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Qu'y a-t-il de naturel dans l'art ?

Publié le 30/01/2004

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La distinction platonicienne entre copie et simulacre permet de remettre en question le statut de la nature dans l'art, ainsi que le principe de la mimesis d'Aristote. Pour la philosophie plus contemporaine, L'oeuvre d'art à l'ère de sa reproductibilité technique de W. Benjamin permet une réflexion plus technique sur l'artifice. C'est une question à plusieurs tranchants. On peut se demander ce qu'il y a de naturel dans l'art du point de vue des matériaux qui sont directement extrait de la nature, comme la pierre, la terre, le marbre, et dans une autre mesure ce que l'art fait de la nature, des plantes dans l'art des jardins. D'un autre côté, ce qu'il y a de naturel en lui, dans l'optique que l'art imite la nature, et se demander ce qu'il reste de la nature dans l'imitation de celle-ci, si le reflet de la nature dans l'art est fidèle. Aussi, on peut se poser la question s'il est « naturel » à l'homme d'utiliser les procédés de l'art, si l'art n'est pas justement « anti-naturel » à l'homme comme pourrait le penser Rousseau. L'art par définition, c'est ce qui est artificiel, ce qui a recours aux artifices pour recouvrir la nature. L'art peut être aussi coextensif à l'homme et naturel à l'homme, comme son moyen d'expression le plus naturel et habituel. 1) L'art comme continuation de la nature.

 C’est une question à plusieurs tranchants. On peut se demander ce qu’il y a de naturel dans l’art du point de vue des matériaux qui sont directement extrait de la nature, comme la pierre, la terre, le marbre, et dans une autre mesure ce que l’art fait de la nature, des plantes dans l’art des jardins. D’un autre côté, ce qu’il y a de naturel en lui, dans l’optique que l’art imite la nature, et se demander ce qu’il reste de la nature dans l’imitation de celle-ci, si le reflet de la nature dans l’art est fidèle. Aussi, on peut se poser la question s’il est « naturel « à l’homme d’utiliser les procédés de l’art, si l’art n’est pas justement « anti-naturel « à l’homme comme pourrait le penser Rousseau. L’art par définition, c’est ce qui est artificiel, ce qui a recours aux artifices pour recouvrir la nature. L’art peut être aussi coextensif à l’homme et naturel à l’homme, comme son moyen d’expression le plus naturel et habituel.

« naturelles semble, dans cet exemple, rejoindre l'artificialisme le plus pur.

Il n'est pas rare d'avoir un sentimentd'exagération des proportions et une certaine impression de laideur.

Les édifices de l'Art Nouveau ont des formesexagérées gratuites et d'injustifiées [1].

Finalement, la décoration n'apparaît sur des immeubles que comme un ajout luxueux pour satisfaire le goût de la clientèle et du commanditaire [2].

Ce kitsch tend à masquer la fonction raisonnable du bâtiment par une pléthore d'images, de symboles et de satisfactions visuelles.

Le kitsch se montre icicomme étant un discours hiératique sur des choses peu sérieuses ou superflues. 2) L'art comme négation de la nature. Pour Hegel, dans son Esthétique , reproduire la nature est un travail superflu.

C'est un travail inutile etprésomptueux car l'homme n'est pas Dieu.

Ce genre de peinture n'est qu'unecaricature du réel.

C'est une fin pour l'art que de vouloir tromper un publicnaïf.

Et cela risque de provoquer l'ennui et le dégoût.

Une peinture parfaite dela réalité ne sera jamais un chef d'œuvre.

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Mais l'imitation n'est pas aisée,même si le principe en est simple ; jusqu'où imiter et comment ? Après avoirchoisi la belle nature, il convient parfois de lui ajouter de l'artifice pour mieuxla reproduire ; il lui faut du génie « du ciel l'influence secrète » – mais aussidu métier, et c'est ici qu'interviennent les règles, et que le didactisme sedonne libre carrière.

L'art ne serait pas naturel mais codification, conventionqui permet tout simplement que l'art soit possible.

Il n'y aurait plus rien denaturel dans l'art, puisque tout serait artifice ? En effet, il n' y a rien denaturel de reproduire la nature sur une toile avec les règles de la perspective.Comme l'a montré Francastel dans Peinture et Société , la perspective n'a rien de naturel, elle est historiquement datée et elle est vouée à disparaître, cen'est pas le sommet de la peinture ni de la technique, juste une techniqueparmi d'autres. Hegel rompt avec Kant, pour qui la beauté naturelle tient une large part.

Lacontemplation de la belle nature accordemystérieusement l'imagination et l'entendement.

Hegel rejette la beauténaturelle, car la beauté artistique étant un produit de l'esprit lui estnécessairement supérieure.

C'est pour nous et non en soi et pour soi qu'un être naturel peut être beau.

L'imitation de la nature n'est donc pas de l'art, tout au plus un exercice d'habileté, parlequel on imite le Créateur.

Il y a plus de plaisir à fabriquer des outils ou des machines qu'à peindre un coucher desoleil.

La valeur de l'art est tout autre : c'est l'esprit à l'oeuvre, qui s'arrache de la nature en la niant.

Au moyen del'art, l'homme se sépare de la nature et se pose comme distinct.

L'art peut donc faire l'objet d'une science, penseHegel, il suffit d'en montrer la nécessité rationnelle dans l'histoire de l'humanité.

L'oeuvre d'art ne décrit pas uneréalité donnée, elle n'est pas faite pour notre plaisir, mais l'art est en son essence une intériorité qui cherche às'exprimer, à se manifester ; c'est un contenu qui cherche une forme, un sens qui veut se rendre matériel.

On nepeut le condamner pour son apparence, car il faut bien à la vérité une manière de se montrer.

L'art étanthistoriquement la première incarnation de l'esprit, il se confond d'abord à la religion : la religion grecque est l'art greclui-même.

Ce sont Homère et Hésiode qui ont inventé les dieux grecs.

Cet âge d'or de l'art, que Hegel définit comme"classique", sera dépassé par l'art romantique avec l'apparition du christianisme.

La religion chrétienne estessentiellement anthropomorphique : le divin est le Christ, soit une pure individualité charnelle, qui a souffert et quiest morte en croix.

Seul l'art peut ici donner une représentation charnelle de ce divin, dont le passage historique aété fugitif, et si l'art est mort dans notre société moderne, c'est probablement pour la raison que la spiritualitéchrétienne ne suffit plus tout à fait aux besoins de l'esprit. Le beau est une idée, soit l'unité d'un concept et de la réalité.

Le concept est l'âme tandis que la réalité en estl'enveloppe charnelle.

Le beau est donc la manifestation sensible de cette unité ; il exprime une réconciliation.

Il estnaturel qu'il échappe à l'entendement qui sépare et qui divise, de même qu'à la volonté qui cherche à soumettrel'objet à ses propres intérêts.

Tout ce qui est libre, indépendant, infini, conforme à la seule nécessité de sonconcept, peut être dit beau.

De plus, un bel objet est vrai, puisqu'il est conforme à son être.

Cela implique qu'aucunorganisme vivant ne pourra être beau, parce que soumis au besoin, il n'a pas de véritable liberté.

Seule la beautéartistique peut être accomplie : elle représente l'idéal.

L'idéal est soustrait de la vie quotidienne imparfaite etinauthentique.

Il incarne l'universel dans l'individualité absolument libre et sereine : le symbole en est l'individualitéapollinienne, perfection d'harmonie et de forme, sérénité conquise sur la douleur.

En un sens, cette beauté idéaleest hors du temps et de l'histoire, symbole de l'éternité.

Si cet idéal de beauté est désormais révolu, alors qu'ilculminait dans l'art grec, c'est que l'organisation sociale et la production économique sont devenues prévalentes,soudant les individus dans des rapports de besoin, d'échange et de travail complexes et étroits.

L'Idéal ne peut pluss'incarner dans l'art, il s'est incarné dans l'État et la politique à la fin du xixe siècle et au cours du xxe siècle.

Onpeut toutefois remarquer qu'à notre époque présente, ces deux formations ne semblent plus animées par lesaspirations spirituelles les plus hautes des individus et de la collectivité.

Nous vivons dans l'ère du nihilisme queNietzsche avait diagnostiquée à la fin du xixe siècle. Conclusion.. »

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