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Nicolas Vauquelin des Yveteaux, « L'amour de changer », Recueil de vers

Publié le 15/10/2011

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amour

   Introduction    - Amorce : Il vient d’une famille de nobles. Il a vécu de 1567 à 1649. C’est un homme qui exerça plusieurs fonctions : il a été officié royal à Caen, poste dont il fut congédié, il a été précepteur du Duc de Vendôme. C’était un enfant (le Duc) important car il était le fils d’Henri IV et de Gabrielle d’Estrées. Il a été celui qui a éduqué le dauphin. Il s’est fait renvoyé de la cours car il s’habillait de manière extravagante et ses mœurs étaient jugées licencieuses (contraire à la pudeur).  - Présentation du texte : Dans ce sonnet (italien ou marotique) intitulé « L’Amour de changer «, le poète évoque ses conquêtes amoureuses et les charmes de l’inconstance.  - Problématique : On verra que cette vision de l’amour reflète une conception baroque de l’existence fondée sur une perpétuelle instabilité.  - Annonce du plan : Nous nous attacherons d’abord à étudier la conception épicurienne de l’amour chez ce poète pour montrer ensuite en quoi elle relève d’une vision baroque du monde.

amour

« jour »). b) L'omniprésence du « je ». Récurrence de la première personne su singulier qui est le plus souvent en position de sujet (vers 2, 3, 5…), puségalement de déterminant possessifs.

On peut parler d'égocentrisme.

Il agit en fonction de son bon vouloir (« je nepuis », « je ne veux »…).

Cette métrise de la raison aux vers 9 et 10 constitue un distique, tous les deux seterminent par la même rime.

Ils sont mis en valeur de par leur position, qui fait détacher ce distique. 3.

La mise à distance de la poésie de Pétrarque. Le poète s'amuse à reprendre les éléments de la poésie de Pétrarque en les détournant.

Il lui reprend la forme dusonnet, qui était une forme poétique italienne.

Tout cela pour faire valoir une autre image du poème.

Il lui reprendégalement les thèmes de la poésie amoureuse.

Pétrarque écrivait à la louange d'une dame unique, contrairement àNicolas Vauquelin des Yveteaux.

Laure est remplacée par de multiples conquêtes.

Chez Pétrarque, l'être aimée estune femme exceptionnelle, unique.Il lui reprend également sa rhétorique : métaphore filée de l'amour comme maladie.

Ainsi, le perpétuel jeu desantithèses : « une au matin », « l'autre au soir », « peu d'amitiés… », « Bien des connaissances », « partout », « ennul lieu ». CP : On a une conception de l'amour qui est propre à ce poète.

Certes ; le poème présente un conception del'amour libertine mais il relève surtout une vision du monde baroque. II.

Une vision du monde baroque. 1.

Le goût de la fugacité. Le poète apprécie le passage d'une femme à l'autre (ex vers 2).

Ce passage est mis en valeur par un chiasmeAIME MATIN // SOIR POSSEDECela permet de rapprocher « l'une » et « l'autre »Le poème est un tétramètre, pour insister sur la rapidité du vers : rapidité du 2ème hémistiche du vers 11.Engagement puis désengagement dans le même hémistiche avec le « et » (« je m'offre et dis adieu »).Les repères temporels présents opposent brièveté et durée : « au matin », « au soir » : moment bref de la journée «succèdent » en même jour.L'unité de temps utilisée est la journée, ce qui est très bref çà l'échelle de la vie humaine.

Elle s'oppose à lalongueur, qui est rejeté systématiquement par le poète « sous un esprit trop long », « et n'aime plus longtemps ».Ce sentiment amoureux du poète est l'illustration d'une conception baroque du monde où tout n'est qu'éphémère.

Ondonne priorité à l'instabilité et l'immédiat.

Cela rappelle la célèbre formule « profite au jour le jour » (le Carpe Diem). 2.

L'instabilité du « moi ». Le « moi » est instable car il est écarté entre des postulations contraires.

Cela se retrouve dans le jeu desantithèses (cf.

I.

1.) et sur des contrastes:- Contrastes au plan du sens entre les amitiés et connaissances (ex : « l'espoir » vers 5, « les espérances » vers12).

On retrouve cette instabilité au sein du rythme des vers, avec pour chaque alexandrin, une césure àl'hémistiche.

Ce qui créer un balancement que l'on peut assimiler à ce qu'il dit.

Ce mouvement de balancier traduitpar l'idée que l'être est impossible à fixer, il ne se caractérise pas par quelque chose de fixe.Montaigne dit : « Je ne peins pas l'homme, je peins le passage ».

La nature de l'homme n'est jamais définitive car ilest en perpétuel changement. 3.

L'expression d'une inquiétude ? Alors que les 13 premiers vers du poème expriment le plaisir tiré de l'inconstance amoureuse, le dernier versconstitue une chute qui met à mal l'euphorie qui régnait auparavant.

On sent comme une faiblesse liée à unsentiment d'inquiétude.

Le fait de n'être nulle part semble finalement réduire son existence à néant.

Son existencene rime à rien.

Le fait de jouir de l'immédiat engendre le fait qu'il n'y ait rien à quoi s'accrocher. Ce sonnet qui révèle à la fin un sentiment d'inquiétude chez le poète n'est pas un poème chrétien : à l'instabilitéhumaine, il n'offre aucune solution, aucun repère, aucun remède, aucun point de repères (Dieu est absent). CONCLUSION : Cet éloge libertin du plaisir offre le portrait d'une poète inconstant qui met à distance la conceptionpétrarquiste de l'amour.

Mais, peut-on encore parler d'amour ? Ce sentiment est en tout cas le reflet d'une visionchangeante de l'homme et de l'univers, dépourvus de stabilité.On retrouve aussi des poètes chrétiens qui remédient à la fragilité humaine par la foi en Dieu.. »

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