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Les mots sont-ils sans pouvoir contre la force ?

Publié le 13/11/2005

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La violence, en effet, se substitue à la réflexion et à la persuasion quand celles-ci sont trop lentes ou difficiles. Pour pouvoir contrôler ces accès de violence, il faut en définitive renforcer la force de la pensée. Or, les mots sont le support de toute pensée. On peut affirmer qu'une pensée respectable et véritable ne peut prendre naissance qu'à travers la précision d'un langage et plus le langage sera riche, plus la pensée pourra l'être.Dans la même optique, Saussure( un linguiste) affirme que la pensée ne serait nébuleuse sans rien de délimité avant l'apparition de la langue. Un vocabulaire étendu laisse à la pensée une liberté et une souplesse d'expression qu'elle ne pourrait avoir sans cela, une souplesse qui la rend capable de tout dire. La pensée, dit Hegel, ne devient précise que lorsqu'elle trouve le mot, la pensée trouve sa réalité dans l'expression dans le langage Hegel aussi désigne l'avant langage comme un flou imaginaire. C'est le mot qui fait apparaître la pensée en la déterminant. "Vouloir penser sans les mots, c'est une tentative insensée."  Ainsi, c'est en développement son vocabulaire et son discours que l'on permet à la pensée de s'enrichir et la raison de s'exercer.

La force étymologiquement, caractérise une chose de "solide", "énergique" ,"vigoureux". Dans le sens ordinaire, le terme désigne une puissance d'action, une énergie et aussi une capacité de contraindre. Si le mot à sa base est neutre et n'implique pas forcément la violence, dans le langage quotidien, le plus fort est celui qui peut briser l'autre. C'est pour cela qu'on parle de la loi du plus fort. Que sont les mots face à cette force? Les mots sont des signes arbitraires qui renvoient à une chose. Ainsi, le mot "table" ne représente pas la table mais la signifie sans lien direct de ressemblance quelconque avec l'objet et sans réalité dans le monde concret, matériel. Il s'agit ici de savoir ce que les mots peuvent faire, de quelle action ils sont capables.  Le terme pouvoir désigne une domination sur un homme ou sur une chose telle qu'on peut obtenir d'eux des actes ou des comportements. Les mots, simple signes destinés à la communication, ne semblent pas dans un premier temps être capables d'exercer une résistance à la force. Nous pouvons parler sans cesse, nous n'empêcherons pas un homme de nous tuer. Mais les mots ne sont-ils pas aussi des signes d'action? Ne puis-je pas montrer d'une force à travers le langage? Il existe en effet des forces autres que physiques.  Le développement des mots ne peuvent-ils pas améliorer la compréhension et donc la solidarité entre les hommes?

« – Acte perlocutoire.

Un discours a le plus souvent certains effets intentionnels ou non, même lointains, soit surautrui, soit sur celui qui parle.

Ainsi lorsque je produis un acte locutoire (et par là-même un acte illocutoire) jeproduis un troisième acte, qu' Austin nomme « perlocutoire ». • Ces trois actes distincts sont illustrés par l'exemple suivant :– Acte locutoire : production de la parole, « Tu ne peux pas faire cela ».– Acte illocutoire la parole « Tu ne peux pas faire cela » manifeste une protestation contre une action.– Acte perlocutoire : la parole (et la protestation) « Tu ne peux pas faire cela » a pour effet de dissuaderl'interlocuteur de réaliser son action. Discours constatif et performatif • On considère habituellement que dire quelque chose, c'est toujours simplement affirmer quelque chose : lesénoncés seraient toujours des affirmations dont on peut dire qu'ils sont vrais ou faux selon qu'ils correspondent à laréalité.

Par exemple, l'énoncé « je bois un café » est vrai si je bois effectivement un café, faux si je n'en bois pas.Mais Austin observe que certains énoncés ne sont ni vrai ni faux, car ils ne décrivent rien, mais sont les actions qu'ils énoncent : ils ne décrivent pas quelque chose, mais font quelque chose, sans donc être ni vrais ni faux, toutcomme lorsque je bois un café, mon acte de boire un café n'est en lui-même ni vrai ni faux : il est ; c'est un fait.

Si,en effet, nous considérons par exemple l'énoncé : « Je promets de dire toute la vérité », nous voyons qu'enprononçant ces mots, je ne décris rien mais j'accomplis un acte : je fais un serment.

Ce serment n'est ni vrai nifaux, c'est un serment (je puis par la suite y être fidèle ou non, cela ne change rien au fait que c'est un serment).• Aussi Austin est-il conduit à distinguer deux sortes d'énoncés : — Les énoncés constatifs qui décrivent un phénomène (ex.

: « le ciel est bleu », « je suis heureux », « deux et deuxfont quatre »).— Les énoncés performatifs dont l'énonciation énonce une action du locuteur en même temps qu'elle l'accomplit (ex.« je jure que...

», « j'exige que...

», « je parie que...

», « je te baptise...

»).

C'est pourquoi ces énoncé sonttoujours à la « première personne du singulier de l'indicatif présent, voix active ». • Il apparaît donc que parler, dans les cas de discours peformatifs, n'est nullement le contraire d'agir, c'est, tout aucontraire, agir au sens le plus fort du terme.

Mais même les discours constatifs, dans la mesure où, nous l'avons vu,ils engagent nécessairement le locuteur et peuvent influer sur l'interlocuteur, constituent des actes importants.Examinons maintenant quelques aspects de ce dernier point. Les mots sont les supports de la pensée et permettent à l'homme d'exercer sa raison Le mauvais usage de la force, la violence vient de ce que la part rationnelle de l'homme n'est pas assezdéveloppée.

La violence, en effet, se substitue à la réflexion et à la persuasion quand celles-ci sont trop lentes oudifficiles.Pour pouvoir contrôler ces accès de violence, il faut en définitive renforcer la force de la pensée.

Or, les mots sontle support de toute pensée.On peut affirmer qu'une pensée respectable et véritable ne peut prendre naissance qu'à travers la précision d'unlangage et plus le langage sera riche, plus la pensée pourra l'être. Dans la même optique, Saussure( un linguiste) affirme que la pensée ne serait nébuleuse sans rien de délimité avant l'apparition de la langue.

Un vocabulaireétendu laisse à la pensée une liberté et une souplesse d'expression qu'elle ne pourrait avoir sans cela, une souplessequi la rend capable de tout dire.

La pensée, dit Hegel, ne devient précise que lorsqu'elle trouve le mot, la pensée trouve sa réalité dans l'expression dans le langageHegel aussi désigne l'avant langage comme un flou imaginaire.

C'est le mot quifait apparaître la pensée en la déterminant.

"Vouloir penser sans les mots,c'est une tentative insensée." « C'est dans le mot que nous pensons.

Nous n'avons conscience denos pensées, nous n'avons de pensées déterminées et réelles quelorsque nous leur donnons la forme objective, que nous lesdifférencions de notre intériorité […].

C'est le son articulé, le mot, quiseul nous offre une existence où l'externe et l'interne sontintimement unis.

Par conséquent, vouloir penser sans les mots est une tentative insensée.

On croit ordinairement, il est vrai, que ce qu'ily a de plus haut, c'est l'ineffable.

Mais c'est là une opinion superficielleet sans fondement ; car en réalité, l'ineffable, c'est la pensée obscure,la pensée à l'état de fermentation, et qui ne devient claire quelorsqu'elle trouve le mot.

Ainsi le mot donne à la pensée son existencela plus haute et plus vraie.

» Hegel, in « Philosophie de l'esprit ».. »

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