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Les mots désignent-ils quelque chose ?

Publié le 31/08/2005

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Combien de sortes de phrases existe-t-il ? Il en est d'innombrables sortes ; il est d'innombrables et diverses sortes d'utilisation de tout ce que nous nommons « signes «, « mots «, « phrases «,et cette multiplicité n'a rien de stable ni  de donné une fois pour toutes ; mais de nouveaux types de langage,de nouveaux jeux de langage naissent, tandis que d'autres vieillissent et tombent dans l'oubli.L'expression « jeu de langage « doit faire ressortir  que le parler du langage fait partie d'une activité ou d'une forme de vie. Les jeux de langage se présentent comme des objets de comparaison qui sont destinés à éclaire les conditions de notre langage par des similitudes et des dissimilitudes                                  B  Les mots cachent les choses et la réalité des choses selon   Machiavel C'est un devoir du prince que de ne pas toujours dire la vérité , de faire autre chose que ce qu'il promet , et cela parce que la politique l'exige , même si cela va à l'encontre de la morale, bref c'est toute la différence entre les paroles et les actes         C Les mots ne touchent pas à la vérité des choses Friedrich Nietzsche , La philosophie à l'époque tragique des Grecs Les mots ne sauraient nous donner une quelconque vérité des choses qui n'a jamais existé, parce que les mots ne sont que relations, désignations non des choses mais des relations de ces choses aux hommes, de certaines de ces relations qui ont été transposées et figées dans des mots. Je peux dire d'un arbre aussi bien qu'« il est« grand quand je le compare à toutes les autres choses, qu'« il devient« quand je le compare à lui-même,  à un autre moment du temps, et enfin aussi qu'« il n'est pas «, par exemple qu'« il n'est pas encore un arbre «, si je m'en tiens seulement à l'arbrisseau.  Les mots ne sont que des symboles des relations que les choses entretien­nent les unes avec les autres, et avec nous; nulle part ils n'atteignent la vérité absolue: et même le mot «être« ne désigne que la relation la plus générale qui relie toutes choses, tout comme le mot «non-être «. Mais s'il est impossible de démontrer l'existence même des choses, la relation des choses entre elles, ce qu'on appelle l'« être« et le «non-être «, ne nous fera pas elle non plus avancer d'un pas vers le territoire de la vérité. Nous ne pénétrerons jamais à l'aide de mots et de concepts derrière le mur des rela­tions et pour ainsi dire dans quelque chimérique fond originel des choses. Même à travers les formes pures de la sensibilité et de l'entendement, à travers l'espace, le temps et la causalité, nous n'obtenons rien qui ressem­blerait à une vérité éternelle.   D les mots trop généraux ne peuvent désigner le caractère individuel des choses   E les mots peuvent désigner ce qui n'existe pas :  Pierre Abélard défend dans la Querelle des Universaux , une position proche du nominalisme, qu'on désigne également par le conceptualisme.

Toute traduction pose d’inextricables problèmes au traducteur: il doit traduire de ce qui est dit, avec le plus d’objectivité possible, mais rendre aussi « la touche culturelle « , c’est-à-dire  ce petit plus qui fera de sa traduction un modèle parmi tant d’autre. Les mots que le traducteur doit employer, doivent respecter sans doute le contexte culturel, la mentalité du peuple, le respect de ses coutumes, mais ces mots désignent-ils par la même des choses, quelque chose de matériel, de concret lorsqu’il utilise des mots qui ne prennent sens que dans la réalité socio-linguistique d’une langue ?      D’où la question suivante : les mots désignent-ils les choses ? Le sujet nous demande si ces signes linguistiques porteurs de sens et de significations décrivent-ils, montrent-ils les choses, c’est-à-dire des réalités dont les principaux éléments de composition concernent le concret, le matériel. Ce sujet pose le problème d’interprétation des mots, de leur fonction, et d’une forme de « réalisme « qu’il devrait  « potentiellement « rendre. On comprend certainement bien que nous aurons à prouver que les mots peuvent désigner autres choses que des choses, et peut-être même plus que des choses. Afin de répondre à la question suivante, nous envisagerons de nous demander d’une part comment les mots désignent les choses, ensuite si les mots ne connaissent pas des limites à désigner les choses, et enfin nous insisterons sur le fait que les mots désignent davantage que la simple réalité des choses.

« E les mots peuvent désigner ce qui n'existe pas : Pierre Abélard défend dans la Querelle des Universaux , une position proche du nominalisme, qu'on désigne également par le conceptualisme.

Il importe de bien comprendrele questionnement d'Abélard sur les « choses » : les Universaux sont avant l'homme et les choses, comme Idées(archétypes des choses) donc ces universaux pré-existent aux choses , mais il reste à savoir s'ils les conditionnentou les expliquent ? Ce qui est dit, c'est que ces Universaux constituent le contenu de l'esprit divin.

Ils sontamalgamés aux choses.

Toutefois cette liaison n'est pas encore une chose existant en soi (res) mais elle est saisiepar l'esprit humain grâce à l'abstraction.

Pour cette raison, le concept des choses n'est pas arbitraire mais résultede l'abstraction qui a un fondement dans les choses.

En rapport avec la connaissance humaine, l'universalitén'advient que dans les mots.

Certes pas les mots eux-mêmes mais dans leur contenu, dans leur signification.

C'estpourquoi Abélard distingue vox( son naturel) et sermo (signifiaction des mots) auquel il reconnaît une universalité.Abélard se demande également si les Universaux sont liés à une des dénominations fondamentales de la chose, ou sien conséquence de leur signification , ils pourraient encore exister même si les objets qu'ils désignent n'existaientplus , comme par exemple le nom de rose si la rose n'existe plus.

Abélard distingue en cela , la fonction dénominativede la fonction significative d'une expression.

Le nom de la rose ne peut plus être prononcé lorsqu'il n'y a plus deroses, néanmoins la phrase , « il n'y a plus de roses » a une signification.

F Saussure: les mots ne désignent pas les choses et le langage n'est pas conformité à l'être : il est signe Problème posé par thèse "nomenclaturiste" ou "naturaliste" : elle confond langage et être, mots et choses.

La langue est constituée d'éléments doubles : les signes, c'est-à-dire d'une existence sensible (couleur, dessin, son) renvoyant à une signification définie.

Quelque chose de sensible qui renvoie à quelque chose d'autre que cetteprésence sensible.

Réalité sensible qui est signe d'une autre réalité Il peut exprimer cette chose, il en est le signeet/ou le symbole, signifie qu'il ne désigne pas la chose en la désignant ou en lui ressemblant.

Le signe est relation àautre chose que lui-même, et entre en relation avec cette autre chose par une certaine distance : "le signe linguistique unit non une chose et un nom, mais un concept et une image acoustique" (signifié-signifiant. Les signes linguistiques sont arbitraires Le caractère arbitraire réside précsiément dans la désignation dans le lien qui unit un mot à l'objet signifié . Par cette affirmation Benveniste s'oppose à Saussure pour qui l ‘arbitraire , l'un des caractère du signe repose sur lelien qui unit à l'intérieur du signe signifiant et signifié II Les mots désignent les choses A) Platon, Le Cratyle : Selon Cratyle: "Une juste dénomination existe naturellement pour chacun des êtres" (383a- b).

Le présupposé implicite, c'est les mots désignent les choses (et parler est un acte qui concerne les choses).Mais mieux encore : s'il n'est autre que l'imitation vocale de l'objet imité, son image graphique ou vocale, alors, ilimite l'essence des choses.

Etant "juste", ie, approprié à la nature de l'objet qu'il désigne, il nous dévoile ce qu'ellessont, nous les font connaître.

Les mots sont faits pour nous instruire sur la réalité.Les onomatopées sont ainsil'exemple-type du mot (mot dont la prononciation rappelle le son produit par l'être ou la chose qu'il dénote : cf.glouglou; teuf teuf; bang).

Le r est propre à rendre les sortes de mouvements (426c), le l, les glissements, etc.

Lemot "nuage" refléterait, par sa forme, et sa sonorité, le contour vague ou la consistance cotonneuse de la chosecorrespondante.

Même Hermogène pense qu'il existe une conformité entre les mots et les choses, mais elle n'est pasnaturelle.

Les noms ou les mots sont des conventions, fondées dans la volonté des sujets individuels.

Nous sommesindividuellement libres de faire signifier aux mots que nous employons les idées que nous voulons.

Fondementcommun de ces deux conceptions : les mots sont conformes aux choses, et les désignent de manière pertinente,judicieuse.

C'est seulement sur la nature de cette conformité qu'ils ne s'entendent pas. III Les mots designent plus que les choses, leur sens dépasse la réalité A Les mots désignent plus que les choses : Chomsky le montre avec l'aspect créateur du langage .

En fait, comme Descartes lui-même l'a correctement remarqué, le langage est une propriété spécifiquement humaine ; etmême à des degrés inférieurs d'intelligence, à des niveaux pathologiques, nous trouvons une maîtrise du langage quiest totalement hors de portée d'un singe, qui peut, sous d'autres rapports, surpasser un homme idiot en ce quiconcerne la capacité de résoudre des problèmes ou tout autre comportement d'adaptation .Il est important decomprendre quelles propriétés du langage frappaient le plus Descartes et ses disciples.

La discussion de ce que j'aiappelé l'aspect créateur de l'utilisation du langage » Cela tourne autour de trois observations importantes.

Lapremière est que l'utilisation normale du langage est croyance en ce sens qu'une grande part de ce que nous disonsen utilisant normalement le langage est entièrement nouveau, que ce n'est pas la répétition de ce que nous avonsentendu auparavant, pas même un calque de la structure — quel que soit le sens donné aux mots (c calque » et «structure » — de phrases ou de discours que nous avons entendus dans le passé.

C'est un truisme, mais un truismeimportant, souvent oublié et bien des fois nié au cours de la période behaviouriste de la linguistique, durant laquelleon proclamait presque universellement qu'on peut représenter la connaissance qu'a une personne du langage commeune réserve de modèles (patterns) appris par une constante répétition et un minutieux entraînement, l'innovation n'y étant tout au plus qu'un problème d'< analogie ».

On peut sûrement tenir pour acquis, cependant, que le nombrede phrases de la langue maternelle qu'on comprendra immédiatement sans aucune impression de difficulté oud'étrangeté est astronomique.

Le nombre de modèles sous-tendant notre utilisation normale du langage et. »

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