ainsi la cause des réfractions qui se font dans l'eau et dans le verre, et communément en tous les autres corps transparents qui sont autour de nous, on peut remarquer qu'elles y doivent être toutes semblables, quand les rayons sortent de ces corps, et quand ils y entrent.

 Et il se peut aussi trouver certains cas, auxquels les rayons se doivent courber, encore qu'ils ne passent que par un seul corps transparent, ainsi que se courbe souvent le mouvement d'une balle, parce qu'elle est détournée vers un côté par sa pesanteur, et vers un autre par l'action dont on l'a poussée, ou pour diverses autres raisons.

 mais je n'ai tâché que d'expliquer celles qui faisaient le plus à mon sujet, et je ne vous veux plus faire ici considérer autre chose, sinon que les superficies des corps transparents qui sont courbées détournent les rayons qui passent par chacun de leurs points, en même sorte que feraient les superficies plates, qu'on peut imaginer toucher ces corps aux mêmes points :

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS CINQUIEME, DES IMAGES QUI SE FORMENT SUR LE FOND DE L'OEIL.

 Car premièrement la lumière, c'est-à-dire le mouvement ou l'action dont le soleil, ou quelque autre des corps qu'on nomme lumineux, pousse une certaine matière fort subtile qui se trouve en tous les corps transparents, étant repoussée vers R par l'objet V, que je suppose, par exemple, être rouge, c'est-à-dire, être disposé à faire que les petites parties de cette matière subtile, qui ont été seulement poussées en lignes droites par les corps lumineux, se meuvent aussi en rond autour de leurs centres, après les avoir rencontrés, et que leurs deux mouvements aient entre eux la proportion qui est requise pour faire sentir la couleur rouge ;

 Et vous entendrez facilement les démonstrations de tout ceci, lorsque vous aurez vu, ci-après, quelle figure doivent avoir les corps transparents, pour faire que les rayons, qui viennent d'un point, s'assemblent en quelque autre point, après les avoir traversés.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SIXIEME, DE LA VISION.

 Et enfin ceci se manifeste de ce que les couleurs paraissent souvent en des corps transparents, où il est certain qu'il n'y a rien qui les puisse causer, que les diverses façons dont les rayons de la lumière y sont reçus, comme lorsque l'arc-en-ciel paraît dans les nues, et encore plus clairement, lorsqu'on en voit la ressemblance dans un verre qui est taillé à plusieurs faces.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SEPTIEME, DES MOYENS DE PERFECTIONNER LA VISION.

 Een sorte qu'il semble que les yeux se forment, au commencement, un peu plus longs et plus étroits qu'ils ne doivent être et que par après, pendant qu'on vieillit, ils deviennent plus plats et plus larges, Or, afin que nous puissions remédier par art à ces défauts, il sera premièrement besoin que nous cherchions les figures que les superficies d'une pièce de verre ou de quelque autre corps transparent doivent avoir, pour courber les rayons qui tombent sur elles en telle sorte que tous ceux qui viennent d'un certain point de l'objet, se disposent, en les traversant, tout de même que s'ils étaient venus d'un autre point qui fût plus proche ou plus éloigné, à savoir, qui fût plus proche pour servir à ceux qui ont la vue courte, et qui fût plus éloigné tant pour les vieillards que généralement pour tous ceux qui veulent voir des objets plus proches que la figure de leurs yeux ne le permet.

 Et de faire, par le moyen d'un ou de plusieurs verres, ou autres corps transparents enfermés aussi en un tuyau, mais non pas joints à l'oeil si exactement qu'il ne demeure un peu d'air entre deux, que, dès l'entrée de ce tuyau, les rayons qui viennent d'un même point de l'objet.

 Et il ne sera point besoin, pour déterminer les figures des corps transparents dont on voudra se servir à cet effet, de savoir exactement quelle est celle de la superficie BCD.

Mais pour ce qu'il y aurait derechef de l'incommodité à trouver des verres ou autres tels corps qui fussent assez épais pour remplir tout le tuyau HF, et assez clairs et transparents pour n'empêcher point pour cela le passage de la lumière, on pourra laisser vide tout le dedans de ce tuyau et mettre seulement deux verres à ses deux bouts, qui fassent le même effet que je viens de dire que les deux superficies GHI et KLM devaient faire.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS HUITIÈME, DES FIGURES QUE DOIVENT AVOIR LES CORPS TRANSPARENTS POUR DÉTOURNER LES RAYONS PAR RÉFRACTION EN TOUTES LES FACONS QUI SERVENT A LA VUE.

Or afin que je vous puisse tantôt dire plus exactement en quelle sorte on doit faire ces organes artificiels pour les rendre les plus parfaits qui puissent être, il est besoin que j'explique auparavant les figures que doivent avoir les superficies des corps transparents, pour plier et détourner les rayons de la lumière en toutes les façons qui peuvent servir à mon dessein :

 En sorte que si la ligne AB est un rayon de lumière, et que cette ellipse DBK soit en la superficie d'un corps transparent tout solide, par lequel, suivant ce qui a été dit ci-dessus, les rayons passent plus aisément que par l'air, en même proportion que la ligne DK est plus grande que Hl :

 ce rayon AB sera tellement détourné au point B, par la superficie de ce corps transparent qu'il ira de là vers.

  LA DIOPTRIQUE, DISCOURS NEUVIEME, LA DESCRIPTION DES LUNETTES.

 Car encore que le cristal de montagne semble plus net et plus transparent, toutefois parce que ses superficies causent la réflexion de plus de rayons que celle du verre, ainsi que l'expérience semble nous apprendre, il ne  sera peut-être pas si propre à notre dessein.

 Or afin que vous sachiez la cause de cette réflexion, et pourquoi elle se fait plutôt sur les superficies tant du verre que du cristal, que non pas en l'épaisseur de leurs corps, et pourquoi elle s'y fait plus grande dans le cristal que dans le verre, il faut que vous vous souveniez de la façon dont je vous ai ci-dessus fait concevoir la nature de la lumière, lorsque j'ai dit qu'elle n'était autre chose dans les corps transparents que l'action ou l'inclination à se mouvoir d'une certaine matière très subtile qui remplit leurs pores :

 et que vous pensiez que les pores de chacun de ces corps transparents sont si unis et si droits que la matière subtile qui peut y entrer coule facilement tout du long, sans y rien trouver qui l'arrête.

 Mais que ceux de deux corps transparents de diverse nature, comme ceux de l'air et ceux du verre ou du cristal, ne se rapportent jamais si justement les uns aux autres, qu'il n'y ait toujours plusieurs des parties de la matière subtile, qui, par exemple, venant de l'air vers le verre, s'y réfléchissent, à cause qu'elles rencontrent les parties solides de sa superficie :

 Et pour soutenir cet objet en l'endroit où il doit être posé pour être vu, je ne désapprouve pas ces petites fioles de verre ou de cristal fort transparent, dont l'usage est déjà en France assez commun.

 Outre cela ce corps noir HH doit avoir un trou au milieu marqué Z, qui soit de la grandeur de l'objet, afin que si cet objet est en quelque façon transparent, il puisse aussi être éclairé par les rayons qui viennent directement du soleil ;

  LES METEORES, DISCOURS TROISIEME, Du sel.

 Et sachant que les corps qui sont transparents, le sont d'autant plus qu'ils empêchent moins les mouvements de la matière subtile qui est dans leurs pores, on voit encore de ceci que l'eau de la mer doit être naturellement plus transparente, et causer des réfractions un peu plus grandes que celle des rivières.

 Ni de ce qu'il est toujours blanc ou transparent étant pur, en pensant à leur grosseur, et à la nature de la couleur blanche qui sera ci-après expliquée ;

  LES METEORES, DISCOURS SIXIEME, DE LA NEIGE, DE LA PLUIE, ET DE LA GRELE.

 car, premièrement, si le vent froid qui la cause rencontre des gouttes d'eau déjà formées, il en fait des grains de glace tout transparents et tout ronds, excepté qu'il les rend quelquefois un peu plats, du côté qu'il les pousse.

 ‘Je vis bien incontinent que ces lames avaient dû être premièrement de petits pelotons de glace arrangés comme j'ai tantôt dit, et pressés par un vent très fort accompagné d'assez de chaleur, en sorte que cette chaleur avait fondu tous leurs poils, et avait tellement rempli tous leurs pores de l'humidité qui en était sortie que, de blancs qu'ils avaient été auparavant, ils étaient devenus transparents ;

  LES METEORES, DISCOURS HUITIEME, DE L'ARC-EN-CIEL.

 Ce que je ne juge pas pouvoir être arrivé, si ce n'est qu'il y ait eu des grains de grêle fort ronds et fort transparents, mêlés parmi la pluie, dans lesquels la réfraction étant notablement plus grande que dans l'eau, l'arc-en-ciel extérieur aura dû y être beaucoup plus grand, et ainsi paraître au-dessus de l'autre.

  LES METEORES, DISCOURS NEUVIEME , De la couleur des nues et des cercles ou couronnes qu'on voit quelquefois autour des astres.

 Dont l'une est que les superficies des corps transparents font réfléchir une partie des rayons qui viennent vers elles, ainsi que j'ai dit ci dessus.

 comme font, sans doute, tous ceux qui ne manquent être transparents qu'à cause de la multitude de leurs superficies, Tels que sont l'écume, le verre pilé, la neige, et les nues.

  LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE XIV, Des propriétés de la Lumière.

 comme ici celle qui est marquée A paraît en la ligne T4, par le moyen du rayon A 2 4 T, et ensemble en la ligne T f, par le moyen du rayon A 6fT, ainsi que se multiplient les objets qu'on regarde au travers des verres ou autres corps transparents qui sont taillés à plusieurs faces.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, TROISIEME PARTIE, Art. 52.

 Car, voyant que le soleil et les étoiles fixes envoient vers nous de la lumière, que les cieux lui donnent passage, et que la terre, les planètes et les comètes la rejettent et la font réfléchir, il me semble que j'ai quelque raison de me servir de ces trois différences, être lumineux, être transparent et être opaque ou obscur, qui sont les principales qu'on puisse rapporter au sens de la vue, pour distinguer les trois éléments de ce monde visible.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 16.

Le premier est qu'elle rend transparents tous les corps liquides qui sont composés des parties du troisième élément, qui sont si petites et ensuite si peu pressées que celles du second peuvent passer de tous cotés autour d'elles.

 Car, en passant ainsi entre les parties de ces corps, et ayant la force de leur faire changer de situation, elles ne manquent pas de s'y faire des passages qui suivent en tous sens des lignes droites, ou du moins des lignes qui sont aussi propres à transmettre l'action de la lumière que les droites, et ainsi de rendre ces corps transparents.

 Car, pour ce qui est de l'argent vif, ses parties sont si grosses que, se pressant trop fort l'une l'autre, elles ne permettent pas à la matière du second élément de passer de tous côtés autour d'elles, mais seulement à celle du premier Et pour ce qui est de l'encre, du lait, du sang, ou autres semblables liqueurs qui ne sont pas pures et simples il y a en elles des parties fort grosses dont chacune compose un corps à part, ainsi que fait chaque grain de sable ou de poussière, ce qui les empêche d'être transparents.

 Et on peut remarquer touchant les corps durs que tous ceux-là sont transparents qui ont été faits de quelques liqueurs transparentes, dont les parties se sont arrêtées peu à peu l'une contre l'autre sans qu'il se soit rien mêlé parmi elles qui ait changé leur ordre ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 17.

Mais afin d'entendre comment il est possible qu'un corps fort dur et solide, par exemple du verre ou du cristal, ait en soi assez de pores pour donner passage, suivant des lignes droites en tout sens, à la matière du ciel, et ainsi avoir ce que j'ai dit être requis en un corps pour le rendre transparent, on peut considérer plusieurs pommes ou boules assez grosses et polies, qui soient enfermées dans un rets, et tellement pressées qu'elles composent toutes ensemble un corps dur ;

 et ainsi on aura l'image d'un corps fort dur, fort solide, et avec cela fort transparent, à cause qu'il n'est pas besoin que les parties du second élément aient des passages plus droits pour transférer l'action de la lumière que sont ceux par où descendent ces dragées entre ces pommes.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 32.

 Et ainsi la plus haute région de la terre, ayant été auparavant comme elle est représentée vers A, est par après divisée en deux corps fort différents, tels que sont B et C, dont le plus haut B est rare, liquide et transparent, et l'autre, à savoir C, est à comparaison de lui fort solide, dur et opaque.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 45.

 ce qui est cause qu'il est rare, liquide, et transparent, et que les petites parties dont il est composé peuvent être de toutes sortes de figures.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 71.

 Et quelques-uns de ces corps sont transparents, les autres ne le sont pas.

 Car lorsque ces fumées ne font que s'arrêter dans les pores de quelque partie de la terre extérieure sans changer leur situation, il est évident que les corps qu'elles composent ne peuvent être transparents à cause que cette terre ne l'est pas.

 Mais lorsqu'elles s'assemblent hors de ces pores en quelques fentes ou concavités de la terre, les corps qu'elles composent sont liquides au commencement, et par même moyen transparents.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 130.

De plus, le verre est transparent à cause qu'ayant été liquide lorsqu'il a été fait, la matière du feu qui coulait de tous côtés entre ses parties y a laissé plusieurs pores par où le second élément peut après transmettre en tous sens l'action de la lumière, suivant des lignes droites.

 en sorte que si un corps était composé de parties exactement rondes qui s'entre-touchassent, et fussent si grosses que le second élément pût passer par les petits espaces triangulaires qui demeurent entre trois telles parties lorsqu'elles se touchent, ce corps serait plus solide que n'est aucun verre que nous ayons, et ne laisserait pas pour cela d'être fort transparent, ainsi qu'il a déjà été expliqué.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 131.

Mais lorsqu'on mêle parmi le verre quelques métaux ou autres matières dont les parties résistent davantage, et ne peuvent pas si aisément être polies par l'action du feu que celles des cendres dont on le compose, cela le rend moins transparent et lui donne diverses couleurs, à cause que ces parties des métaux, étant plus grosses et autrement figurées que celles des cendres, avancent quelque peu au dedans de certains pores, au moyen de quoi elleschangent le mouvement des parties du second élément qui y passent, et font que ces parties passant par les autres y roulent en diverses façons ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 185.

Or en considérant de quelle façon j'ai dit qu'il se fait, on peut connaître que les intervalles qui sont entre ses parties doivent être pour la plupart de figure longue, et que c'est seulement le milieu de ces intervalles qui est assez large pour donner passage aux parties du second élément, lesquelles rendent le verre transparent, de sorte qu'il demeure des deux côtés en chacun de ces intervalles des petites fentes si étroites qu'il n'y a rien que le premier élément qui les puisse occuper.

  LES PASSIONS DE L'AME, PREMIERE PARTIE, ARTICLE 13.

Et j'ai expliqué en la Dioptrique comment tous les objets de vue ne se communiquent à nous que par cela seul qu'ils meuvent localement, par l'entremise des corps transparents qui sont entre eux et nous, les petit filets des nerfs optiques qui sont au fond de nos yeux, et ensuite les endroits du cerveau d'où viennent ces nerfs ;

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 27 mai 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).

 Or ce que je prétends avoir démontré touchant la réfraction ne dépend point de la vérité de la nature de la lumière, ni de ce qu'elle se fait ou ne se fait pas en un instant, mais seulement de ce, je suppose, qu'elle est une action, ou une vertu, qui suit les mêmes lois que le mouvement local, en ce qui est de la façon dont elle se transmet d'un lieu en un autre, et qui se communique par l'entremise d'une liqueur très subtile, qui est dans les pores des corps transparents.

  Correspondance, année 1638, RÉPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORIN, 13 juillet 1638.

 En ce que j'ai dit ici que la lumière passe vers nos yeux par l'entremise de l'air ou des autres corps transparents, on doit entendre par ces corps ce que je nomme bientôt après la matière subtile qui est dans leurs pores.

 Car, outre que j'ai dit, en la page 19, que tout corps invisible et impalpable se nomme air (à savoir en sa plus ample signification), il faut remarquer que le passage que vous citez est tout au commencement du livre, page 4, en un lieu où je n'avais encore eu aucune occasion de nommer la matière subtile, ni aucun besoin de la distinguer de l'air et des autres corps transparents qui la contiennent, et qui, en effet, ne sont transparent qu'à cause qu'ils la contiennent.

 Et, dans le même discours, avant de parler d'aucune autre chose, j'ai expressément averti, page 6, qu'il y avait grande différence entre le bâton d'un aveugle et l'air, ou les autres corps transparents, par l'entremise desquels nous voyons, et qu'ensuite, en la même page 6, ligne 16, j'ai expliqué ce que j'entendais par la matière subtile.

 Car je ne crois pas qu'il s'en trouve aucun en mes écrits, principalement quand j'ai parlé de la lumière qui est dans le corps transparents, à laquelle les philosophes attribuent le nom de lumen en latin, pour la distinguer de celle qui est dans les corps lumineux, laquelle ils nomment lucem.

 La lumière, c'est-à-dire lux, est un mouvement ou une action dans les corps lumineux, et elle tend à causer quelque mouvement dans les corps transparents, à savoir lumen ;

 mais il peut bien être transmis d'un corps en un autre, et ainsi passer des corps lumineux vers nos yeux, par l'entremise d'un tiers, à savoir, comme je dis en la page 4, par l'entremise de l'air et de autres corps transparents, ou, comme j'explique plus distinctement en la page 6, par l'entremise d'un matière forts subtil, qui remplit les pores de ces corps et s'étend sans interruption depuis les astres jusques à nous.

 Je ne trouve rien ici qu'une équivoque du mot transparent, qui s'attribue en un sens à l'air, au verre, et aux autres tels corps, en tant qu'ils ont des pores, etc.

 La cause qui empêche que le verre étant fort épais ne soit aussi transparent que le même étant moins épais, n'est autre sinon qu'il contient toujours beaucoup d'impuretés, de nuages et de petites bulles ou bouillons, qui étant en plus grande quantité dans une grande épaisseur que dans une moindre, en empêche davantage la transparence.

Mais celle de vos objections qui est, à mon avis, la principale, et que vous aurez peut-être à ce sujet voulu réserver pour la fin, consiste en ce que si les pores des corps transparents doivent  être droits, il ne semble pas qu'ils puissent donner  passage à la matière subtile en tous sens, à cause qu'il est impossible qu'il se trouve en tous sens  des pores droits  dans un corps solide.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 15 décembre 1638.

 et, coetaris paribus, elles brûlent plus aisément les corps noirs et opaques que les blancs et transparents.

  Correspondance, année 1646, A UN SEIGNEUR. (NEWCASTLE), 23 novembre 1646.

 car c'est l'absence de cette matière du second élément, qui l'empêche d'être transparent, et qui le rend fort froid ;

descartes

« ont été seulement poussées en lignes droites par les corps lumineux, se meuvent aussi en rond autour de leurs centres, après lesavoir rencontrés, et que leurs deux mouvements aient entre eux la proportion qui est requise pour faire sentir la couleur rouge ; Et vous entendrez facilement les démonstrations de tout ceci, lorsque vous aurez vu, ci-après, quelle figure doivent avoir lescorps transparents, pour faire que les rayons, qui viennent d'un point, s'assemblent en quelque autre point, après les avoirtraversés. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SIXIEME, DE LA VISION. Et enfin ceci se manifeste de ce que les couleurs paraissent souvent en des corps transparents, où il est certain qu'il n'y a rien quiles puisse causer, que les diverses façons dont les rayons de la lumière y sont reçus, comme lorsque l'arc-en-ciel paraît dans lesnues, et encore plus clairement, lorsqu'on en voit la ressemblance dans un verre qui est taillé à plusieurs faces. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS SEPTIEME, DES MOYENS DE PERFECTIONNER LA VISION. Een sorte qu'il semble que les yeux se forment, au commencement, un peu plus longs et plus étroits qu'ils ne doivent être et quepar après, pendant qu'on vieillit, ils deviennent plus plats et plus larges, Or, afin que nous puissions remédier par art à ces défauts,il sera premièrement besoin que nous cherchions les figures que les superficies d'une pièce de verre ou de quelque autre corpstransparent doivent avoir, pour courber les rayons qui tombent sur elles en telle sorte que tous ceux qui viennent d'un certain pointde l'objet, se disposent, en les traversant, tout de même que s'ils étaient venus d'un autre point qui fût plus proche ou plus éloigné,à savoir, qui fût plus proche pour servir à ceux qui ont la vue courte, et qui fût plus éloigné tant pour les vieillards quegénéralement pour tous ceux qui veulent voir des objets plus proches que la figure de leurs yeux ne le permet. Et de faire, par le moyen d'un ou de plusieurs verres, ou autres corps transparents enfermés aussi en un tuyau, mais non pasjoints à l'oeil si exactement qu'il ne demeure un peu d'air entre deux, que, dès l'entrée de ce tuyau, les rayons qui viennent d'unmême point de l'objet. Et il ne sera point besoin, pour déterminer les figures des corps transparents dont on voudra se servir à cet effet, de savoirexactement quelle est celle de la superficie BCD. Mais pour ce qu'il y aurait derechef de l'incommodité à trouver des verres ou autres tels corps qui fussent assez épais pourremplir tout le tuyau HF, et assez clairs et transparents pour n'empêcher point pour cela le passage de la lumière, on pourralaisser vide tout le dedans de ce tuyau et mettre seulement deux verres à ses deux bouts, qui fassent le même effet que je viens dedire que les deux superficies GHI et KLM devaient faire. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS HUITIÈME, DES FIGURES QUE DOIVENT AVOIR LES CORPS TRANSPARENTS POUR DÉTOURNER LES RAYONS PAR RÉFRACTION EN TOUTES LES FACONS QUI SERVENT A LA VUE. Or afin que je vous puisse tantôt dire plus exactement en quelle sorte on doit faire ces organes artificiels pour les rendre les plusparfaits qui puissent être, il est besoin que j'explique auparavant les figures que doivent avoir les superficies des corpstransparents, pour plier et détourner les rayons de la lumière en toutes les façons qui peuvent servir à mon dessein : En sorte que si la ligne AB est un rayon de lumière, et que cette ellipse DBK soit en la superficie d'un corps transparent toutsolide, par lequel, suivant ce qui a été dit ci-dessus, les rayons passent plus aisément que par l'air, en même proportion que laligne DK est plus grande que Hl : ce rayon AB sera tellement détourné au point B, par la superficie de ce corps transparent qu'il ira de là vers. LA DIOPTRIQUE, DISCOURS NEUVIEME, LA DESCRIPTION DES LUNETTES. Car encore que le cristal de montagne semble plus net et plus transparent, toutefois parce que ses superficies causent la réflexionde plus de rayons que celle du verre, ainsi que l'expérience semble nous apprendre, il ne sera peut-être pas si propre à notredessein. Or afin que vous sachiez la cause de cette réflexion, et pourquoi elle se fait plutôt sur les superficies tant du verre que du cristal,que non pas en l'épaisseur de leurs corps, et pourquoi elle s'y fait plus grande dans le cristal que dans le verre, il faut que vous. »

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