La naissance du fascisme en Italie - Mussolini

À partir de 1936, Mussolini marque la volonté de radicaliser le régime dans le but de l'enraciner profondément. Instrument du renforcement du totalitarisme, la création en 1937 d’un ministère de la Culture populaire (le Minculpop) dont la mission est de veiller à la fascisation de la culture et de l'esprit du peuple italien. L'objectif est de forger « un homme nouveau » conforme à l'idéal fasciste.

Dans le même temps, le régime s'oriente vers une imitation pure et simple de l'Allemagne nationale-socialiste. Elle se traduit, à côté de mesures mineures telle que l'adoption du « pas de l’oie » (rebaptisé « pas romain »), par la mise en place en 1938 d'une législation raciale contre les juifs.

Le 10 juillet 1943, les Alliés débarquent en Sicile et progressent vers le Nord. La population de la péninsule, bombardée par l'aviation, soumise à de pénibles restrictions alimentaires, manifeste une hostilité croissante au fascisme, qui se traduit, dans les métropoles du Nord, par les grandes grèves de mars 1943. Un front clandestin des partis antifascistes s'organise, tandis que des dissensions apparaissent parmi les dirigeants du fascisme.

Le 24 juillet 1943, le Grand Conseil fasciste désavoue Mussolini. Le lendemain, le roi le destitue, le fait arrêter et le fait remplacer par le maréchal Pietro Badoglio. Tout en restant l'allié des Allemands, le gouvernement entame des négociations avec les États-Unis. Au début du mois de septembre, les armées anglo-américaines prennent position en Calabre. Cette situation aboutit le 8 septembre à la proclamation de l’armistice. Le roi et Badiglio abandonnent le pouvoir et se réfugient à Brindisi, seule enclave libre de toute occupation étrangère.

La crise économique qui touche l'Italie, à partir de 1932, conduit Mussolini à engager le pays dans une voie autarcique : contrôle des changes, droits de douane élevés. À la demande des industriels et des banquiers, l'État crée l’institut pour la reconstruction industrielle (I.R.I.) destiné au départ à fournir aux sociétés des liquidités et qui finit par acquérir des entreprises en difficulté. Ainsi se constitue la base d'un capitalisme d'État.

La guerre d'Éthiopie et le régime de sanctions économiques dont l'Italie fait l'objet renforcent cette orientation. À partir de 1936, la Commission suprême pour l'autarcie est chargée d'encadrer les efforts de production pour satisfaire les besoins intérieurs notamment en carburant, en minerais et dans le domaine des textiles. Dans le même temps, les secteurs liés à l'armement (hydroélectricité, industrie de l'aluminium, constructions navales et aéronautiques) connaissent un essor spectaculaire. En 1939, axée sur la préparation de la guerre, l'économie italienne est déséquilibrée. L'insuffisance du marché intérieur entrave le développement de la production des biens de consommation tandis que des produits de première nécessité sont rationnés, comme la viande. L'échec économique conduit l'État à une fuite en avant, contraint de soutenir artificiellement l'économie par les commandes de guerre.