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Naissance De La Poesie

Publié le 22/10/2010

Extrait du document

poesie

 

I) Origine de la poésie

 

  1) L'empire grec berceau de la poésie

 

La période du poète commence avec cet immense empire grec où l'on a parlé, mais surtout pensé grec. L'empire s'étendait d'Alexandrie au Bosphore, et de Cyrène à la Sicile. Les côtes de l'Asie mineure ont été, avant Homère, et jusqu'à l'Islam, domaine grec, d'elles nous sont parvenus les plus grands et les plus influents poètes helléniques. Les Dieux y ont été vus à travers l'amour, l'esprit, le désir ou la crainte, dans cette perspective où l'union entre les humains et les divinités ont été crues possibles au début des temps.

Les poètes de l'époque ont imaginé ces figures de la puissance, de l'enchantement et de l'exaltation divines. La Grèce vivait confinée dans ses dieux. C'est à ce dynamisme même des évènements sacrés que perçoit le poète grec. On trouve chez les poètes de la Grèce antique un ethnocentrisme aussi bien dans le langage courant que dans la culture comme cela est souvent le cas chez la plupart des poètes. Il n'en n'est pourtant pas toujours le cas si l'on considère Platon, dans le "Timéee", qui n'hésite pas à faire une place importante aux traditions babyloniennes, tout comme Xénophon, renchérissant sur Hérodote qui a écrit une chronique très représentative des mœurs et des coutumes perses.

 

 2) Le mythe d'Orphée

 

Calliope, la mère d'Orphée est la muse de l'éloquence et de la poésie (on l'appelle aussi belle voix).

Aux origines, le mythe d’Orphée est issu de la culture orale. Les écrits antiques sont les seuls témoignages dont nous disposons et présentent un mythe complexe dont l’histoire est déjà ancienne. Il s'agit du mythe à l'origine de la poésie.

 

Apollon le père d'Orphée est le dieu du soleil et de la masculinité. Il dirige l'orchestre des neuf muses et joue de la lyre à sept cordes. On dit parfois que le père d'Orphée est le roi de tharse Oegre. 

 

Apollon enseigne l'usage de la lyre à sept cordes à Orphée . Celui-ci le surpasse vite et ajoute deux cordes supplémentaire à sa lyre, atteignant ainsi le chiffre de neuf correspondant au nombre des muses. 

 

Son chant qu'il accompagne à la lyre est d'une perfection telle qu'il enchante au sens fort du terme tout être sur terre doué ou non d'une âme : homme sensible à la beauté, barbare, animal du plus doux au plus féroce, végétaux et minéraux .

Le charmeur est charmée à son tour par Eurydice:

 

Mais voilà, même avec la bénédiction de l'olympe, la Lune de miel ne dure pas.  Aristée , un modeste agriculteur, tombe amoureux de la jeune épousée. Il la poursuit en pleine nature, un jour qu'elle est seule, effrayée, elle s'enfuit. Dans sa course, la belle marche sur un serpent qui la mord au talon. La voilà blessée et bientôt elle rend l'âme. Orphée connaît alors un désespoir aussi grand que sons amour. Il gémit, il pleure. Il décide alors de descendre aux enfers pour chercher son épouse. Il y retrouve le dieu des Morts et Perséphone, reine des Enfers fille de Déméter et de Zeus lui-même. Cette dernière est la cruauté même, impitoyable, la moins accessible à toute mansuétude.

Mais voilà, Orphée élève sa voix quasi divine, chante la plainte de l'amour et de l'époux éploré, qui mande qu'on lui laisse emmener avec lui Eurydice. Les puissances infernales s'émeuvent, sous le charme de la musique, de la voix, elles autorisent Orphée à repartir, à quitter les Enfers avec sa compagne, mais il faudra qu'ils ne se parlent pas jusqu'au terme de leur voyage et surtout qu'Orphée ne se retourne pas pour la regarder avant d'être sorti du Royaume des ombres.

Hélas, le malheureux Orphée se retourna en chemin, regarda Eurydice et la perdit, celle-ci disparaissant dans les ombres funestes pour l'éternité…

En proie au plus grand désespoir, Orphée dut se résoudre à s'en retourner sur la terre. Là, il resta seul sans nul compagnon humain. Il sillonne les rudes paysages de Thraces, toujours émettant des plaintes déchirantes au son de la lyre. Pour amis, il n'avait que rochers, arbres, ruisseaux et torrents qu'il enchantait toujours de la même manière.

 

Orphée aurait été tué par des bacchantes irritées de le trouver obstinément fidèle à Eurydice. Les femmes  le déchiquetèrent  et jetèrent les restes de son corps dans l'eau d'un fleuve Hebre . Sa tête et sa lyre parvinrent ainsi à Lesbos, ou elles furent ensevelit dans une tombe d'où  sortait parfois la mélodie de la lyre. La tête coupé d'Orphée n'a jamais cessé de chanter et d'être chantée. Et d'abord à Lesbos qui fut le foyer de la poésie lyrique

 

  3) Les muses 

 

Les muses étaient des divinités, filles de Zeus et de Mnémosyne (Mémoire). Elles étaient à l'origine trois : Melété, muse de l'exercice mental, la concentration et l'attention, Mnémê, muse de la mémoire (improvisation et récitation) et Aoidé, muse du poème achevé (réunion des deux premières). Puis elles furent au nombre de neuf et chacune d'elles fut consacrée à un art : Clio présidait à l'Histoire, Erato à l'Élégie ou à la Poésie lyrique, Euterpe à la Musique, Polymnie à la Poésie lyrique ou à l'Hymne, Calliope à l'Eloquence, Thalie à la Comédie, Melpomène à la Tragédie, Terpsichore à la Danse, et Uranie à l'Astronomie. Le culte des muses repose sur le fait qu'elles permettent aux poètes qu'elles inspirent, de se démarquer des hommes, pour se considérer comme des êtres très proches de ce que sont les dieux. Les muses ont donc chacune une attribution particulière. Ce sont des qualités primordiales pour les poètes ; c'est pourquoi le poète de l'Epopée ne peut pas chanter sans le secours de la muse car elle seule possède la Mémoire : elle seule a le pouvoir de contempler à la fois le passé, le présent et le futur. Elle seule est capable de savoir, dans la présence d'un regard, la totalité des choses. Ce don de Mémoire, la muse l'accorde au poète comme elle peut le lui retirer. Le poète inspiré par la muse transcrit le réel : son chant reflète la réalité. Les muses sont donc les inspiratrices des poètes, leur cortège est conduit par Apollon. 

Le terme de muse est encore appliqué aujourd'hui dans l'expression : le poète et sa muse. 

 

En vue de ce qu'ils peuvent lui apporter, Apollon et ses muses étaient invoqués par le poète au début de son poème. Le poète se dit inspiré par les dieux, et transcripteur de leurs paroles : ce n'est pas lui qui écrit le poème, mais les dieux à travers lui.

 

tableau des muses :

 

   Lesbos foyer de la poésie lyrique

 

La poésie lyrique individuelle, destinée à être chantée en solo avec accompagnement de la lyre, se développe dans l'île de Lésvos (Lesbos) avec Terpandre, qui compose des nomes ou des hymnes liturgiques à la gloire des dieux, et notamment à celle d'Apollon. Alcée aborde des sujets politiques, guerriers et religieux et invente la strophe alcaïque. Sappho, la plus grande poétesse de la Grèce antique, chante l'amour et l'amitié.

 Enfin, le poète de cour Anacréon de Téos, VIe siècle av. J.-C., se fait le chantre de l'amour, des banquets et du vin. Il a laissé son nom à un genre poétique fondé sur une conception de la vie quiconsiste à ne considérer que les choses agréables, même si elles sont éphémères : l'anacréontisme. 

  5) Le chant des aèdes 

 

La poésie lyrique est reconnue comme un signe d'évolution dans la littérature ; les premiers auteurs ayant été Théognis de Mégare et Mimnerme de Copophon, sans oublier Archiloque et Sappho. Pour Platon, qui développa ses idées sur la création littéraire dans l'Ion, l'inspiration se confondait adroitement avec l'enthousiasme poétique, sorte de présence divine possédant le poète. Il pensait que les poèmes les plus parfaits n'étaient pas le produit de l'art des hommes, mais bel et bien l'œuvre des dieux. 

 

La notion de poésie était différente de celle que nous lui donnons de nos jours. Pour les Grecs, tout texte en prose apparaissait comme une recherche d'ordre esthétique, et était donc assimilée à de la poésie. Aristote, lui-même, désignait par le terme "poiêsis" tout écrit relevant de l'esthétique et de l'imaginaire. Il faut savoir que ce type de création (la poésie) dont la nature et la fonction trouvaient ses origines dans la transmission des codes, des lois, des savoirs, des mythes, était étroitement lié à l'oralité, notamment au chant et à la musique : les poètes grecs, les "aèdes", chantaient leurs poèmes, comme le feront, plus tard, au Moyen Âge, les troubadours et les trouvères. Et c'est sans doute à cause de cette oralité que naquirent, dans la poésie, tous les systèmes de renvois et de rappels sonores que nous connaissons : le vers, scandé par la rime ; la régularité du rythme et des rappels sonores – autrement dit les assonances et les allitérations. En fait, les repères essentiels aidant l'auditeur à retenir le poème. 

 

Ce sont les Alexandrins, pourtant, qui, sans en changer la forme, donnèrent à l'élégie ses caractères définitifs, au-delà des discours philosophiques. Parmi les maîtres de l'école alexandrine Antimaque ouvrit la voie aux poètes et grammairiens Philétas et Callimaque. À l'époque de Cicéron, concernant la poésie lyrique, on avait l'habitude de dire qu'une vie d'homme ne suffirait pas à lire toutes les œuvres lyriques grecques. Hélas, de cette ère, dont la production fut immense, il ne nous est parvenu que de rares fragments, généralement des citations de grammairiens. 

 

Les premiers chantres, les premiers aèdes de la Grèce antique furent des prêtres, et la première forme de poésie fut un hymne, un chant religieux. Ce qui ne signifie nullement qu'on n'eût jamais chanté avant qu'il y eût des aèdes, sachant que le chant et la musique sont contemporains de la parole même, et de l'existence de l'homme en ce monde. Pendant de nombreuses années, aèdes et prêtres n'étaient qu'un tout, ne formaient qu'un "unique" ; ce n'est que plus tard que les aèdes eurent leur existence propre. Ils étaient constitués par des groupes d'artistes travaillant pour le peuple, des créateurs appelés "démiurges" selon l'expression d'Homère. Ils chantèrent longtemps encore les louanges des dieux, mais ils n'en oubliaient pas, pour autant, de célébrer les exploits des héros. 

 

La plupart de ces anciens aèdes étaient nés dans le Thrace, tandis que les traditions qui les concernaient se rapprochaient, en réalité, à la Piérie ; cette Piérie que les poètes de tout temps ont placé comme étant la patrie des Muses. C'était à Libethra que les Muses avaient chanté, selon la légende, des lamentations funèbres sur le tombeau d'Orphée. Les aèdes Thraces étaient donc des Piériens, des natifs du pays des Muses, et nés de cette race poétique. 

 

Au temps de la guerre de Troie, la poésie entière n'est plus exclusivement l'apanage des prêtres. L'inspiration poétique souffle partout. Les poètes chantent encore les dieux, mais ils célèbrent surtout la gloire des héros : ils désirent charmer, par de merveilleuses écritures, les convives du roi, et ils préludent déjà aux splendides créations de l'épopée. L'aède n'est plus un dieu, il n'enfante plus les prodiges des poètes d'autrefois ; mais il demeure, néanmoins, un "homme divin".

 

II) Evolutions de la poésie et ses quelques grands poètes

 

   La poésie épique (épopée puis plus tard roman)

 

Première forme de poésie qui apparut dans l’histoire. Surtout reliée a Homère (fin 8ème siècle avant JC), cette forme de poésie fut placer au premier rang par les anciens et fut considérée comme le grand genre par excellence. La tradition du texte remonte au premier  millénaire et est longtemps restée orale. Ce n’est que environ au 5ème siècle qu’elle devint écrite avec le tyran d’Athènes Pisistrate. 

Aristote vanta Homère comme un être parfait à l’origine des lois de ce genre épique. Le poète se présente comme le simple interprète des muses qui lui dictent son poème. 

La poésie épique évoque des événements historiques (mêlés généralement à des légendes) ou des héros magnifiés. Il s'agit en fait d'accorder à un fait ou à un héros une grandeur et une force extraordinaire mais la poésie épique n'est pas forcément liée à l'épopée. Comme les actions représentées sont extraordinaires dans la poésie épique, l'hyperbole est fréquemment employée ainsi que les comparaisons grandioses.

 

L’épopée est un récit en vers: l’hexamètre dactylique qui se compose de six pieds (le pied , appelé aussi mètre, étant l’unité rythmique formée par un groupe de syllabes de valeur déterminée). La poésie grecque ou latine est fondée sur les «pieds« alors que la poésie française est syllabique. L’hexamètre dactylique utilisé par Homère a aussi beaucoup servi pour d’autre formes littéraires comme le poème didactique, que nous traiterons après, la poésie buccolique et la satire. Il est donc constitué sur une combinaison de syllabes longues et brèves qui forment des pieds. C’est un vers qui par la simplicité et la régularité de son rythme a quelque chose de prosaïque (forme de discours qui n'est pas forcément assujettie à un rythme précis comme en poésie), qui convient parfaitement à la narration. 

 

Dans cette poésie antique on retrouve tout d’abord Homère avec «l’Iliade et l’Odyssée« qui raconte l’histoire de deux héros Achille et Ulysse. Il y eut ensuite Hésiode (8ème siècle avant JC) avec l’épopée sacrée «la Théogonie« qui raconte la création du monde, la généalogie des dieux … Puis on retrouve l’épopée alexandrine qui élaborent une nouvelle esthétique épique représentée par «les Argonautiques« qui raconte l’expédition de Jason et ses compagnons. Enfin l’épopée romaine (Virgile (1er siècle avant JC) «l’Enéide« histoire, destin et vicissitudes de la vie humaine) de l’avant Virgile (esthétique de l’épopée: historique et composé sur le mètre homérique) jusqu’à l’après Virgile avec entres autres Ovide («les Métamorphoses«).

 

Autour de cette inspiration épique on retrouve les hymnes et la poésie didactique avec les Grecs et les romains.

 

Les hymnes débutent avec Homère et célèbrent des dieux en hexamètre (invocation au dieu, récit mythique et conclusion). Mais le ton de ces hymnes peut changer, il peut être humoristique ou érotique (pour célébrer Aphrodite par exemple).

 

La poésie didactique, comme son nom l'indique, vise à enseigner quelque chose. Il peut s'agir d'un enseignement moral, une fable par exemple, un enseignement philosophique ou bien encore religieux, ou enfin scientifique. Les premiers grands poètes de cette poésie didactique sont entres autres Hésiode, Callimaque, Lucrèce, Virgile …

   La poésie lyrique (poésie au sens actuel)

 

La poésie lyrique forme un bloc qui s’oppose à la poésie épique mais qui est beaucoup plus floue dans ses limites. Aristote ne parlait pas de poésie lyrique car pour lui cette forme de poésie n’imitait pas un discours. L’adjectif lyrique a été inventé par les Alexandrins pour qualifier toutes les poésies chantées sur un accompagnement musical, la lyre notamment (à cette époque on différenciait l’adjectif «lyrique« de «mélique« qui représenté la musique en général et non simplement la lyre). La poésie lyrique aborde généralement des émotions et des sentiments liés à l'existence : les thèmes récurrents sont l'amour, la mort, la nature, etc. Le poète évoque alors ce qu'il ressent, mais aussi ce que peuvent ressentir tous les hommes. Le lyrisme exprime toujours une émotion, un bouleversement de la sensibilité. 

Quelques-unes des plus anciennes formes du lyrisme grec étaient des chants choraux: leur objet était la célébration des dieux, mais aussi et surtout des héros, des événements qui ont marqué la collectivité (ex.: les odes de Pindare, composées plus tard).

Les premières manifestations du lyrisme en Occident remontent à la Grèce antique, aux alentours du VIIe siècle av. J.-C. Les premiers auteurs sont: Théognis de Mégare et Mimnerme de Colophon (lyrisme apparenté à la tradition épique), Archiloque et Sappho (lyrisme plus personnel).

 

Dans la classification alexandrine on distingue tout d’abord un premier groupe de poète avec Pindare, Bacchylide … qui ont composé des odes ( poèmes divisés en strophes) célébrant des dieux ou des hommes et destinées à être chantées par des chœurs. Dans un autre groupe on retrouve Sappho, Anacréon qui composent une toute autre mélodie chantée en solo qui ont beaucoup inspiré les poètes de la renaissance.

Le lyrisme a beaucoup évolué par la suite, autant dans le contenu que dans sa forme. Il est devenu plus personnel, il s'est mis à exprimer les sentiments de l'individu. Sappho compte parmi les premiers poètes à avoir donner une place centrale aux événements intimes de l'individu. Mais son lyrisme gardait quand même un caractère collectif: le poète, en parlant de lui-même, de ce qu'il vit, parlait au nom des autres.

Le lyrisme a évolué à travers les siècles, tantôt triomphant (par exemple, au Moyen Âge avec les troubadours), tantôt éclipsé par d'autres genres littéraires (par exemple, au XVIIe siècle en France). Il existe encore de nos jours.

 

   La poésie satirique

 

Le mot «satire« provient du latin «satura« qui désigne un mélange, un pot pourri, genre qui se caractérise par sa souplesse: sujet, ton, rythme, longueur. La satire est un écrit, un discours qui s'attaque à quelque chose, à quelqu'un en se moquant (dans un sens un peu moderne). La satire se reconnaît au moins à son mètre: l'hexamètre dactylique (vu précédemment). 

Cependant, on attribue la paternité de la satire au poète grec Archiloque de Paros. Ce fils d'esclave affranchi, très pauvre était très fier de ses origines. On raconte que cette fierté fut la cause de son premier poème. En effet, il était le promis d'une jeune fille du nom de Néoboulé, dont le père annula le mariage à quelques jours de la fête, ayant trouvé un meilleur parti pour sa fille. Archiloque fut tellement outragé qu'il écrivit la première satire dans un nouveau mètre poétique: l'iambe. On raconte que le père de Néoboulé ainsi que sa fille se pendirent après avoir entendu ce poème très virulent. La légende veut aussi que les personnes visées par Archiloque contractaient des maladies de peau.

Les principaux auteurs de satire de l'Antiquité sont: Lucilius, Horace, Perse, Juvénal …

 

             4) quelques grands poètes de l'antiquité

 

Homère

 

Il apparaît comme un vieil aède barbu et chenu, un de ses poètes itinérants qui composaient puis récitaient ou chantaient leurs textes de ville en ville devant des auditoires attentifs, en s'accompagnant de la lyre ou de la cithare. La légende  lui a aussi donné les traits d'un vieillard aveugle, les yeux fermés au monde extérieur, comme pour mieux voir dans son esprit les personnages et les tableaux nés de son imagination. Il était considéré comme un homme exceptionnel , inspiré par les dieux et vénéré presque à leur égal, au point que sept villes se disputèrent l'honneur de l'avoir vu naître. De fait, on n'est pas plus sur des lieux que de l'époque où il vécut: dans l'île de Chios, sans doute, entre 850 et 750 avant JC, ce qui n'est  guère précis. On a même douté de son existence et envisagé que plusieurs auteurs avaient pu écrire l'Iliade et l'Odyssée, ces deux immenses poèmes aux visages si différents.

 

L'Iliade et l'Odyssée  prirent, dès leur naissance, une place gigantesque dans le monde grec: au 7ème siècle avant JC, des monuments s'ornaient de scènes qui en étaient tirées et, à partir du 6ème siècle, des extraits des deux poèmes étaient récités chaque année en public lors des Panathénées, la plus grande fête Athénienne. Loin de les considérer comme des simples récits d'aventures ou d'admirer seulement la beauté de leurs vers, les Grecs les ont vénérés pendant longtemps comme des livres sacrés, base et point de départ de toute science, de toute poésie, de toute philosophie.

 

Aujourd'hui encore, l'Iliade et l'Odyssée restent des monuments impressionnants dans la littérature, déjà par le nombre de leurs vers: l'Iliade en compte 15000, l'Odyssée, plus de 12000. Ce sont deux épopées, ou poèmes épiques. Le sujet de l'Iliade  remonte à des temps très lointains, bien antérieurs à l'époque d'Homère, aux temps de la guerre meurtrière qui opposa les chefs grecs, appelés aussi Achéens, au roi de la ville de Troie et à ses alliés. Si la date officielle de la prise de Troie, en 1183 avant JC, semble fausse, les découvertes archéologiques reconnaissent l'existence d'une guerre plus ancienne, vers 1400 avant JC. Les fouilles de Schliemann, à partir de 1870, ont permis de retrouver à Hissarlik, dans l'actuelle Turquie, les vestiges d'une puissante cité détruite par le feu vers la fin de l'âge de bronze. En Grèce, les recherches ont mis au jour les traces d'une civilisation brillante à Mycènes entre le 16ème et le 13ème siècle, visible dans ses tombes royales, riches d'objets en or. Ici et là vivaient les vrais héros d'Homère.

 

La légende dit qu'une femme, Hélène, à la beauté inouïe, fut la cause de tout. Quand Pâris, le fils du roi de Troie; l'eut enlevée à son mari Ménélas et emmenée loin de la ville grecque de Sparte, les chefs achéens organisèrent une expédition contre les troyens et assiégèrent leur ville. La guerre dura 10 ans puis Troie fut prise et incendiée, ses habitants massacrés ou réduits en esclavage, Hélène rendue à son époux. Les rois grecs, qui avaient survécu, s'en retournèrent alors chez eux.

 

Si l'Iliade raconte un épisode de ces combats sanglants qui eurent lieu devant Troie appelée aussi Ilion (d'où le titre du poème). L'Odyssée s'intéresse plus particulièrement à l'un des chefs achéens, le roi d'Ithaque Odusseus, qui a donné son nom à l'œuvre mais que l'on connaît mieux sous le nom d'Ulysse. Alors que les autres rois regagnaient leurs palais sans incidents pour la plupart; le malheureux Ulysse allait errer 10 ans sur la mer, poursuivi par la haine du dieu Poséidon, risquant la mort à tout moment, avant de retrouver Ithaque, son île natale, son fils Télémaque et sa femme, la fidèle Pénélope. L'Odyssée est l'histoire de ce difficile retour.

 

Sappho   

 

 Née en 620 avant JC à Mytilène, dans l'île grecque de Lesbos, poète et musicienne, elle écrivit 9 volumes de poésies. Considérée comme la contrepartie féminine de Homère, Platon lui attribua le titre de «dixième muse«. Sa poésie traversa les temps par sa virtuosité exceptionnelle mais aussi par sa versification, ses rythmes et les mètres nouveaux qu'elle créa et auxquels on donna le nom de «strophes sapphiques«. Mais pendant 2 millénaires on parla surtout de sa vie sexuelle réduisant sa vie de poète à ses aspects les plus anecdotiques. Non seulement des soldats et des moines fanatiques ont brûlé son œuvre dans des autodafés , au 5ème et au 10ème siècles, mais ceux qui ne possédaient pas son génie l’ont tournée en dérision. On lui invente un mari et même un amour ultime, Phaon, pour qui elle se serait jetée du haut du rocher de Leucade. On cherche même à accréditer la thèse selon laquelle il aurait existé deux Sappho: une courtisane vulgaire et une poétesse distinguée.

 

Dans l’île, les femmes vont et viennent comme bon leur semble. Elles sont bien éduquées et libres de choisir leurs champs d’intérêt et de développer leurs talents. Une communauté sacrée de jeunes filles, fondée par Sappho, participe chaque année à des fêtes religieuses auxquelles seules des femmes peuvent assister. Parce qu’elles ont le pouvoir de donner la vie, les anciennes religions ont élevé leur musique, leurs chants et leurs danses à la dignité d’arts sacrés .

Outre le rôle social important qu’elle a joué, Sappho est aussi l’inventrice de la poésie lyrique, à une époque où tous les auteurs se consacrent à l’épopée et à la tragédie, glorifiant les dieux et les héros, alors qu’ils représentent généralement les femmes en tant que repos des guerriers ou butin des vainqueurs. «Rien n’est plus beau, dit l’un, qu’une imposante armée. / L’autre: rien n’est plus beau qu’une escadre en plein vent. / Rien n’est plus beau pour moi que le cœur de l’aimée«, écrit Sappho. Sappho a vécu pour l’amour et pour la poésie. 

Sappho aurait composé neuf livres de poésie lyrique : A Aphrodite, A l'Absente, A une aimée, Les Adieux, Nocturnes, Confidence et Jeunes Filles.

 

Virgile

Virgile, sans doute le plus grand poète de l'antiquité romaine, est né au nord de l'Italie en 70 ou 71 avant JC. On raconte que sa mère, enceinte, eut un songe étrange : elle rêva qu'elle accouchait d'une branche de laurier qui, à peine posée sur le sol, devenait un arbre gigantesque couvert de fleurs et de fruits. Ce n'est qu'une légende mais elle symbolise bien le destin exceptionnel d'un homme dont la poésie s'enracinera profondément dans la terre natale. 

Son premier recueil de poèmes, les Buccoliques, qui met en scènes des bergers amoureux dans des paysages chers à son coeur, le rend célèbre. Sa deuxième oeuvre, les Géorgiques, chante encore la terre italienne. Le poète y célèbre les travaux des champs et les nobles occupations des paysans. 

 

Au sommet de sa gloire, Virgile se lance dans l'écriture d'un gigantesque poème épique, l'Enéide, auquel il travaille pendant 10 ans. Mais il n'arrivera pas à achever cette oeuvre et demande a ses amis de brûler le manuscrit de l'Eneide quand il mourra. Les amis du poète, émerveillés par la beauté de l'oeuvre, même incomplète, ne peuvent se résoudre à la détruire : il décident de publier l'Enéide telle quelle, sans aucune retouche, respectueux de la dernière création de l'auteur à défaut de respecter les dernières paroles de l'homme. Grâce à eux, le poème connaît une extraordinaire popularité à travers le monde romain. 

Bien que 7 ou 8 siècles séparent l'Iliade et l'Odyssée de l'Eneide; l'oeuvre de Virgile présente de nombreux points communs avec les deux grands poèmes d'Homère. L'Eneide est construite en 2 grandes parties ; les 6 premiers chants sont des récits d'aventures qui font penser à l'Odyssée; les 6 autres sont des combats rappelant l'Odyssée.

Virgile s'inspire des mêmes évènements qu'Homère: il évoque lui aussi la légendaire guerre de Troie mais vécue dans le camp adverse, du côté des Troyens. Son héros, Enée, qui donne son nom au livre, est un guerrier troyen, fils du mortel Anchise et de la déesse Vénus. Protégé par sa mère, Enée assiste au saccage de Troie par les Grecs, mais échappe aux massacres et parvient à s'enfuir avec son père Anchise, son fils Ascagne (appelé aussi lule) et quelques compagnons. Il a pour mission de fonder une nouvelle ville, au loin, sur une terre inconnue.

L'Eneide n'est donc pas l'histoire d'un retour, comme celui d'Ulysse rapporté dans l'Odyssée, mais celle d'un départ : elle raconte moins le voyage d'un exilé, pleurant son pays natal, que le voyage d'un conquérant, à la quête d'un pays nouveau.

 

Ovide

 

Publius Ovidius Naso naît à Sulmona, au sud de l’Italie, d’une famille de chevalier. Il sera ensuite envoyé à Rome pour suivre des études de droit, qu’il terminera à Athènes. Après quelques voyages en Grèce et en Sicile, il retournera à Rome et deviendra le poète favori de toute la haute société. 

 

Aux alentours de l’an 2, Ovide se lance dans la rédaction d’une œuvre d’ampleur : les "Métamorphoses". Poème épique comprenant environ douze milles vers dans une quinzaine de livres, elle apparaîtra comme son œuvre majeure. Du chaos qui créa le monde jusqu’à la montée au pouvoir de César, Ovide relate de nombreuses fables et légendes de la mythologie dans lesquelles les personnages finissent métamorphosés en objet, plante ou animal. Parfois réalistes, parfois très imagées, les mises en scène du poème respectent toutes une certaine harmonie au sein de l’œuvre. Exilé en l’an 8, Ovide ne parviendra jamais à terminer son ouvrage. 

 

Sous ordre de l’empereur Auguste, Ovide est contraint à l’exil. Il quitte alors sa Rome bien aimée pour rejoindre Tomes, en Roumanie. Il atteindra sa destination l’année suivante. Il semblerait qu’Auguste n’ait pas apprécié son œuvre érotique intitulée "l’Art d’aimer". D’autres raisons politiques auraient pu expliquer un tel exil, mais rien ne permettra de les déterminer. Ovide souffrira fortement de cet éloignement et ne pourra jamais revoir son pays. Il mourra à Tomes en 17.

 

         Quelques études de poèmes

 

   Extrait de l'Iliade : discours d' Ulysse (chant n°  )

 

Homère célèbre poète de l'antiquité,  et peut être même le plus connu, à écrit les épopées l'Iliade et l'Odyssée, oeuvres les plus marquantes de l'antiquité. 

L'Iliade retrace le récit de la guerre de Troie qui opposa les grecs (les achéens dont le chef était Agamemnon) et les troyens (dont le chef était Priam). Ce fut un long siège de 9 neuf et cela commençait à démoraliser fortement les troupes grecques. Face à cette démoralisation générale (extrait étudié ici), Ulysse décide de prendre les choses en main et de calmer le jeu pour re-motiver les troupes, il s' adresse alors à l'armée rassemblée devant lui et à Agamemnon. A travers cet extrait, Homère valorise le héros Ulysse selon divers procédés implicites.

Dans une première partie sera traitée la situation d'argumentation avec les forces en présence, dans une deuxième partie; la stratégie adoptée par Ulysse pour convaincre l'armée face à lui et enfin dans une dernière partie sera traité l'image du héros : thème très présent et caractéristiques des épopées de l'époque antique.

 

I) situation d'argumentation ; les forces en présence

Ulysse, héros et guerrier grec s'adresse tout d'abord a Agamemnon puis ensuite à l'armée, véritable foule anonyme. L’intervention d’Ulysse est justifiée par une crise qui touche les soldats, qui remettent en cause la stratégie des chefs. En effet,  dans les épopées, les discours sont souvent liés à des situations de crise. D'autre part, L’enjeu de ce discours est très important, Ulysse a deux buts ici :

- étouffer le début de rébellion des troupes

- re-motiver les troupes

C'est ici un véritable affrontement d’un individu épique face à une foule.

 

II) stratégie adoptée par Ulysse

a) L’organisation du discours d’Ulysse

C'est un discours très structuré, Ulysse s’adresse à Agamemnon avec beaucoup de respect («Fils d’Atrée, Seigneur«). Il s’adresse à lui pour faire une constatation d’ordre moral (démotivation des soldats) mais aussi pour lui rappeler son rôle de chef. 

Ligne 5 à 10: En s’adressant à Agamemnon, il s’adresse aussi aux soldats, indirectement, pour les faire culpabiliser de ne plus être fidèle envers le chef. 

Ligne 10 à 15: Ulysse concède et accepte (ou fait semblant) la thèse les idées de ses adversaires avec le mot «Certes« (connecteur logique de cette concession). Les pronoms sont habilement choisis tantôt Ulysse s’intègre aux soldats avec «nous« qui marque l'égalité et la force de la concession. Tantôt il se distingue  avec «je« comme s'il était le chef qui commande. 

b) La prédiction de Calchas

De la ligne 19 à 139 le récit est très développé et remémore la prédiction de Calchas, discours qui annonce la victoire proche des grecs. C'est ici un temps fort qui renverse la situation. 

Les fonctions de cette partie :

- politique (retrouver l’unité de l’armée)

-  persuader définitivement avec un argument d’autorité (Calchas est un prophète, il reçoit la parole divine, il ne peut pas se tromper)

   - pédagogique (récit dramatique «passereaux dévorés par le serpent«)

 

                      III) image du héros

Ulysse se présente comme un personnage (un idéal) qui suscite le respect et la puissance :

   - Dans la description qui nous ait faite de lui, on voit un Ulysse charismatique qui impose le respect

   - Il tient le sceptre d’Agamemnon: puissance pouvoir

   - Il est accompagné d’une déesse Athée

   - «Sagement il prend la parole« il est réfléchi il ne se laisse pas emporter par l’euphorie

   - Résultat du discours résultat positif et immédiat (les achéens crient) 

Ulysse a le pouvoir, l'habileté et la maitrise du discours.

 

En conclusion, Ulysse semble avoir le pouvoir sur les mots qui entraine le pouvoir sur les hommes.

 

2) Etude «Les Métamorphoses« d'Ovide (étude générale des livres)

Les Métamorphoses rassemblent environ 230 récits répartis en 15 chants ( livres) soit quelques 11000 vers. Chaque chant est divisé en sous-parties qui ont pour titre, le plus souvent, le nom du héros de la légende racontée ( " Histoire d'Orphée et d'Eurydice" ) ou un événement ( "le déluge").

Les métamorphoses sont partout et constituent bien le motif central de l'œuvre. On est amener à se demander quel est le fonctionnement de la métamorphose mais aussi quelle est sa fonction dans l'œuvre. Quels sont les fonctionnements et fonctions des métamorphoses?

 

I)La métamorphose et son fonctionnement1) Qui est métamorphosé et en quoi?

On remarque que n’importe qui ou n'importe quoi peut être transformé. La plupart du temps ce sont les humains qui le sont mais il y a aussi des animaux, comme le loup dans l'épisode du "loup de Pélée" (livre XII) ou le serpent dans celui des "Grecs à Aulis" (livreXII).

   La plupart des humains se transforment soit en animaux, soit en végétaux, arbres ou fleurs, quand aux animaux dans les livres XI, XI, XII ils sont pétrifiés et les pierres humanisées (dans "la mort d'Orphée" au début du livre XI, elles entendent le son de la voix du poète et le suivent.)

   Ainsi on peut voir dès le début que la métamorphose n'institue pas de hiérarchie entre les êtres: c’est une transformation universelle pour tous. 

 

2) Qui métamorphose?

   Ce sont toujours les dieux qui procèdent à la métamorphose. Souvent quand ils se livrent à la métamorphose, ils ne le font pas comme une manifestation absolue de leur pouvoir mais comme une manifestation très relative. Il ne faut pas oublié qu'au-dessus des Dieux, planent toujours le destins ( on pourrait croire que c'est seulement quand les dieux sont amoureux de mortels qu'ils perdent leur pouvoir, s'humanisent et passent sous la domination des destins.)

 

3) La métamorphose: récompense ou punition?

P U N I T I O N :

La métamorphose peut servir de punition, ce qui est le cas dans les livres X, XI, XII pour six épisodes:"Les Propétides et les Cérastes",Atalanye et Hippomène (livre X "Atalante"), le serpent d'Orphée (livre X"Orphée et Eurydice"), les Ménades (livre XI,"Chatiment des Ménades"), le loup de Pélée dans l'épisode du même nom et le serpent d'Aulis (livre XII, "Les Grecs à Aulis").

R E C O M P E N S E :

La métamorphose peut être une récompense c'est le cas pour Pygmalion, et de manière plus ambiguë pour Midas.

   Il faut mettre à part les cas de Dieux qui se transforment car se sont des métamorphoses provisoires qui ne modifient pas leur être.

    On voit donc que la métamorphose dans ses manifestations n'a pas un fonctionnement univoque. Elle dépend entièrement des contexte et n'a pas de sens en elle-même. Mais en principe elle n'est provisoire que chez les Dieux.

 

               La métamorphose comme spectacle

 

1) L'organisation en séries

On peut remarquer que les métamorphoses malgré les légendes particulières auxquelles elles sont rattachées, forment des séries subtiles. Ainsi des ponts s'établissent entre les diverses métamorphoses et renforcent le sens de chacune.Par exemple les transformations en oiseaux sont très nombreuses dans les livres X, XI, XII or l'oiseau symbolise la libération. On peut donc supposer que la métamorphose permet d'échapper à une douleur trop grande du protagoniste prêt à se tuer.2) La métamorphose comme mouvement progressif

   Le moyen par lequel Ovide met en scène la métamorphose et la manière dont il conduit la description elle-même s'établit de manière progressif. Le protagoniste se voit parfois littéralement changer de forme et semble participer à sa transformation.

   Ainsi l'imagination d'Ovide et sa capacité à faire voir un processus progressif font que toutes les métamorphoses demeurent dans la mémoire avec leurs particularités. C'est ce mélange de réalisme et de fantaisie, appuyés sur une description minutieuse, qui caractérise les métamorphoses. 3) La signification de la métamorphose

   Ovide n'assigne donc pas toujours une fonction à la métamorphose. Dans l'œuvre, la métamorphose n'est pas toujours le but de l'épisode mais quand elle est l'aboutissement de l'épisode, elle revêt une véritable signification.

   La métamorphose semble entrer dans la catégorie magique : elle permet d'agir sur les êtres en les faisant passer d'un règne à l'autre.

   Les Métamorphoses ne sont pas seulement une collection de transformation anecdotique mais le déploiement et la mise en scène d'un phénomène universel porteur d'une signification philosophique : rien ne meurt mais tout varie, tout change d'aspect, sans hiérarchie.

 

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