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Faut-il respecter la nature ?

Publié le 22/07/2004

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* Respecter un être ou une chose, c'est le (la) regarder digne d'être maintenu(e) dans son intégrité, c'est donc refuser toute relation de puissance - domination ou conquête - envers lui (ou elle). Or, le développement historique de l'homme face à la nature contredit cette attitude.

* On peut en effet appeler culture l'ensemble des moyens grâce auxquels l'homme nie la nature et dépasse son animalité première : la chasse, la cueillette, l'élevage, la construction, etc., sont autant de moyens pour nier la nature et la dépasser.

* Rien n'est plus opposé au respect que l'exercice de la puissance. Or, la culture est un nom pour la puissance. À la différence de Dieu - toujours soumis à l'hypothèse de son existence - l'homme ne peut ni créer ni transformer sans détruire : bâtir une ville ou creuser une route, c'est nécessairement bouleverser un milieu naturel. La culture (ou l'histoire) est l'ensemble des attentats que l'homme a perpétrés contre son milieu d'origine. L'humanité de l'homme réside dans ce bouleversement.

* Respectare en latin, d'où vient notre respect, signifie « regarder en arrière «.

La science, la technique, l'industrie modernes ont conjugué leurs forces pour traiter la nature en objet. Le regard, froid de la science, la violence de la technique et de l'industrie ont, pour reprendre l'expression de Max Weber, « désenchanté « le monde. L'antique vénération que les hommes avaient pour une nature toute-puissante, vénération mêlée de crainte, a disparu avec le triomphe de la révolution industrielle. Là où les Grecs voyaient un dieu (le Soleil), la science moderne y voit une boule de feu, là où les Indiens voyaient une déesse (l'Himalaya), la science moderne y voit un plissement de terrain. Éventrer la terre, détourner un fleuve, raser des forêts présupposent et impliquent en même temps l'abandon de l'attitude magique et religieuse qui fut celle des hommes pendant des millénaires.  Mais ce prométhéisme risque de se retrouver contre son auteur : la moderne sensibilité écologique témoigne d'une réelle inquiétude.

Doit-on ou même peut-on considérer la nature comme on considère une personne? Lui attribuer les mêmes qualités et se conduire vis-à-vis de la nature comme vis-à-vis d'un être humain?  

« 1.

Interrogez-vous d'abord sur le sens du concept « nature ».

Il s'agit ici de l'univers dans lequel nous vivons, de cequ'on appelle aussi l'environnement. 2.

Respecter : ordinairement, on utilise ce mot pour une personne et on l'associe à une valeur morale. I.

PROBLÉMATIQUE Doit-on ou même peut-on considérer la nature comme on considère une personne? Lui attribuer les mêmes qualitéset se conduire vis-à-vis de la nature comme vis-à-vis d'un être humain? II.

DÉVELOPPEMENT 1.

Nous sommes une partie de ce « Grand Vivant » qu'est la nature• Analogie macrocosme et microcosme Pour les Stoïciens, la nature c'est l'ordre, la perfection.

Le bonheur consisteà « vivre conformément à la nature », synonyme de raison, de destin, providence.

L'homme s'y intègre sanschercher à la changer, encore moins à la violer.• La nature est alors diviniséeLe rôle de l'homme est de la contempler et de comprendre la nécessité des lois de la nature.

Ainsi, il atteindra lasagesse.

La pensée antique respecte profondément la nature.• La respecter c'est respecter la part divine de l'homme, partie de la nature. 2.

L'homme transcende la nature C'est avec le monothéisme que naît la conception de l'homme supérieur à lanature.

Cette nature a été créée par Dieu pour l'homme qui peut en devenir le «maître et possesseur » (Descartes).On ne respecte plus la nature mais on l'exploite.17e : naissance des sciences expérimentales, éclosion de la technique industrielle. 3.

Seul l'homme est digne de respect « Le respect s'applique toujours etuniquement aux personnes, jamais aux choses » dira Kant, qui distingue lesêtres doués de raison (les hommes), et les autres non doués de raison (leschoses), dont la nature.

L'homme est ainsi toujours une fin et jamais unmoyen.

Par contre, les choses sont un moyen au service de l'homme. La personne est ce qui se distingue de la chose, comme la fin se distinguedes moyens.

Tout être dont l'existence ne dépend pas de la libre volonté,mais de la nature, n'a qu'une valeur relative, c'est-à-dire en rapport avecautre chose que lui-même.

Les êtres naturels sont des choses.

Les êtresraisonnables, c'est-à-dire capables d'agissements libres, sont des personnes,c'est-à-dire des fins en soi.

Ils ne peuvent servir simplement comme moyens,et par suite limitent notre libre activité, puisqu'ils sont l'objet d'uninconditionnel respect.

La personne est une fin objective, dont l'existencemême est une fin en soi, qui ne peut être remplacée par aucune autre.

Étantfin en soi, on lui doit un absolu respect.

La personne humaine est la seulevaleur absolue existante, il n'y en a pas d'autres sur le plan pratique.L'impératif catégorique pour toute volonté humaine repose donc sur leprincipe que : "La nature raisonnable existe comme fin en soi." C'est ainsi quenous devons nous représenter notre propreexistence ainsi que celle d'autrui, et ce principe doit sous-tendre toutes nosactions.

La moralité, soit l'usage de la raison dans le domaine pratique, repose par conséquent sur la maxime suivante : "Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personneque dans la personne de tout autre, toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme unmoyen." III.

CONCLUSION Il n'est plus aujourd'hui question de diviniser la nature mais de la sauver.

L'homme a compris que cette nature qu'ilexploite le fait vivre et que, s'il l'abîme trop, il sera lui-même abîmé.

Couper ou brûler trop de forêts agit sur le climatet sur l'oxygène, donc sur l'homme.

L'homme doit désormais penser à la survie de l'humanité et pour cela doitobligatoirement y associer la vie de la nature.PROTÉGER LA NATURE = PROTÉGER L'HUMANITÉ. »

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