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La non-lecture

Publié le 24/03/2011

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   Le vrai problème de la non-lecture se situe au niveau des adultes et particulièrement au niveau des jeunes adultes qui sont plus vulnérables que d'autres à la rechute dans « l'analphabétisme technique « qu'entraîne l'absence de pratique de la lecture. La période de vulnérabilité se situe à des âges variables et d'autant plus tôt que les études ont été plus courtes.    Cependant la fragilité des habitudes de lecture a d'abord des causes plus lointaines qui remontent à l'enfance pré-scolaire. C'est probablement durant cette période que s'élaborent les attitudes fondamentales envers le livre. Comme on l'a souvent montré, l'enfant qui aborde la fréquentation du livre avec le début de sa vie scolaire a tendance à associer la pratique de la lecture avec le monde de l'école, surtout s'il ne rencontre pas dans son milieu familial cette pratique. Si la scolarité est difficile ou peu satisfaisante, cela peut entraîner un dégoût de la lecture qui se traduit par un abandon total une fois les études terminées. Il est donc extrêmement important que le livre entre dans la vie de l'enfant avant l'âge scolaire et s'insère dès ce moment dans ses jeux et ses activités quotidiennes.    Dès la fin de la scolarité, les obstacles se multiplient. Ils sont d'ordre très divers [...]. Parmi les premiers obstacles, le manque de temps est en général la grande excuse invoquée pour ne pas lire. Elle n'est le plus souvent que le masque d'une aliénation plus profonde et plus multiforme. On peut même se demander si la lecture est jamais véritablement perçue comme un loisir dans la variés — § 3) qui rendent la lecture difficile, l'analyse pourrait donc constater que la lecture est cependant parfois considérée comme une activité de loisir et proposer des moyens pour qu'elle soit plus souvent vue sous cet angle (§ 2 : familiariser l'enfant pré-scolaire avec le livre).

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« • Il y a du plaisir littéraire sans livres (voir Quelques pistes) ou peut-être sans livres « classiques ». • Il ne faut pas oublier la vie au profit des livres : — alors que le livre devrait enrichir notre perception du monde, ne pas le laisser l'appauvrir, ce qui risque de seproduire si nous ne pouvons plus percevoir que par l'intermédiaire des livres ; — alors qu'il devrait nous permettre de mieux maîtriser le monde (par exemple maîtrise de l'abstraction donc meilleurecompréhension), ne pas nous laisser enfermer par lui ; exemples : — Le bilan dressé dans Lorenzaccio de Musset par Philippe Strozzi, qui a passé sa vie à rêver un monde idéal dansles livres, en restant incapable de réaliser concrètement la moindre parcelle de cet idéal. — La méfiance de Sartre dans Qu'est-ce que la littérature à l'égard du monde littéraire parisien, dont les réalisationsconcrètes semblent se borner à la signature de pétitions... II.

Mais dans notre culture telle qu'elle est, il est pourtant grave que la masse soit exclue de la lecture de qualité. • Les analphabètes sont rares : il faut remarquer toutefois qu'il est très difficile pour un analphabète de vivre dansles pays industrialisés (moyens de transports, démarches administratives, usage de machines — et de leur moded'emploi —, achats dans les magasins à grande surface...) • Dans le cas le plus fréquent, il n'y a pas analphabétisme, mais entraînement insuffisant à la lecture, qui ne donneaccès qu'à des lectures faciles.

L'inconvénient est double : — pour le plaisir : les lectures de distraction faciles sont aussi très monotones ; — pour le pouvoir : une presse écrite facile (ou l'absence totale de lecture de journaux) risque de faire des citoyenspeu informés, disposant de peu d'éléments pour prendre des décisions politiques ; plus largement, l'accès au pouvoirpolitique passe par le livre (modèles de discours, types de raisonnement utilisés dans les débats politiques,appartiennent à l'expression écrite et non orale) ; plus modestement enfin : même si on sait lire, une certainemaladresse dans la pratique de la lecture peut entraîner une mauvaise compréhension de contrats d'assurances, devente etc., et des erreurs ou des difficultés graves. III.

Il est donc intéressant de répandre une bonne maîtrise de la lecture. • Si la lecture fait plaisir, on la pratiquera plus souvent, donc de mieux en mieux.

L'idée exprimée par Escarpit au § 2correspond à toutes les pédagogies de la motivation et du plaisir (Freinet par exemple). • Mais un autre moyen d'accès à la lecture peut être l'envie d'écrire, qu'il faudrait donc savoir susciter : — par la création théâtrale : représenter des situations par les gestes et les sons peut donner la possibilité de lesexprimer plus abstraitement ensuite (donc d'écrire et de s'habituer à lire) et peut permettre aussi, sans mêmepasser par l'écrit d'acquérir plus de pouvoir sur le monde qui vous entoure (voir ce qu'en dit Boal dans son livre,Théâtre de l'opprimé) ; — par l'écriture : une écriture aussi libre et authentique que possible, ce qui n'est pas forcément facile à atteindredans un cadre scolaire.

Voir le livre d'Élisabeth Bing, et je nageai jusqu'à la page.... »

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