Nature de la technique
Publié le 25/02/2011
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A. Définition
La racine indo-européenne du mot est tek qui signifie fabriquer, créer, engendrer. Le grec Tekvikos est traduit plus généralement par art et plus précisément par art manuel, métier, industrie et signifie également par extension habileté et ruse. Techne au départ chez les grecs veut dire toute production ou fabrication matérielle. La technique est devenue la fabrication au sens d’une action impliquant un savoir. La technique est un ajustement réciproque des moyens en vue d'une certaine fin, une transformation appropriée des matériaux. cf. : Platon dans "Le Timée". Le Dieu démiurges ne crée pas le monde à partir de rien. Il le crie à partir d’une matière informe préexistante. La technique est essentiellement une activité de transformation et non une activité de création. On peut définir la technique comme l'ensemble des procédés que l'homme met en oeuvre pour agir sur les choses et les transformer de façon à les adapter à ses besoins. Lalande dans son dictionnaire la définit ainsi « ensemble bien défini de procédés destinés à produire certains résultats utiles «.
La technique suppose un certain savoir, mais le savoir peut-être simplement implicite ou il peut-être très nettement explicite. Il convient de distinguer :
- La technique de l'artisan où un savoir est certes impliqué mais fait surtout d'habitudes, de routines, de recettes pratiques. La plupart du temps c'est un savoir non réfléchi.
- La technique de l'ingénieur plus rationnelle où le savoir se distingue de l'application celle-ci dérivant des recherches théoriques des sciences. C'est un savoir réfléchi.
«
C.
Les grandes étapes de l'évolution technique
Les étapes de la technique servent à marquer les grands moments de l'évolution de l'humanité :cette technique traduit une indépendance de plus en plus grande de l'homme vis à vis du monde.
On distingue 3 grandes étapes dans le développement de la technique.
1°.
Le stade de l'outil
L'outil est un instrument fabriqué en vue d'un certain usage déterminé.
Bergson a vu dans la fabrication des outils le premier signe de l'intelligence humaine.
L'outil nécessite l'énergiehumaine pour être efficace.
Il est le prolongement de la main el ne fait qu'un avec le corps decelui qui le manie.
La fabrication d'un outil nécessite la perception de certains rapports.
Defait l'outillage de l'homme préhistorique, en particulier de celui du néolithique, déjà uneingéniosité et une finesse de fabrication remarquables.
2°.
Le stade de la machine
La machine n'est plus seulement l'utilisation d'une énergie, mais elle en est unetransformation.
Espinas la définit ainsi: « une machine est un ensemble de pièces rigides ou élastiques articulées de telle sort que, quand on applique une force à l'une des parties dusystème, il se produit dans une autre partie, le seul mouvement possible et précisément adapté àun but utile » cf.
machine à coudre.
La machine assure ainsi un intermédiaire entre l'énergiequ'elle utilise pour être mise en mouvement et le travail mécanique qu'elle fournit.
La roue, lapoulie furent les premières machines.
La machine a pour but de transformer une énergie en uneforce utilisable.
On distingue deux sortes de machines.
- Les machines purement mécaniques qui se bornent à utiliser l'énergie qu'on leur fournit aupoint de départ.
- Les machines thermodynamiques (cf.
machine à vapeur) qui peuvent produire une quantité detravail bien supérieure mais en produisant elles mêmes l'énergie qu'elles consomment.
Elles se caractérisent par leur autonomie de fonctionnement.
Ce sont elles qui ont permis ledéveloppement de la grande industrie.
3°.
Le stade de l'informatique et de l'automation
Jusqu'ici la machine était dirigée par l'homme, tout au moins demandait elle une surveillancedirecte et constante de sa part.
Or l'homme a inventé des machines qui peuvent se diriger elle-même.
Ainsi après les opérations physiques la mécanisation s'est étendue aux opérationsintellectuelles.
On parle de mémoire, de logiciel.
Cependant les ordinateurs ne peuventsupplanter la pensée humaine comme le fait remarquer Reymont : "Tous les raisonnements et tous les choix opérés par ces machines, ne sont que des mécanismes encadrés par une penséeencadrante".
De même Simondon affirme "Les capacités de la machine ne sont que celles qui ont été mises en elles par son constructeur".
Il n'en demeure pas mains que l'homme réussit à se libérerde plus en plus de son action sur la nature pas l'intermédiaire des machines.
II.
Technique et culture
A.
La technique comme facteur dévalorisé de la culture.
»
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