Nietzsche: La volonté de puissance
Publié le 07/01/2004
Extrait du document
La notion de puissance
Prenons la notion de puissance. Celle ci ne désigne pas le pouvoir, et encore moins la violence. Est puissant, en effet, celui qui non seulement maîtrise les forces de la nature, mais maîtrise également cette maîtrise. Car ce n’est pas maîtriser que de faire de la maîtrise un but. C’est être dominé par la maîtrise, être esclave de celle ci. Et, finalement, c’est ne maîtriser les choses qu’en apparence. La vraie maîtrise est au-delà de la maîtrise. Elle survole les choses, en faisant oublier qu’elle les maîtrise. Elle est art*, et non violence. Élégance, et non lourdeur. Délivrance, et non répression des forces de la vie. Grâce, et non ressentiment*. L’homme puissant est un homme libéré, qui sait faire un tel usage de ses forces qu'il en devient rayonnant. C’est un homme si fort qu’il parvient à s’imposer par la force de son seul rayonnement. Le danseur qui arrache son corps* à la lourdeur des choses est le type même de l’homme rayonnant incarnant la puissance.
«
La science et la philosophie n'échappent évidemment pas à ce soupçon fatal.
La raison aime le pouvoir, aussi secache-t-elle volontiers derrière la bannière de la vérité.
Dans tes discussions, le raisonnement est un moyend'écraser l'autre, de le réduire au silence et Nietzsche y voit un masque de la volonté de puissance, masque idéalpuisque personne ne soupçonne qu'il puisse y avoir un visage derrière.Le christianisme a fait de l'immense désir de suicide qui régnait au temps de sa naissance le levier même de sapuissance: tandis qu'il interdisait de façon terrible toutes les autres formes de suicide, il n'en laissa subsister quedeux qu'il revêtit de la suprême dignité et qu'il enveloppa de suprêmes espoirs: le martyre et la lente mise à mort parsoi-même de l'ascète.
— Nietzsche.
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- VOLONTÉ DE PUISSANCE (LA), Essai d’une transmutation de toutes les valeurs, Friedrich Wilhelm Nietzsche
- Nietzsche considère comme une tendance fondamentale la volonté de puissance. Définir cette tendance et en apprécier l'importance. PLAN.
- Nietzsche, La Volonté de puissance, tome 1, § 97
- « C'est que la conscience n'est qu'un instrument ; et eu égard à toutes les grandes choses qui s'opèrent dans l'inconscient [...] il n'y a peut-être pas d'organe aussi mal développé, aucun qui travaille si mal de toutes les façons. » Nietzsche, La Volonté de puissance, 1901 (posthume). Commentez.
- Nietzsche considère comme une tendance fondamentale la volonté de puissance. Définir cette tendance et en apprécier l'importance.