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NORMA de BELLINI

Publié le 15/10/2010

Extrait du document

 

opéra italien du XIXème siècle de Vincenzo BELLINI (1801-1835)

• «tragédie lyrique« en deux actes • livret italien de Felice Romani (d'après une tragédie de Soumet, Norma ou l'infanticide) • créé en 1831 à Milan

 

« et de la société : la sensibilité sublime et terrible de Norma s'épanouit dans un monde sévère et barbare.

Normareprésente une sorte d'archétype des héroïnes de la tragédie romantique : déchirée entre son devoir spirituel etpatriotique de vestale gauloise et sa passion pour un Romain, hésitant entre la fureur meurtrière et l'amour maternel,entre le désir de vengeance et le sacrifice, elle ne peut trouver d'apaisement que dans la mort.

Un climat solennelpréside au drame, depuis l'ouverture, qui évoque l'univers guerrier des Romains et l'univers mystique des Gaulois.Mais l'atmosphère étrange et nocturne qui enveloppe les accès de mélancolie ou de rage de Norma est typiquementromantique : cette forêt où s'accomplissent des rituels magiques, ce clair de lune, cette nature redoutée et adorée,rappellent le roman de Chateaubriand Atala et l'opéra de Weber, Le Freischütz. Pour Bellini, «le drame musical doit faire pleurer, frissonner d'horreur».

La prodigieuse inspiration mélodique ducompositeur s'accompagne en effet d'un sens dramatique aigu.

Conformément à l'esprit romantique, la beauté duchant ne se sépare jamais de l'expression : le bel canto reste constamment au service de la tragédie.

La poésie élégiaque du chant bellinien culmine dans la longue cavatine de Norma au premier acte, introduite par une flûteaérienne.

Cette page, l'une des plus fraîches et les plus émouvantes du répertoire de soprano, commence par uneprière à la lune («Casta diva», Chaste déesse), mais se transforme insensiblement en une supplication à son amantperdu, («Ah ! riedi ancora quai en i allora», Ah ! redeviens encore celui que tu fus alors).

Les vocalises auxquelles lavoix s'abandonne ne visent pas seulement à faire briller l'interprète : elles renforcent l'expression dramatique, entraduisant l'envolée de la rêverie, le mouvement intérieur d'un personnage incapable de s'arracher à ses tourments.Les mélodies ornées sont réservées à des moments de contemplation ou d'épanchement : Bellini sait aussi composerdes scènes nerveuses, en utilisant une déclamation très mélodique, un récitatif arioso.

On peut citer le duo entre les deux rivales au premier acte, le trio entre Adalgise, Pollion et Norma à la fin du premier acte, l'affrontement entreNorma et Pollion, et à la fin, le trio entre Norma, Pollion et Orovèse.

Les choeurs des druides sont trèsimpressionnants, notamment l'appel à la guerre du deuxième acte : «Guerra, guerra !». On a souvent déploré chez Bellini la pauvreté de l'orchestration.

En réalité, si l'orchestre reste subordonné à la voix,certaines innovations préfigurent les procédés que Wagner a mis en oeuvre cinquante ans plus tard, et l'on a parfoiscomparé Norma à Isolde.

L'auteur de Tristan avouait d'ailleurs : «J'admire en Norma l'inspiration mélodique, unie avec la plus profonde réalité à la passion la plus intime ; une grande partition qui parle au coeur, le travail d'ungénie.» ENREGISTREMENT RECOMMANDE EMI 7473048 (mono) : Choeur et orchestre de la Scala de Milan.

Dir.

Tullio Serafin.

Maria Callas (Norma), Ebe Stignani (Adalgise), Mati° Filippeschi (Pollion), Nicola Rossi-Lemeni (Orovèse).. »

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