népalais, art - beaux-arts.
Publié le 14/05/2013
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élégance de ces objets.
3. 3 La dynastie des Malla (1200-1482)
À partir de l’an 1200, la dynastie des Malla prend en main le destin de la vallée.
L’art du bronze est toujours un art majeur, le travail des ornements y est plus sophistiqué.
La peinture sur toile apparaît et les canevas peints appelés paubha, que l’on
expose lors des cérémonies religieuses, sont exécutés selon un style très soigné.
Sur fond de rinceaux rouges ou bleus la divinité siège sur un trône de lotus.
Les pigments utilisés sont d’origine minérale (minium, azurite, malachite, orpiment…).
En architecture, les temples dega sont élevés — appelés communément pagodes.
Constructions de briques, celles-ci portent plusieurs toits de tuiles superposés, supportés par une charpente et un solide réseau de solives et d’étais en bois finement
sculptés et peints.
Le temple de Mahadeva à Panauti est la forme la plus ancienne de type dega .
Les édifices les plus vénérés ont leurs toitures recouvertes de plaques de cuivre doré comme le temple de Pashupatinath.
Le palais « aux cinquante-cinq fenêtres » du roi Yaksha Malla, construit en 1427, compte parmi les plus beaux de la vallée.
Tous les soutiens de toits, que ceux-ci couvrent les pagodes ou les vihara (monastères bouddhistes), figurent des innombrables effigies divines.
Les plus anciens connus datent du XIIe siècle et sont les plus remarquables.
Inspirés par le tantrisme, ils
exposent les scènes les plus érotiques.
L’art des Néwars, s’il puise aux sources indiennes, devient dès le XIIe siècle un modèle pour les artistes tibétains ( voir art indien et art tibétain).
Un jeune artiste néwar, Aniko ou Anige, appelé au monastère de Sakya au Tibet, se montre si talentueux
que le supérieur le recommande à Kubilaï Khan, lequel le nomme chef des bronziers à sa cour installée à Cambaluc (aujourd’hui Pékin).
La réputation des artistes dépasse les frontières de la vallée à maintes reprises.
Ils semblent avoir été conviés par
les souverains Khas Malla, dont le vaste empire s’étend du XIIe au XIVe siècle dans l’ouest du Tibet et du Népal, à travailler dans les ateliers royaux.
De ce royaume Khas Malla, il reste peu de traces sur le terrain.
On ne connaît que quelques sculptures
sur pierre et des bronzes que l’on a souvent attribués par erreur aux Néwars ou aux Tibétains parce que d’un style voisin.
3. 4 La dynastie des Malla Récent (1482-1769)
La dynastie des Malla Récent commence en 1482 avec la partition en trois royaumes de la vallée.
Leurs regards sont tournés vers les cours royales indiennes, et la peinture, dès le milieu du XVII e siècle, s’inspire des écoles indiennes moghole et
rajpute.
On note l’influence de la miniature sur les longs rouleaux appelés vilampo, qui mesurent parfois près de dix mètres de long et qu’on déroule dans les temples lors des fêtes.
Les nombreux temples témoignent du foisonnement des formes, de la virtuosité des architectes et de la magnificence royale.
À Bhaktapur, Bhupatindra (1696-1722), le plus grand des souverains du royaume, est immortalisé dans la pierre et fait face,
du haut de sa colonne, au temple Degutale.
Le roi Pratap Malla, appelé roi des Poètes, a été un grand découvreur de trésors.
Amoureux de la grande statuaire, il met en œuvre d’immenses chantiers et retrouve d’énormes stèles enfouies dans la terre.
Bien qu’hindou, il offre à Swayambunath un énorme vajra en métal doré, symbole du bouddhisme tantrique Vajrayana.
En 1642, le cinquième dalaï-lama invite les artistes bronziers et orfèvres néwars à travailler au Tibet central.
L’influence de l’art néwar est constante depuis trois siècles au Tibet central et méridional, et reste prépondérante encore aux siècles suivants.
Avec l’avènement de la dynastie des Shah en 1769, la culture et la société néwares sont en revanche reléguées à un rôle de second plan.
D’autres temps sont venus, les visées expansionnistes n’accordent à l’art qu’un intérêt secondaire.
L’âge d’or est
révolu.
Les sculptures en pierre, en bronze, en terre cuite, en ivoire, en bois, les peintures murales sur toile ou sur papier, attestent de l’ancienneté et de la vitalité de l’art néwar riche et inspiré qui a rayonné bien au-delà des frontières des petits royaumes
de la vallée.
4 L’ART PRIMITIF ET CHAMANIQUE DU NÉPAL
Avec la conquête de la vallée de Katmandou et des petits royaumes himalayens naît un État : le Népal moderne se compose d’une mosaïque d’ethnies paysannes, montagnardes.
Elles ignorent le faste de la civilisation urbaine et ne participent pas de
l’abondance.
Les populations des collines ont perpétué à leur façon les traditions ancestrales malgré les deux importants courants religieux, l’hindouisme au sud et le bouddhisme lamaïque au nord, absorbés au cours des siècles par les vagues
migratoires successives.
4. 1 Les objets rituels
Il existe un art longtemps ignoré, peu connu, qui leur appartient en propre, que l’on pourrait qualifier de primitif ou de premier, un art fort, fait d’objets et de sculptures d’une valeur esthétique et ethnographique indéniable.
Il est difficile à dater,
d’autant que cet art des villages himalayens se compose d’objets en bois, mal protégés dans de petits temples champêtres, placés dehors ou gardés dans les maisons.
Utilisés à des fins rituelles ou domestiques, ces objets proviennent souvent de
traditions tribales, chamaniques ou animistes très anciennes, qui régissent encore la vie quotidienne dans les montagnes.
Les chamans, qui portent le nom générique de jhankri (ou bijuwa ou dhami ), conduisent les rituels de guérison et de divination ; leurs instruments rituels sont le phurbu (dague rituelle) et le dhyangro (tambour).
Sculptés dans le bois et brillant
généralement d’une belle patine noire et lustrée qui témoigne de leur usage intensif, ces objets de pouvoir sont fabriqués par le chaman, initié lors de transes par l’esprit de la forêt, le Ban Jhankri.
La dague rituelle — le phurbu — est constituée d’une
lame triangulaire où s’enroulent des serpents, d’une poignée en forme de vajra dont les deux pointes reposent sur deux nœuds d’éternité, surmontée de trois visages divins : paisible, courroucé et souriant.
Avec le phurbu et le dhyangro, le chaman
combat les esprits maléfiques jusque dans le monde de l’au-delà.
Certains phurbus ne portent pas les symboles bouddhistes du vajra ou les têtes de divinités, mais des triades de personnages debout, des animaux mythiques ou même des cavaliers.
Ce qui laisse supposer une ancienne tradition prébouddhique.
4. 2 Les sculptures et les masques.
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