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Napoléon III

Publié le 22/02/2012

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(1808 - 1873) Napoléon III, neveu de Napoléon Ier, arrive au pouvoir grâce au coup d' Etat du 2 décembre 1851. Il fait approuver par plébiscite la restauration de l'Empire en 1852. De 1852 à 1860, l'empereur des Français exerce un pouvoir sans partage, accordant au corps législatif un simple rôle de délibération. La France connaît pourtant un important essor financier, commercial, et industriel. En 1859, Napoléon III scelle son alliance avec les Italiens et participe aux batailles de Solferino et de Magenta contre l'Autriche. Son soutien à la cause italienne, inspiré par la politique des nationalités de Napoléon Ier, éveille l'hostilité des Catholiques français. Napoléon III doit alors se tourner vers les libéraux et orienter l'Empire vers un régime parlementaire rationalisé. Dès cette époque, les avancées de l'opposition républicaine et socialiste se précisent.

« romans d'Alexandre Dumas.

Jusqu'alors, cependant, sa vie est manquée et son image incertaine : un dandy prodigue(c'est sous ces traits que le peint Disraeli dans Endymion), un hussard aventureux, comme il se définit lui-même, unprisonnier chanceux, pour reprendre un titre de Gobineau.

Sous toutes ses faces, un homme secret "qui ne parlejamais et qui ment toujours", écrira Xavier Marmier.

S'il connaît mal la France et les Français, il connaît mieuxl'Europe et notamment l'Angleterre ; il en admire les institutions, la civilisation, l'énergie.

Il est allé de force auxÉtats-Unis dont il n'a pas apprécié le matérialisme, car le même souverain qui a si largement aidé le capitalisme, enredoute certaines séquelles morales. La chute de Louis-Philippe en février 1848, les faiblesses d'une République prématurée, les maladresses desrépublicains lui rendent toutes ses chances.

Venu très tôt en France, retourné aussi vite en Angleterre, il est auxélections partielles du 4 juin 1848 élu dans quatre départements.

Certains s'effraient et il donne sa démission.

Lepéril bientôt paraît ailleurs.

Les 17 et 18 septembre, il est élu dans la Seine, la Moselle, l'Yonne, la Charente-Inférieure, la Corse, et, cette fois-ci, l'élection est entérinée.

A l'élection des 10 et 11 décembre à la présidence dela République, il l'emporte de très loin sur les autres candidats et notamment sur le général Cavaignac soutenu parl'administration et par la bourgeoisie républicaine.

Le parti de l'ordre a voté pour Louis-Napoléon, mais il a rejoint lesentiment populaire beaucoup plus qu'il ne l'a conduit.

Les ouvriers ont souvent mis leur confiance dans celui qui, àla différence du général républicain, n'était pas responsable de la répression des Journées de Juin et n'avait pas desang ouvrier sur les mains.

Les paysans ont voté en masse pour celui dont le nom signifiait ordre intérieur, respectdes principes de 1789, grandeur nationale.

Comme l'écrit L'Événement, le journal de Victor Hugo, "sa candidaturedatait d'Austerlitz".

Enfin, le prince n'était pas la médiocrité que certains conservateurs se flattaient d'inspirer. Encore que la sévérité l'emporte (mais moins que lorsqu'il s'agit de Louis-Philippe), Tocqueville, qui a été son ministredes Affaires étrangères sous la Seconde République, a bien vu sa complexité.

Une conversation "rare et stérile", une"dissimulation profonde" qui "s'aidait singulièrement de l'immobilité de ses traits et de l'insignifiance de son regard",un courage tranquille en dépit de longues hésitations.

L'homme était aimable, prévenant, avait du charme.

Quant àson intelligence, elle "était incohérente, confuse, remplie de grandes pensées mal appareillées".

Mais Tocquevillereconnaît aussi que, quand il le voulait ou que la nécessité l'y forçait, son esprit ne manquait pas "de finesse etd'étendue". Sa présidence de la République va être marquée par cette habileté consommée.

Louis-Napoléon laisse la majoritéconservatrice pratiquer une politique de réaction, affaiblir la République française, abattre la République romaine,mais il s'émancipe peu à peu.

Dans sa lettre à Edgar Ney, il prend ses distances à l'égard du pouvoir pontifical.

Il faitassez vite appel à des ministères de commis, laisse entendre qu'il ne peut faire tout le bien qu'il souhaite, maintientle contact avec les classes populaires par des tournées de propagande, entretient sa popularité dans l'armée,condamne l'amputation du suffrage universel que réalise la loi du 31 mai 1850, se débarrasse de l'encombrantgénéral Changarnier qui se vantait, un peu trop fort, de le conduire, en cas de besoin, à la prison de Mazas.

Dès cemoment, Thiers estime que le coup d'État est fait. Louis-Napoléon, cependant, voudrait en faire l'économie.

Il essaie d'obtenir par les voies légales le droit de seprésenter à nouveau à la Présidence quand son mandat sera terminé, mais l'Assemblée, s'appuyant sur la lettre de laConstitution, refuse toute chance de prolongation.

Il faut bien en venir à un coup d'État qui, lui aussi, est dans latradition familiale.

L'y conduisent à la fois ses besoins d'argent, son mépris des partis, la conviction qui est la siennequ'il peut faire, seul, l'union et le bonheur des Français.

Tentative malgré tout hasardeuse et pour laquelle il netrouve que des hommes de paille : "Morny, Maupas, le Grec, Saint-Arnaud, le chacal." Mais Napoléon a pour lui lesecret, sa grande arme, le dégoût des ouvriers pour la République telle qu'elle est, la faiblesse des résistances quid'ailleurs le servent car les mouvements paysans du Var et des Basses Alpes paraissent une dangereuse jacquerie ledésir d'ordre de la plupart qui veulent en finir avec l'anarchie, les passions mauvaises. Ce coup d'État du 2 décembre 1851, Victor Hugo l'a maudit en trois mille vers qui sont un sommet de la poésiefrançaise.

Il a dénoncé le serment trahi, la brutalité de l'armée, l'apostasie de l'Église, la bassesse des exécutants, lacruauté de la répression.

L'impératrice a reconnu qu'il avait été le boulet de l'Empire.

En revanche, après la chute durégime, Napoléon III a pris la défense de son initiative.

Il n'a plus dit à cette heure que le peuple l'avait absous ; il aplaidé le salut de ce peuple : "La France étouffait dans une Constitution qui la laissait sans défense contre leséternels ennemis de sa tranquillité et de sa prospérité...

Sous les gouvernements précédents, il y avait une émeutetous les six mois et la France épuisée par ces spasmes devenait anémique.

Sous mon règne, pas une seule émeute,pas l'ombre d'un combat de rue pendant dix-huit ans, pas un Français qui ait attenté à ma vie." Nous ne saurions entrer dans l'analyse de ces dix-huit années.

On sait que jusqu'en 1860 le régime a été autoritaire,mais ici attention : la Constitution veut maintenir l'héritage de 1789 ; si l'Empire est rétabli, si une cour brillante estreconstituée, Napoléon III ne cherche pas à entrer dans l'Europe monarchique.

Épousant Eugènie de Montijo, il necraint pas, à l'encontre des traditions, de se poser en parvenu.

En outre, une question se pose : cet étouffementde la liberté et surtout de la liberté de la presse, cette toute puissance de l'administration, cette mise au pas del'Université représentent-ils l'idéal du maître de la France, son dernier mot en matière de gouvernement ? Napoléon asans doute estimé qu'une fois le régime assis, les anciens partis ralliés, il pourrait se décharger d'une partie de sespouvoirs.

Il lui est même arrivé de juger trop pesante la centralisation française. Mais, en attendant, comment gagner les Français autrement que par la pression sur le corps électoral, par cesystème de candidature officielle qui a remarquablement fonctionné jusqu'aux élections législatives de 1863 ? A encroire Victor Duruy qui est entré assez profondément dans sa confiance et qui a dépeint l'empereur avec. »

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