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Le non-sens a-t-il du sens ?

Publié le 05/03/2004

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SENS (lat. sensus; de sentire, sentir, juger)

Mot qui rencontre en français trois grandes acceptions bien distinctes : soit il désigne toutes sortes de facultés, faculté de sentir ou de juger (1), soit il est syn. de signification (2), soit il évoque simplement l'orientation d'un mouvement (3). 1. Terme équivoque qui désigne aussi bien la faculté d'éprouver des sensations (les cinq sens), les sens comme organes récepteurs, la faculté de connaître intuitive (sens intime ou sens intérieur sont alors parfois syn. de conscience), le jugement (comme dans l'expression usuel « à mon sens »), par suite le bon jugement (le bon sens, syn. de raison, ou sens commun), mais aussi le sens moral (la faculté innée de reconnaître intuitivement le bien et le mal, la conscience morale en tant que pouvoir d'appréciation ou de discernement); 2. d'abord, intention de celui qui parle ou agit (ce qu'il veut dire ou se propose de faire, sens d'une phrase ou d'une démarche), puis valeur objective d'un signe, telle qu'elle est fixée par l'usage ou par une convention (acception d'un terme); 3. syn. de direction dans le langage courant (le sens des aiguilles d'une montre). Or, pour l'homme, la question de la signification et de l'orientation se recoupent souvent : ainsi, quand nous cherchons à déterminer le sens de notre existence, nous nous demandons à la fois quelle est sa finalité (en vue de quelle fin agissons-nous ?) et quelle signification lui donner (pourquoi ma vie vaut-elle d'être vécue ?). Les existentialistes ont montré que c'est mon projet (la direction que je lui insuffle librement) qui donne sens à ma vie, qui fait qu'elle signifie quelque chose. De même, la question du sens de l'Histoire pose le double problème de sa direction et de sa signification, c.-à-d. pour les philosophes modernes celui de sa finalité.

« [ I Le non-sens est dépourvu de sens j •U·ü• Le non-sens est absurde et ne peut donc pas avoir de sens.

Il échappe à la raison comme à toute logique; il est ce qui est irrationnel par excellence, c'est-à-dire sans raison d'être ni de ne pas être.

Le non-sens est la déraison C e qui est dépourvu de signification engendre la folie.

Le non­ sens est sans causalité ni raison, et constitue Le non-sens est contradictoire L e non-sens est con­ traire à la logique.

•la dernière démarche de la raison est de reconnaitre qu'il y a une infinité de choses qui la surpassent ; elle n'est que faible, si elle ne va jusqu'à c:anneîlre cela.• Pascal, Pensées en quelque sorte une force aveugle: quelque chose agit sans raison apparente.

Ainsi, celui I qui commet un meurtre --------- purement gratuit, sans mobile ni intérêt parti­ culier , commet un acte qui échappe à toute expli­ cation.

On est en pré­ sence d'un pur néant.

On ne saurait produire du sens à partir de pro­ positions contradictoires : on ne peut affirmer à la fois qu ' il pleut et qu 'il ne pleut pas .

Le non­ sens concilie le possible et l'impossible , le vrai et le faux, qui s'excluent les uns les autres.

Pour Nietzsche, cet «illo­ gisme » nous confronte au «non-savoir» et au «faux savoir » (Le Livre du philosoph e).

Le non-sens est le mal L e non-sens ne dé­ signe rien; il revêt l'apparence d'un sens caché là où il n'y en a pas.

Tout se passe com­ me si le non-être ou l'ab­ sence d'être s'efforçait de se substituer à l'être.

Le non-sens est, en d'au­ tres termes , un défaut de sens .

Selon Descartes, «le mal n'est rien de réel, mais seulement une pri­ vation ».

(Le ttr e à Élisa­ b eth , du 6 octobre 1645) .

Seul l'esprit s'acharne à vouloir que tout ait un sens, même le non-sens.

Ce dernier ne comporte en lui-même aucun sens.

Il n'est rien.

Pur non -être, la raison ne peut que l'ignorer.. »

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