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Ma nature m'excuse-t-elle ?

Publié le 05/01/2004

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Si on refuse le caractère d'excuse inhérent à la proposition : « c'est ma nature «, on accorde nécessairement un primat à la liberté et à la responsabilité 1. Le primat de la responsabilité Une fois la notion de « nature « comme essence déterminant ma personne remise en question, la responsabilité ne peut que tenir un rôle fondamental. « Affrontons, réprimandons la lisse médiocrité et le misérable contentement du temps, clamons plutôt, à la face des coutumes, du commerce, des affaires publiques, ce fait qui se déduit de l'histoire elle-même : il y a un grand Penseur et Acteur responsable qui agit chaque fois qu'un homme agit ; un homme vrai n'appartient ni à une époque ni à un lieu donnés, mais il est le centre des choses. Là où il est, la nature est aussi.[...] il faut avoir en soi quelque chose de divin quand on s'est défait des normes communes de l'humanité pour s'aventurer à compter sur soi-même comme maître. Le coeur doit être haut, la volonté fidèle et la vue claire, pour pouvoir sérieusement se tenir à soi-même lieu de doctrine, de société et de loi, pour qu'un simple but soit aussi pressant qu'une nécessité implacable chez les autres ! « ( Ralph Waldo Emerson ) 2. Le primat de la liberté au sens d'autonomie KANT « Loi fondamentale de la raison pure pratique. Agis de telle sorte que la maxime de ta volonté puisse toujours valoir en même temps comme principe d'une législation universelle [...] L'autonomie de la volonté est le principe unique de toutes les lois morales et des devoirs qui y sont conformes ; au contraire toute hétéronomie du libre choix, non seulement n'est la base d'aucune obligation, mais elle est plutôt opposée au principe de l'obligation et à la moralité de la volonté. Le principe unique de la moralité consiste dans l'indépendance à l'égard de toute matière de la loi (c'est-à-dire à l'égard d'un objet désiré), et en même temps aussi dans la détermination du libre choix par la simple forme législative universelle, dont une maxime doit être capable.

La question « ma nature m’excuse t-elle ? « est une question difficile d’emblée car elle présuppose que nous avons une nature : que faut-il comprendre par cette idée de « nature humaine « ? La seconde difficulté qui surgit vient du verbe « excuses « : un geste, un acte serait alors excusables, pardonnables en faisant appel à ma nature ? Les présupposés de la question sont clairs : si la nature vient à m’excuser dans l’imputation et la responsabilité de mes actes, je ne serais alors plus responsable de ce que je fais ? Qu’en est-il alors de ma liberté ? Y a t il une sorte de déterminisme naturel qui explique chacun de mes actes et gestes ?

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