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La nature comme puissance créatrice ?

Publié le 25/03/2004

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Mais elle continue d'alimenter, dans des directions opposées, nos rêveries et nos fantasmes autour du feu, de l'eau, de la terre et de l'air. Dionysos (Bacchus), Vénus (sous l'invocation de qui Lucrèce place son poème) et leur fils Priape, ainsi que le grand Pan, ce Dieu dont des voix mystérieuses avaient annoncé la mort, continuent en réalité de hanter les mythologies contemporaines. Ainsi, le phallus en érection (ou ithyphalle), emblème de la puissance reproductrice de la Nature, qu'on portait solennellement en procession aux fêtes de Dionysos, de Vénus et de Priape, est aujourd'hui encore l'objet d'un culte semblable au Japon, pays des ordinateurs de la cinquième génération : l'énergie qui doit s'investir dans l'entreprise informatique est puisée périodiquement dans des rites phalliques, qui rassemblent des foules considérables. «La grande idée des forces naturelles auxquelles nous devons nous soumettre bon gré mal gré ne peut être abolie par aucune religion proprement humaine... C'est ainsi que l'ancienne religion de la nature est éternelle en un sens et ne peut être déposée. » Alain, Les Arts et les Dieux, Pléiade, p. 1150. Les attitudes de l'homme restent nécessairement partagées à l'égard de cette toute-puissante Nature : s'agit-il d'une force aveugle et redoutable? d'une providence tutélaire, dont on doit se concilier les faveurs ? ou d'une nécessité indifférente, à laquelle la sagesse commande de se conformer ?

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