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Le naufrage de la << Blanche Nef >>

Publié le 26/06/2013

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Le naufrage de la Blanche Nef a privé Henri 1er de toute succession mâle légitime. Depuis lors, dit-on, le roi ne sourit plus jamàis et reporte toute sa tendresse sur le seul fils qui lui reste, le bâtard Robert. .. Si les chroniqueurs anglais rapportent la catastrophe sans aucune compassion, c'est parce que Guillaume Adelin n'aimait pas les Saxons et avait même affirmé publiquement que si jamais il venait à régner sur ces misérables il leur ferait tirer la charrue comme à des boeufs. Sa mort est considérée comme le signe d'une vengeance divine, un jugement de Dieu

« UNE BALLADE SUR LA > Du naufrage de la Blanche Nef et de la disparition tragique de Guillaume Adelin les chroniqueurs contemporains se sont largement fait l'écho.

Ce drame a fortement marqué les esprits et a inspiré une ballade populaire, composée au xvt· siècle et relatant les derniers Instants des victimes.

« Et chacun cherchait 1 Quelque chose à quoi se retenir 1 Mals en vain cherchaient-Ils une telle alde 1 Le navire coula si vite 1 Que dans la mer Ils furent contraints 1 De prendre leur dernier verre.

» par cinquante habiles ra­ meurs, Je navire longe la côte.

Le temps est clair, la lune brille, mais l'effet du vin se fait bientôt ressentir .

Les mate­ lots, ivres, se mettent en tête de rattraper le vaisseau d'Hen­ ri 1"' et rament de toutes leurs forces.

Pour couper au plus court, ils s'engagent impru­ demment entre les rochers à fleur d'eau des parages appe­ lés le Ras de Catte.

La Blanche Nef va bien trop vite pour pou­ voir éviter un écueil, qui déchire son flanc gauche.

Le choc est ponctué par les cris de détresse de l'équipage : une immense clameur perçue jusque sur le vaisseau du roi, déjà en pleine mer, où person­ ne ne devine le drame qui se joue.

La Blanche Nef est engloutie dans les eaux froides et som­ bres avec équipage et passa­ gers - près de trois cents per­ sonnes.

Seuls deux hommes parviennent à s'accrocher à l'épave de la grande vergue.

Thomas réussit à faire surface : « Et le fils du roi, qu'est-il arri­ vé de lui ? », s'inquiète-t-il.

« Il n'a point reparu, ni lui, ni son frère, ni sa sœur, ni per­ sonne de leur compagnie », précisent les naufragés.

« Mal­ heur à moi ! », s'écrie l'impru­ dent capitaine, qui se laisse alors couler volontairement .

Par cette nuit glaciale, le moins robuste des deux rescapés voit ses forces l'abandonner.

Son compagnon d'infortune, Béraud, un boucher de Rouen, sera - recueilli le lendemain matin par des pêcheurs et fera le récit du drame dont il est l'unique survivant .

Une vengeance divine Le naufrage de la.

Blanche Nef a privé Henri J•• de toute succes­ sion mâle légitime.

Depuis § -g lors, dit-on, le roi ne sourit ~ plus jamàis et reporte toute sa ~ tendresse sur le seul fils qui j lui reste, le bâtard Robert.

..

Si les chroniqueurs anglais ~ rapportent la catastrophe sans aucune compassion, c'est parce que Guillaume Adelin n'aimait pas les Saxons et avait même affirmé publiquement que si jamais il venait à régner sur ces misérables il leur ferait ti· rer la charrue comme à des bœufs .

Sa mort est considérée comme le signe d'une ven­ geance divine, un jugement de Dieu : par temps clair et par mer calme, seule une cause surnaturelle peut avoir provo­ qué un naufrage ! Bien des contemporains se laissent aller à leurs sentiments anti-nor­ mands.

« L:orgueilleux, il pen­ sait à son règne futur ; mais Dieu a dit : "Il n'en sera pas ainsi, impie, il n'en sera pas ainsi" ; et il est arrivé que son front, au lieu d'être ceint de la couronne d'or, s'est brisé con­ tre les rochers», affirme l'un d'entre eux, prêtant à l'héritier du trône et à ceux qui ont péri avec lui des vices infâmes, prétendument inconnus en Angleterre avant l'invasion ~ EDI TIONS ~ATLAS conduite par Guillaume le Conquérant.

Pour Louis VI, la disparition de Guillaume Adelin est provi­ dentielle .

Non seulement le fils aîné d'Henri t•• avait reçu le serment de fidélité des barons du duché de Normandie, mais, un mois auparavant, en épou­ sant Mathilde, la fille du comte Foulques V d'Anjou, il avait détourné les Angevins de leur alliance avec le roi de France.

Le Capétien songe à reprendre les hostilités en poussant sur le devant de la scène Guillau­ me Cliton, qui revendique déjà le duché de Normandie.

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