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Les mots cachent-ils les choses ?

Publié le 10/01/2004

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  1.      Comment se fait connaitre la chose ? « Ce que nous appelons sensation est à l'origine de toutes les pensées. [...] La cause de la sensation réside dans le corps extérieur, ou objet, qui produit une impression sur chacun des sens appropriés » Thomas Hobbes, Léviathan. ·         Selon Hobbes, le corps extérieur est à l'origine de toute sensation, Cette même sensation est aussi à l'origine de nos pensées. Donc de notre connaissance. ·         Cependant, l'objet est une chose, mais n'est pas toutes choses. Les choses sont de manière très générale la réalité. Tout ce qui est.

L'homme vit entouré d'êtres et d'objets qui lui sont extérieurs et existent en dehors de lui. Le langage est le moyen dont il dispose pour dire ce réel, pour l'appréhender et même le connaître. Mais le langage est fait de mots qui désignent chaque objet réel, chaque chose. Les mots, ces groupes de sons qui ont un sens, renvoient aux choses du monde, et permettent donc, en principe, d'avoir accès au réel. Mais c'est imparfaitement que les mots décrivent le réel. Faut-il penser alors que les mots cachent les choses ? Cela signifierait qu'au lieu de dévoiler la réalité et de nous livrer l'essence des choses, les mots seraient incapables de dire la richesse du réel et même seraient un obstacle à notre compréhension de ce qui nous entoure. Pour répondre à cette question qui met en jeu les relations que nous entretenons avec les choses qui nous entourent, mais aussi avec les êtres avec qui nous vivons, il convient de nous interroger sur le rôle du langage et sur sa nature. Nous verrons donc que les mots, s'ils représentent bien les choses, ne sont pas pour autant capables de saisir l'essence de ce qui est. Pour pallier cette saisie imparfaite, tronquée et trompeuse, nous verrons aussi que le langage peut être travaillé, et nous livrer alors une vision poétique des choses, capable, contre toute attente, de nous donner à voir le coeur des choses.

« cette pensée, ce qui en fait une connaissance ferme et assurée. « La connaissance des mots conduit à la connaissance des choses.

» Platon . · Selon Platon, la connaissance passe donc par celle des mots.

Ceux-ci sont en effet ce qui définit, de manière générale. · Mais dans le même temps, les mots, dès qu'ils sont connus, font aussi connaître les choses.

Le mot est alors la source, définitive, de la connaissance.

On ne peut connaître que par les mots. · Ce principe est repris par les philosophes médiévaux, tels que Guillaume d'Ockham, posant alors le mot comme étant ce qui nous fait parvenir à l'objet. · Dans cet axe, nous voyons que les mots sont d'une part ce qui permet de connaître.

Et que d'autre part, ils sont aussi ce qui donne une définition à chaque chose.

En ce sens, ils sont donc proches de lachose. · Pourtant, le nominalisme du XVIIème siècle remettra en cause ce fait, Hobbes en tête, en posant à l'inverse une irréversible différence entre les mots et les choses. 3.

Oublions-nous ce qu'est la chose lorsque nous la définissons par les mots ? · Thomas Hobbes, philosophe posant les noms comme seuls connaissance certaine, voit aussi en eux un redoublement du signe : la chose se fait connaître à l'esprit, par les sens ; ensuite, l'esprit produit lesmots, qui sont alors des signes de la pensée, et non de l'objet lui-même. « Or, puisque selon leur définition, les noms ordonnés dans le discours sont les signes des concepts, il estmanifeste qu'ils ne sont pas les signes des choses elles-mêmes ; car en quel sens peut-on comprendre que leson de ce mot pierre soit le signe d'une pierre si ce n'est en celui-ci : que celui qui entend ce mot en infèreque celui qui parle a pensé à une pierre ? » Thomas Hobbes, Léviathan. · La séparation existe donc entre le langage, d'une part, qui est un signe de la pensée, et le monde en général.

Les choses et les noms sont donc indubitablement séparés. · Mais si les mots ne traduisent pas les choses, ils nous en éloignent aussi.

Ce que nous disons devient un concept, et non la chose elle-même. · Plus encore, le concept peut alors être considéré comme étant lui-même une nouvelle chose. · Le mot ne cherche alors pas à nous éloigner de la chose, mais il en crée plutôt une autre, à l'image de celle donnée par le monde, mais qui n'est que dans la pensée : le concept. Conclusion. *Nous avons vu que les philosophes s'accordent sur le fait que la seule façon cohérente de connaître réside dansles mots.

Mais cette connaissance entraîne alors le problème du rapport entre les mots et les choses.

connaître parles mots, ce n'est pas connaître par les choses.

Il existe donc un écart infranchissable entre les mots et les choses.Cependant, si les mots nous tiennent éloignés des choses, peut-être aussi nous conserve-t-ils à une distancesuffisamment proche d'eux pour que nous retenions leur existence.

Les mots et les choses resteraient alors à desdistances respectables les uns des autres, se tenants éloignés tout en restant aussi proches que possibles.. »

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