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Nietzsche a écrit : "Dieu est mort". Qu'en pensez-vous ?

Publié le 31/07/2004

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nietzsche
C'est ce qu'on découvre au livre cinquième du « Gai savoir «:« C'est un fait, nous autres philosophes et "esprits libres", à la nouvelle que "le vieux Dieu" est mort, nous nous sentons comme touchés par la lumière d'une nouvelle aurore : notre coeur déborde de gratitude, d'étonnement, de pressentiment, d'attente - voici l'horizon redevenu libre... «Mais la mort de Dieu, ce n'est pas seulement la mort du Dieu chrétien et moral, mais de tous les dieux. Cet événement est énorme car il ouvre une nouvelle phase de l'histoire de l'homme, celle du « surhonune «. « Tous les dieux sont morts: nous voulons à présent que vive le surhomme - que ceci soit au grand midi notre dernière volonté! «, s'écrie Zarathoustra. L'insensé du « Gai savoir «, qui, le premier, avait annoncé que Dieu était mort et que nous étions tous ses meurtriers, avait aussi déjà, à sa manière, avancé l'idée du surhomme: « Ce que le monde a possédé jusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous nos couteaux - qui effacera de nous ce sang ? Avec quelles eaux nous purifierons-nous? Quelles expiations, quels jeux sacrés nous faudra-t-il inventer ? La grandeur de cette action, n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux pour paraître dignes de cette action ? « En fait, pour Nietzsche, il n'y eut pas d'action plus grandiose que l'assassinat de Dieu, et ceux qui naîtront après «appartiendront à cause de cet acte, à une histoire plus élevée que ne le fut jamais toute histoire ! «.

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« place du marché, criant sans cesse : Je cherche Dieu Je cherche Dieu! - Et comme là-bas se trouvaientprécisément assemblés beaucoup de ceux qui ne croyaient pas en Dieu, il provoqua une grande hilarité.

L'a-t-onperdu ? dit l'un.

S'est-il égaré comme un enfant ? dit un autre.

Ou bien se cache-t-il quelque part ? A-t-il peur denous ? S'est-il embarqué ? A-t-il émigré ? L'insensé se précipita au milieu d'eux et les perça de ses regards.

Où estallé Dieu ? cria-t-il, je vais vous le dire! Nous l'avons tué - vous et moi! Nous sommes tous ses assassins ! »Nietzsche est convaincu que l'humanité est arrivée au seuil d'une nouvelle période que l'on pourrait qualifier denihiliste et qui se caractérise par l'apparition d'immoralistes, de libres penseurs qui vivent en marge de la religion,mais aussi et surtout par une irréligiosité pratique chez une majorité d'hommes - irréligiosité induites par la viemoderne et l'habitude du travail qui a détruit de génération en génération « l'instinct religieux ». Au siècle du « positivisme » scientifique, de l'industrialisation et des révolutions politiques, la croyance au Dieuchrétien est tombée en discrédit.

« Dieu est mort », c'est d'abord un fait, une évidence.

Tant que valait lechristianisme, l'homme savait pourquoi il était là, il pouvait donner un sens à sa souffrance, combler le vide, « laporte se fermait à un nihilisme suicidaire ».

Certes, tout cela s'accompagnait d'un renoncement à la vie, mais ce«nihilisme passif » restait une volonté, car « l'homme préfère le néant à ne rien vouloir ».

Dieu mort, la fameusequestion de Schopenhauer: « L'existence a-t-elle un sens ? », prend toute sa force.

Et il insensé, dans « Le Gaisavoir », de s'écrier: «Comment avons-nous pu vider la mer ? Qui nous a donné l'éponge pour effacer l'horizon toutentier ? Qu'avons-nous fait, à désenchaîner cette terre de son soleil ? »La mort de Dieu, c'est la disparition de la « mer » et du « soleil », de l'horizon tout entier.

Et en ce siècle de « vide »ou de « néant infini », toute l'ingéniosité des hommes consiste à découvrir l'ivresse dans la musique, l'enthousiasmeaveugle pour des hommes singuliers ou des événements ; ou bien, plus modestement, dans le travail sans relâche, lesacrifice de soi à la science ou à un parti politique.

En fait, au lieu de croire en Dieu, on ne croit provisoirement enrien.

Alors, pourquoi Nietzsche présente-t-il la mort de Dieu comme un événement joyeux, comme un événementénorme, sans précédent dans l'histoire des hommes.

C'est un événement joyeux, parce que c'est la fin de lacroyance en un monde transcendant au nôtre, la fin du dualisme, c'est-à-dire de l'opposition entre l'ici-bas et l'au-delà, entre l'âme et le corps.

C'est donc la fin de toute une culture négatrice, nihiliste, qui dévalons ait ce monde, lecorps, la vie.

C'est la fin de la « moraline » judéo-chrétienne, du ressentiment, de l'esprit de vengeance, de cescontraintes qui écrasaient les hommes.

C'est précisément tout ce qui s'oppose à L'affirmation de la vie et queNietzsche veut détruire qui est en train de perdre son importance, qui a déjà pris fin, d'une certaine ère.

La mort deDieu est bien un affranchissement de l'homme qui était assujetti à un au-delà.

Et le philosophe y voit, non pas uneraison de s'attrister ou de s'assombrir, mais au contraire « un nouveau genre de lumière », « un bonheur », « unsoulagement », « une nouvelle gaieté », « un encouragement ».

C'est ce qu'on découvre au livre cinquième du « Gaisavoir »:« C'est un fait, nous autres philosophes et "esprits libres", à la nouvelle que "le vieux Dieu" est mort, nous noussentons comme touchés par la lumière d'une nouvelle aurore : notre coeur déborde de gratitude, d'étonnement, depressentiment, d'attente - voici l'horizon redevenu libre...

»Mais la mort de Dieu, ce n'est pas seulement la mort du Dieu chrétien et moral, mais de tous les dieux.

Cetévénement est énorme car il ouvre une nouvelle phase de l'histoire de l'homme, celle du « surhonune ».

« Tous lesdieux sont morts: nous voulons à présent que vive le surhomme - que ceci soit au grand midi notre dernière volonté!», s'écrie Zarathoustra.

L'insensé du « Gai savoir », qui, le premier, avait annoncé que Dieu était mort et que nousétions tous ses meurtriers, avait aussi déjà, à sa manière, avancé l'idée du surhomme: « Ce que le monde a possédéjusqu'à présent de plus sacré et de plus puissant a perdu son sang sous nos couteaux - qui effacera de nous cesang ? Avec quelles eaux nous purifierons-nous? Quelles expiations, quels jeux sacrés nous faudra-t-il inventer ? Lagrandeur de cette action, n'est-elle pas trop grande pour nous ? Ne sommes-nous pas forcés de devenir nous-mêmes des dieux pour paraître dignes de cette action ? » En fait, pour Nietzsche, il n'y eut pas d'action plusgrandiose que l'assassinat de Dieu, et ceux qui naîtront après «appartiendront à cause de cet acte, à une histoireplus élevée que ne le fut jamais toute histoire ! ».

Que signifie « le surhomme», sinon le dépassement de l'hommepar l'homme ? Mais encore ? Une affirmation de « la volonté de puissance », le passage du « tu dois » au «je veux ».L'homme sans Dieu doit se donner à lui-même sa volonté.«Je suis Zarathoustra, l'homme sans Dieu: où trouverais-je mon semblable ? Sont mes semblables tous ceux qui sedonnent eux-mêmes leur volonté et se défont de toute soumission.

»Est-ce que cela signifie, comme certains ont voulu croire, la domination de l'homme par l'homme ? Une apparition durègne des maîtres qui doit balayer la tourbe de l'humanité commune ? Ces interprétations, qui font de la volonté depuissance un appétit de domination, sont aberrantes.

Vouloir la puissance, c'est dire « oui » à la vie.

c'est se vouloirsoi-même plus grand.

Une telle volonté n'est de l'ordre de la possession, de l'avoir, mais de celui de l'être.

Il s'agit dene plus vivre dans la culpabilité, le ressentiment, la haine.

La meilleure image de cette volonté de puissanceaffirmative et créative, c'est Dionysos qui nous l'offre, ce dieu de la spontanéité, de la danse, du délireenthousiaste.

Dionysos, le contraire du Crucifié.La mort de Dieu signifie donc la résurrection de l'homme, d'un homme qui n'est plus responsable que de lui-même, quine se commande que lui-même, d'un homme parvenu à maturité.

Certes un tel homme peut trouver sa libertéextrême et vouloir mourir.

Mais à l'extrême de cette liberté, « la volonté de néant » peut s'inverser en « une volontéde l'éternel retour du même ».

Le passage du « tu dois » au «je veux» peut assurer la renaissance du «je suis ». Que signifie ce thème de l'éternel retour du même, affirmé, avec force, dans Ainsi parlait Zarathoustra et déjàprésent, implicitement, dans « Le Gai savoir » (aphorisme 310: « Volonté et vague ») ? Le dépassement dupessimisme, son inversion en l'homme le plus exubérant, le plus vivant qui soit.

Celui qui acquiesce à ce qui fut et àce qui est, celui qui veut l'avoir de nouveau, comme c'était et comme c'est, à jamais, pour l'éternité, en criantinsatiablement « da capo » :« Ainsi vivent les vagues - ainsi vivons-nous, nous autres êtres voulants! [...

] Dansez à votre gré, belles. »

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