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qu'est-ce qu'un mythe

Publié le 19/03/2004

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Le mythe-illustration n'est donc à vrai dire qu'un procédé pédagogique à l'usage des faibles; aux autres, on parle sans paraboles. Il est permis à celui qui connaît le vrai d'employer les ressources du vraisemblable, afin de conduire les âmes à la vérité par le biais de l'imagination. C'est pourquoi, au-dessus de la rhétorique des sophistes, PLATON accorde un rôle d'importance à la rhétorique philosophique, qui doit tenir compte de la disposition propre des auditeurs.2. Le mythe instinctif. - Mais en réalité, il serait faux de faire rentrer tous les mythes dans cette catégorie. PLATON pense que sur certains points le philosophe le plus averti ne sait que balbutier. Dans le Phèdre, après avoir parlé du mythe de l'attelage ailé, il affirme « qu'il n'est rien qui permette » de justifier d'une façon « raisonnée » la notion d'immortalité. Le sage pressent des réalités intelligibles que la dialectique est impuissante à définir. Par là, le mythe philosophique rejoint les grands mythes instinctifs, vécus par les peuples primitifs avant d'être formulés.

« Les mythes universe! UNE NOTION DIFFICILE A DEFINIR Tous les peuples, a un moment de leur evolution, se sont dotes de legendes, de recits merveilleux auxquels ils ont actor& foi, et tous ont connu dans leur histoire un temps ou leur vie baignait dans des croyances mythologiques.

Les specialistes du comportement humain - ethnologues, historiens, sociologues, folkloristes, philosophes et psychanalystes - sinteressent aux mythes, et chacun veut apporter sa contribution a !'explication de leur sens profond. Pourtant, les mythes, sils ont ete analyses de cent facons, conservent encore une grande part de mystere. A QUO! RECONNAIT-ON UN MYTHE? Generalement, le mythe est un recit d'origine populaire evoquant des evenements fictifs et possedant une signification humaine profonde. II peut s'agir soit de recits fabuleux relatant les aventures de ces histoires fabuleuses aux enfants qui, des le berceau, entendaient ces recits dont on peut attribuer la paternite a la collectivite humaine. Du fait de leur transmission orale, nombre de ces contes et legendes se sont perdus au cours des ages.

Ceux qui nous sont parvenus, qui nous ont ete transmis par les conteurs et les pokes, peuvent etre consideres comme une toute petite partie d'un immense tresor. DE QUO! PARLENT LES MYTHES? Avec une apparente naivete, les mythes traitent de questions fondamentales, intemporelles et universelles : la creation de I'univers, Ia genese de Ia Terre, les forces de Ia nature, I'origine de l'homme et des premieres communautes humaines, les differences sexuelles, les regles de Ia vie en societe, comme l'interdit de l'inceste illustre par l'histoire d'Ildipe, Ia naissance, la mort et personnages qui incarnent les forces naturelles (mythes du dieu Soleil, par exemple), soit de recits evoquant les exploits des dieux, demi-dieux et heros, tel Ulysse. Les mythes racontent le plus souvent des histoires se deroulant au temps jadis, avant ou au moment de la creation du monde, durant les premiers ages de l'humanite. NAISSANCE ET TRANSMISSION DES MYTHES Issus des plus vieilles civilisations, les mythes nous sont parvenus a travers une tradition orale.

Ainsi, dans la Grke antique, chaque maltresse de maison ou chaque nourrice racontait inlassablement ce qu'il advient apres...

Les mythes repondent aux questions que se pose l'homme face a I'univers et quanta sa place en ce monde. LES MYTHES FONT-ILS PARTIE DU FAIT RELIGIEUX? Parce qu'ils font intervenir des forces ou des etres surnaturels, les mythes appartiennent au domaine de la religion.

Mais, curieusement, si les specialistes de !'etude des religions admettent volontiers que le mythe est un questionnement sur Tan- dela, ils ont tendance a l'exclure du fait religieux proprement dit, a le tenir pour une »excroissance» litteraire et a ne juger purement religieux que les pratiques, les rituels, les calendriers et les fetes sacrees, les liturgies et les sanctuaires. A QUO! SERVENT LES MYTHES? ONT-ILS UN SENS? Les mythes sont porteurs d'un message dont notre civilisation a longtemps ignore ou minimise !importance.

Aux yeux des chretiens, ils etaient le fruit des pensees infantiles de bons sauvagesH encore ignorants de la « vraie religion»; pour les philosophes du imir siecle, c'etaient des produits de !imagination delirante des peuples archaiques.

II a fallu attendre le xrie siecle pour qu'une tentative d'explication scientifique des mythes prenne forme. Le linguiste F.

Max Muller fut l'un des premiers a interpreter les mythes.

II supposa que les peuples primitits, la fois emerveillk et terrifies par les forces naturelles, avaient commence par leur donner des noms, puis que les noms etaient devenus des personnages, puis des legendes.

Une explication aussi simple peut preter a sourire, mais elle a ouvert la voie a une demarche scientifique. L'anthropologue James George Frazer &net l'hypothese que le fonctionnement de l'esprit humain etant identique quel que soit le peuple et quel que soit le lieu, on doit, en comparant les mythes, arriver a mieux comprendre l'esprit humain. Au xxe siecle, des ethnologues comme Claude Levi-Strauss ou Georges Dumezil, pour ne titer que des chercheurs francais parmi les plus connus, ont etudie la structure de l'esprit humain a !'aide des mythes.

Its ont mis en evidence que ceux-ci n'ont pas seulement servi de jeux de l'esprit, mais qu'ils ont permis aux humains d'apporter des reponses a de grandes questions philosophiques, a comprendre les lois de la nature et a fixer les regles de la vie sociale.

Its ont foumi aux hommes les croyances sur lesquelles ceux-ci ont construit leur vie. LES IIITINES SONTMS COMMENTS? Les mythes Torment un systeme coherent d'explication du monde, mais presente en de multiples versions et tres souvent sans un ordre historique rassurant.

Malgre cette luxuriante variete et ses nombreuses contradictions, les specialistes distinguent au moins trois families de mythes. Une premiere evoque des heros fabuleux, d'origine mi-divine, mi-humaine.

Leurs agissements entratnent des consequences dans I'univers entier.

On retrouve souvent ce scenario dans les legendes indiennes.

Dans une deuxieme famille, !'element epique predomine, et les dieux, bien que presents, restent a l'arriere-plan.

Le mythe raconte be voyage des hems dans des pays merveilleux (legendes celtes). Dans la troisieme famille, le merveilleux s'estompe ou se dissimule derriere des histoires de heros (dans les legendes roasahms, par exemple).

personnages mythiques qui incarnent la feminite et nous dirons quelques mots des grandes epopees. LA CREATION DU MONDE LA MISONNOICATION DES EIAMENTS Dans toutes les mythologies du monde, les elements de la nature sont souvent personnifies et s'incarnent dans des divinites.

En Egypte, selon les Textes des pyramides qui nous sont parvenus, le premier dieu, Atom, dieu Les mythes grecs participent de ces trois sortes de mythes : ils sont tant6t fable, tantOt epopee, tantot illustration d'une croyance religieuse.

Its sont souvent plus que d'autres un mélange constant d'humain et de surhumain. UNIVERSALITE DES MYTHES Lorsque l'on etudie les mythes, on ne peut qu'etre frappe par leurs ressemblances quelles que soient les civilisations qui leur ont donne naissance.

Des symboles, des images quasi identiques sont utilises dans des aires geographiques tres eloignees et n'ayant eu, par le passé, aucun lien physique, par exemple l'ceuf pour signifier reclosion de I'univers. De la meme facon, un theme comme celui du deluge est present d'Heliopolis « ne de lui-meme», est a I'origine de la creation des elements. Atoum se masturba, ejacula et donna naissance aux jumeaux Chou («air») et Tefnout (« humidite»). Chou et Tefnout s'accouplerent alors pour donner naissance a la terre, Geb, et au ciel, Nout.

Pour les Mesopotamiens, les premiers elements sont les eaux douces et salees personnifiees par le dieu Apsou et la deesse Tiamat Ces deux fluides se melent pour donner naissance aux autres elements : le ciel, la terre.

Sont alors engendres les deux, puis la divinite de !'eau douce. Chez les Grecs, les recits de la Theogonie decrivent la maniere dont le cosmos, les dieux et les mortels furent trees, mais ils ne constituent qu'une version parmi d'autres de la dans la religion judeo-chretienne autant que dans des mythes chinois, aborigenes ou mesopotamiens. II est remarquable de constater cette tres grande parente qui peut laisser penser que tous les tires humains possedent le «meme esprit». Cette decouverte est a I'origine de la theorie de I'inconscient collectif de Carl Gustav Jung, selon laquelle l'homme possede au fond de son inconscient des souvenirs communs A toute l'humanite. Nous illustrerons ce propos en choisissant, dans la profusion des mythes qui nous ont ete legues, quelques-uns parmi ceux qui nous parlent de la creation du monde, de la naissance des premiers hommes. Nous evoquerons rapidement des creation du monde.

Selon d'autres mythes grecs, !Mut tosmique serait a !'origin du monde. Dans les textes religieux indiens les plus anciens, les Veda, ou livres de la connaissance, la creation est attribuee a un etre merveilleux, VishvakannamiCelui qui tree tout», qui, par son sacrifice, va permettre a l'ordre d'emerger du chaos, la terre se separant alors du del et des eaux. De la mane facon, dans la mythologie chinoise, la creation existe sans createur : spontanement, le monde existe.

C'est une divinite P'an ku, qui, brisant la coquille de rceuf contenant les elements unis. »

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