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Nietzsche et la démonstration

Publié le 14/08/2012

Extrait du document

nietzsche

Dégagez l\\'intérêt philosophique de ce texte à partir de son étude ordonnée :

« Est vrai ce qui peut être démontré )) - « c\\'est une définition arbi­traire du mot « vrai )), elle ne peut pas se démontrer. C\\'est comme si l\\'on disait, simplement : « cela doit passer pour vrai, doit s\\'appeler le vrai, »


L\\'arrière-pensée, c\\'est que cette appréciation du concept de vrai est utile; car le démontrable fait appel à ce qu\\'il y a de plus commun dans les cerveaux, à la logique; aussi n\\'est-ce naturellement rien de plus qu\\'une norme utilitaire dans l\\'intérêt du plus grand nombre. « Vrai », li démon­tré » ces mots signifient déduit par raisonnement, à supposer que les jugements que l\\'on apporte en conclusion soient déjà vrais (c\\'est-à-dire généralement admis). Ainsi est vrai ce qui peut être ramené à des vérités généralement reconnues, selon des procédés généraux de raisonnement. Cela signifiie que l\\'axiome : « ce qui peut être démontré est vrai », suppose des vérités données par avance. »

F. NIETZSCHE

·  Pourquoi, selon Nietzsche « Est vrai ce qui peut être dé­montré » « est une définition arbitraire du mot vrai »?

·  Pourquoi ne peut-elle « pas se démontrer »? (Cf le problème de « la pétition de principe » entre autres ... ).

·  Importance des « glissements » : «cela doit passer pour vrai, doit s\\'appeler le vrai »?

·  Pourquoi, selon Nietzsche, « cette appréciation du concept de vrai est utile »?

·  Comment comprenez-vous que « le démontrable fait appel à ce qu\\'il y a de plus commun dans les cerveaux, à la logique »?

·  Comment comprenez-vous qu\\'il puisse être envisagé qu\\'il y ait un rapport entre cela et « l \\'intérêt du plus grand nombre »?

·  Comment comprenez-vous que « Vrai, démontré » ces mots signifient déduit par raisonnement, à supposer que les juge­ments que l\\'on apporte en conclusion soient déjà vrais » ?

·  Importance de l a notation « c\\'est-à-dire généralement admis » pour la cohérence de ce texte?

·  Comment comprenez-vous la dernière phrase? - Est-ce « démontré » ?

·  Comment pouvez-vous (s\\'il est possible . . . ) rendre compte du fait que dans ce texte Nietzsche emploie pour le moins un certain nombre d\\'outils propres à la démonstration (Cf car; ainsi; aussi ... par exemple)?

·  Que pensez-vous de la position et de l\\'argumentation de Nietzsche ?

· En quoi ce texte a-t-il un intérêt philosophique?


·    « La volonté de puissance » de Nietzsche.

·    « Le problème de la vérité dans la philosophie de Nietzsche » de Jean Granier (Éditions du Seuil).

- Chapitre « Métaphysique et Vérité » notamment le para­graphe « la logicité de l\\'être » et le rationalisme » p. 65.

- Chapitre « Par-delà le « vrai » et le « faux >> notamment le paragraphe « la critique de l\\'identité >> p. 101 .

  • \\\" A supposer que la vérité soit femme n’a-t-on pas lieu de soupçonner que tous les philosophes, pour autant qu’ils furent dogmatiques, n’entendaient pas grand chose aux femmes et que l’effroyable sérieux, la gauche insistance avec lesquels ils se sont jusqu’ici approché de la vérité, ne furent que des effort maladroits et mal appropriés pour conquérir justement les faveur d’une femme ? Certes ne s’est pas laissé séduire, - et toute dogmatique de quelque sorte soit elle, se tient aujourd’hui dans une attitude chagrine et déconfite. Si du moins il subsiste encore une dogmatique ! Car il est des railleurs pour prétendre qu’elle est tombée, quelle gît au sol, plus encore : que toute dogmatique est la dernière extrémité. \\\" Par-delà bien et mal ; Préface – traduit par Cornélius Heim – Folio Essais.
  • \\\" C’était mettre la vérité sans dessus dessous et nier le perspectivisme, condition fondamentale de toute vie, que de parler de l’esprit et du bien comme Platon l’a fait… \\\" Par-delà bien et mal ; Préface – traduit par Cornélius Heim – Folio Essais.
  • \\\" Chez un philosophe, au contraire, rien n’est impersonnel, et sa morale surtout témoigne rigoureusement de ce qu’il est, car elle révèle les plus profond instincts de sa nature et la hiérarchie à laquelle ils obéissent. \\\"Par-delà bien et mal ; §6 – traduit par Cornélius Heim – Folio Essais.
  • \\\" Il est temps de remplacer la question kantienne : \\\" comment les jugements synthétique a priori sont-ils possibles ? \\\" par cette autre question : \\\" Pourquoi est-il nécessaire de croire en un tels jugements ? \\\", autrement dit de comprendre que la conservation d’êtres de notre espèce exige que nous y ajoutions foi. Ce qui n’empêche pas, bien entendu, que ces jugements puissent être faux. \\\" Par-delà bien et mal ; §11 – traduit par Cornélius Heim – Folio Essais.
  • \\\" Mais les philosophes proprement dits [et non les ouvriers de la philosophie qui sont taillés sur le noble modèle de Kant et de Hegel] sont des hommes qui commandent et qui légifèrent : ils disent \\\" il en sera ainsi ! \\\", ils déterminent la destination et la finalité de l’homme et disposent pour cela du travail préparatoire de tous les ouvriers de la philosophie, de tous ceux dont le savoir domine le passé ; ils tendent vers l’avenir des mains créatrices, tout ce qui est, tout ce qui fut, leur devient moyen, instrument, marteau. Leur \\\" connaissance \\\" est création, leur création est législation, leur volonté de vérité est volonté de puissance. – Y a-t-il aujourd’hui de tels philosophes ? Y eut-il déjà de tels philosophes ? Ne faut-il pas qu’il y ait de tels philosophes ?… \\\" Par-delà bien et mal ; §211 – traduit par Cornélius Heim – Folio Essais.
  • \\\" Toute philosophie dissimule aussi une philosophie ; toute opinion est aussi une cachette, toute parole aussi un masque. \\\" Par-delà bien et mal ; §289 – traduit par Cornélius Heim – Folio Essais.
  • \\\" L’enseignement, dans les grand Etats, sera toujours tout au plus médiocre, pour la même raison que, dans les grandes cuisines, on ne mijote jamais, en mettant les choses aux mieux, qu’une chère médiocre. \\\"Humain, trop humain I ; § 467. L’enseignement. – traduit par Robert Rovini – Folio Essais.
  • \\\" La civilisation ne saurait se passer des passions, des vices et des cruauté. \\\" Humain, trop humain I ; § 477. La guerre indispensable. – traduit par Robert Rovini – Folio Essais.
  • \\\" C’est conjouir, et non pas compatir, qui fait l’ami. \\\" Humain, trop humain I ; § 499. L’ami. – traduit par Robert Rovini – Folio Essais.
  • \\\" Il faut se garder de fonder sa vie sur une base d’appétits trop étroite ; car, à s’abstenir des joies que comportent situations, honneurs, corps constitués, voluptés, commodités, arts, un jour peut venir où l’on s’aperçoit qu’au lieu de la sagesse, c’est le dégoût de vivre que l’on s’est donné pour voisin par ce renoncement. \\\" Humain, trop humain II ; § 337. Danger qui guette les abstinents. – traduit par Robert Rovini – Folio Essais.
  • \\\" Quelle dose de vérité un esprit sait-il supporter, sait-il risquer ? Voilà qui, de plus en plus, devint pour moi le vrai critère des valeurs. L’erreur (la croyance en l’idéal) n’est pas aveuglement, l’erreur est lâcheté… \\\"Ecce Homo, comment on devient ce que l’on est ; avant propos §3 – traduction J.C. Hémery – Foli Essais.
  • \\\"  Maintenant je vous ordonne de me perdre et de vous trouver ; et ce n’est qu’après que vous m’aurez tous renié que je vous reviendrai… \\\" Ecce Homo, comment on devient ce que l’on est ; avant propos §4 – traduction J.C. Hémery – Foli Essais.
  • \\\" Le négateur du hasard. – Nul vainqueur ne croit au hasard. \\\" Gai savoir – livre troisième, § 258 – traduction P. Klossoowski – Folio Essais.
  • \\\" Une fois un. – Un seul a toujours tort : mais avec deux commence la vérité. – Un seul ne peut se prouver : mais il suffit de deux pour qu’on ne puisse plus les réfuter. \\\" Gai savoir – livre troisième, § 260 – traduction P. Klossoowski – Folio Essais.
  • \\\" …l’homme supérieure devient à la fois plus heureux et plus malheureux. Cependant il est constamment accompagné d’un délire : il croit en effet être placé, en tant que spectateur et auditeur, devant le grands spectacle symphonique, la vie ; il nomme sa nature contemplative sans s’apercevoir que lui-même est également le poète de la vie, qui en poursuit l’élaboration poétique… \\\" […] \\\" Nous autres méditatifs-sensibles, sommes en réalité ceux qui produisons sans cesse quelque chose qui n’existe pas encore : la totalité du monde, éternellement en croissance, des appréciations, des couleurs, des poids, des perspectives, des degrés, des affirmations et des négations. \\\" […] \\\" Tout ce qui a quelque valeur dans le monde actuel, ne l’a pas en soi, ne l’a pas de sa nature – la nature est toujours sans valeur – mais a reçu un jour de la valeur, tel un don, et nous autres nous en étions les donateurs ! C’est nous qui avons crée le monde qui concerne l’homme ! – Mais c’est là justement la notion qui nous manque, et s’il nous arrive de la saisir un instant, nous l’avons oubliée l’instant d’après : nous méconnaissons notre meilleur force, nous nous sous-estimons quelque peu, nous autres contemplatifs – nous ne sommes ni aussi fiers ni aussi heureux que nous pourrions l’être. \\\" Gai savoir ; livre cinquième, § 301 – traduction P. Klossowski – Folio Essais.
  • \\\" Car je ne sais pas quel but pourrait avoir la philologie classique, à notre époque, si ce n’est celui d’agir d’une façon inactuelle, c\\'est-à-dire contre le temps, et par là même, sur le temps, en faveur je l’espère, d’un temps à venir. \\\" Seconde considération intempestive : De l’utilité et de l’inconvénient des études historique pour la vie ; préface – traduction Henri Albert – Garnier Flammarion (page 73).
  • \\\" Mais le plus petit comme le plus grand bonheur sont toujours crées par une chose : le pouvoir d’oublier, ou, pour m’exprimer en savant, la faculté de sentir, abstraction faite de toute idée historique, pendant toute la durée du bonheur. \\\" Seconde considération intempestive : De l’utilité et de l’inconvénient des études historique pour la vie ; §1 – traduction Henri Albert – Garnier Flammarion (page 77).
  • \\\" Toute action exige l’oubli, comme tout organisme a besoin, non seulement de lumière, mais encore d’obscurité. Un homme qui voudrait ne sentir que d’une façon purement historique ressemblerait à quelqu’un que l’on aurait forcé de se priver de sommeil, ou bien à un animal qui serait condamner à ruminer sans cesse les mêmes aliments. \\\" Seconde considération intempestive : De l’utilité et de l’inconvénient des études historique pour la vie ; §1 – traduction Henri Albert – Garnier Flammarion (page 78).
  • \\\" Il y a un degré d’insomnie, de rumination, de sens historique qui nuit à l’être vivant et finit par l’anéantir, qu’il s’agisse d’un homme, d’un peuple ou d’une civilisation. \\\" Seconde considération intempestive : De l’utilité et de l’inconvénient des études historique pour la vie ; §1 – traduction Henri Albert – Garnier Flammarion (page 78).
  • \\\" Ce n’est que par la plus grande force du présent que doit être interprété le passé : ce n’est que par la plus forte tension de vos facultés les plus nobles que vous devinerez ce qui, dans le passé, est digne d’être connu et conservé, que vous devinerez ce qui est grand. \\\" Seconde considération intempestive : De l’utilité et de l’inconvénient des études historique pour la vie ; §6 – traduction Henri Albert – Garnier Flammarion (page 130).
  • \\\" Quant au idoles qu’il s’agit d’ausculter, ce ne sont cette fois pas des idoles de l’époque, mais des idoles éternelles, que l’on frappe ici du marteau comme d’un diapason – il n’est pas d’idoles plus anciennes, plus sûres de leur fait, plus enflées de leur importance… Pas non plus de plus creuses… Cela ne les empêche pas d’être celles auxquelles on croit le plus. \\\" Crépuscule des idoles – Avant-propos – Traduction J.C. Hémery – Folio Essais.
  • \\\" La morale, dans la mesure où elle condamne dans l’absolu, et non au regard de la vie, par égard pour la vie, ou en regard des intentions de la vie, est une erreur intrinsèque, qui ne doit inspirer aucune pitié et relève d’une idiosyncrasie de dégénéré qui a déjà fait un mal infini !… \\\" Crépuscule des idoles – La morale une Anti-nature, §6 – Traduction J.C. Hémery – Folio Essais.
  • \\\" Dans d’autres cas, la forme aphoristique de mes écrits présente une difficulté : de nos jours on n’accorde pas suffisamment de poids à cette forme. Un aphorisme, si bien frappé soit-il, n’est pas \\\" déchiffré \\\" du seul fait qu’on le lit ; c’est alors que doit commencer son interprétation, ce qui demande un art de l’interprétation. \\\" […] \\\" Evidemment pour pouvoir pratiquer la lecture comme un art, une chose avant tout autre est nécessaire, que l’on a parfaitement oubliée de nos jours – il se passera donc encore du temps avant que mes écrits soient \\\" lisibles \\\" -, une chose qui nous demanderait presque d’être de la race bovine et certainement pas un \\\" homme moderne \\\", je veux dire : savoir ruminer… \\\" Généalogie de la morale – Avant-propos, §8 – traduction I. Hildenbrand et J. Gratien – Folio Essais (page 17).
  • \\\" Il faut renverser nos idées au sujet de la mémoire : c’est là que réside la principale tentation de croire à une \\\" âme \\\" capable de reproduire, de reconnaître, etc., en dehors du temps. Mais le vécu survit \\\" dans la mémoire \\\" ; qu’il \\\" revienne \\\", je n’y peux rien le vouloir n’intervient pas, pas plus que dans la venue d’aucune pensée. Il arrive une chose dont je prends conscience : maintenant une chose analogue arrive – qui l’appelle ? qui l’éveille ? \\\" Volonté de puissance I, livre premier §93 – traduction Geneviève Bianquis – TEL Gallimard.
  • \\\" La \\\" causalité \\\" nous échappe ; admettre entre les pensées un lien immédiat, causal, comme le fait la logique – c’est la conséquence de l’observation la plus grossière et la plus lourde. Toute sorte d’émotion se jouent entre deux pensées : mais les mouvements en sont trop rapides, c’est pourquoi nous les méconnaissons, nous les nions… \\\" Volonté de puissance I, livre premier §96 – traduction Geneviève Bianquis – TEL Gallimard.
  • \\\" Nos valeurs sont des interprétations introduites par nous dans les choses. Pourrait-il y avoir une signification dans l’en-soi !? Toute signification n’est elle pas justement une signification relative, une perspective ? Toute signification est volonté de puissance (toutes les significations relatives s’y peuvent ramener). \\\" Volonté de puissance I, livre deuxième §134 – traduction Geneviève Bianquis – TEL Gallimard.
  • \\\" Qu’on veuille bien, pour une fois, remonter en arrière. Si l’univers avait un but, ce but devrait être atteint. S’il y avait pour lui un état terminal, il devrait de même l’avoir atteint. \\\" Volonté de puissance I, livre deuxième §322 – traduction Geneviève Bianquis – TEL Gallimard.
nietzsche

« L'ar rière-pens ée, c'est que cette appréciation du concept de vrai est utile ; car le démontrable fait appel à ce qu'il y a de plus commun dans les cerve aux, à la logique ; aussi n'est-ce naturellement rien de plus qu'une norme utilitaire dans l'intérêt du plus grand nombre .

« Vrai », li démon­ tré » ces mots signif ent déduit par raisonneme nt, à supposer que les jugements que l'on apporte en conclusion soient déjà vrais (c'est-à-dire généralement admis).

Ainsi est vrai ce qui peut être ramené à des vérités généralement reconnues, selon des procédés généraux de raisonneme nt.

Cela signifie que l'axiome : «c e qui peut être démontré est vrai », suppose des vérités données par avance.

» F.

NIE TZSCHE • Pour quoi, selon Nietzsche « Est vrai ce qui peut être dé­ mon tré » « est une définition arbitraire du mot vrai »? • Pourquoi ne peut-elle « pas se démontr er »? (Cf le problèm e de « la pétition de principe » entre autres ...

).

• Imp ortance des «glissements » : «cela doit passer pour vrai, doit s'appeler le vrai »? • Pourquoi, selon Nietzsche, « cette appréciation du concept de vrai est utile »? • Comment comprenez-vous que « le démontrable fait appel à ce qu'il y a de plus commun dans les cerv eaux, à la logique »? • Comment comprenez-vous qu'il puisse être envisagé qu'il y ait un rapport entre cela et« l'intérêt du plus grand nombre »? • Comment comprenez-vous que « Vrai, démontré » ces mots signifient déduit par raisonnement, à supposer que les juge­ ments que l'on apporte en conclusion soient déjà vrais »? • Im portance de la notation « c'est-à-dire généralement admis » pour la cohérence de ce texte ? • Comment comprenez-vous la dernière phrase? - Est-ce « démontré »? • Comment pouvez-vous (s'il est possible ...

) rendre compte du fa it que dans ce texte Nietzsche emploie pour le moins un certain nombre d'outils propres à la démonstration (Cf car ; ainsi ; aussi ...

par exemple) ? • Que pensez-vous de la position et de l'argumentation de Nietzsche ? • En quoi ce texte a-t-il un intérêt philosoph ique?. »

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