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Les mots nous éloignent-ils des choses ?

Publié le 23/01/2005

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·         Pour autant, la connaissance par la sensation est limitée. Nous savons qu'il y a quelque chose, sans pour autant savoir ce qu'est cette chose. ·         Ce qui manque à la chose pour se faire réellement connaitre par l'homme réside dans le mot : il définit la chose. ·         Le langage permet en effet à l'homme de fixer sa pensée et de signifier. Si la chose se fait connaitre par la sensation, cette connaissance est juste informative. Le corps prend connaissance de l'existence de cette chose, à la pensée alors de la définir. ·         Aussi, quelque soit la position que l'on puisse adopter vis-à-vis des choses, il faut admettre que la connaissance que nous en avons est nulle en terme définitionnelle tant que les mots ne traduisent pas ce qu'elle est. On ne définit alors une chose non par ce que l'on en ressent mais par ce que l'on en dit.   2.      Le mot, principe de connaissance ?

« « La connaissance des mots conduit à la connaissance des choses.

» Platon . · Selon Platon, la connaissance passe donc par celle des mots. Ceux-ci sont en effet ce qui définit, de manière générale. · Mais dans le même temps, les mots, dès qu'ils sont connus, font aussi connaître les choses.

Le mot est alors la source,définitive, de la connaissance.

On ne peut connaitre que par lesmots. · Ce principe est repris par les philosophes médiévaux, tels que Guillaume d'Ockham, posant alors le mot comme étant ce qui nousfait parvenir à l'objet. · Dans cet axe, nous voyons que les mots sont d'une part ce qui permet de connaitre.

Et que d'autre part, ils sont aussi ce quidonne une définition à chaque chose.

En ce sens, ils sont doncproches de la chose. · Pourtant, le nominalisme du XVIIème siècle remettra en cause ce fait, Hobbes en tête, en posant à l'inverse une irréversibledifférence entre les mots et les choses. 3.

Oublions-nous ce qu'est la chose lorsque nous la définissons par les mots ? · Thomas Hobbes, philosophe posant les noms comme seuls connaissance certaine, voit aussi en eux un redoublement du signe : la chose se fait connaitre à l'esprit, par les sens ; ensuite, l'esprit produit lesmots, qui sont alors des signes de la pensée, et non de l'objet lui-même. « Or, puisque selon leur définition, les noms ordonnés dans le discours sont les signes des concepts, il estmanifeste qu'ils ne sont pas les signes des choses elles-mêmes ; car en quel sens peut-on comprendre que leson de ce mot pierre soit le signe d'une pierre si ce n'est en celui-ci : que celui qui entend ce mot en infèreque celui qui parle a pensé à une pierre ? » Thomas Hobbes, Léviathan. · La séparation existe donc entre le langage, d'une part, qui est un signe de la pensée, et le monde en général.

Les choses et les noms sont donc indubitablement séparés. · Mais si les mots ne traduisent pas les choses, ils nous en éloignent aussi.

Ce que nous disons devient un concept, et non la chose elle-même. · Plus encore, le concept peut alors être considéré comme étant lui-même une nouvelle chose. · Le mot ne cherche alors pas à nous éloigner de la chose, mais il en crée plutôt une autre, à l'image de celle donnée par le monde, mais qui n'est que dans la pensée : le concept. Conclusion. *Nous avons vu que les philosophes s'accordent sur le fait que la seule façon cohérente de connaître réside dansles mots.

Mais cette connaissance entraîne alors le problème du rapport entre les mots et les choses.

Connaitre parles mots, ce n'est pas connaitre par les choses.

Il existe donc un écart infranchissable entre les mots et les choses.Cependant, si les mots nous tiennent éloignés des choses, peut-être aussi nous conserve-t-ils à une distancesuffisamment proche d'eux pour que nous retenions leur existence.

Les mots et les choses resteraient alors à desdistances respectables les uns des autres, se tenants éloignés tout en restant aussi proches que possibles.. »

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