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Nos connaissances dérivent-elles de l'expérience ?

Publié le 06/03/2004

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Or, les faits d'expérience ne nous sont jamais donnés qu'à l'indicatif et, comme l'a justement dit POINCARÉ, il est impossible de transformer un indicatif en un impératif. C'est pourquoi le sens commun: est porté à concevoir la conscience comme un savoir inné, c'est-à-dire ne devant rien à l'expérience. Les philosophes font valoir de préférence les principes rationnels qui, étant universels et nécessaires, ne sauraient nous être donnés par l'expérience. Celle-ci nous apprend, en effet, quels sont les objets possédant un caractère déterminé; elle ne saurait nous apprendre que tous les objets réels et possibles possèdent, et possèdent nécessairement, cette propriété. Or, les principes énoncent des affirmations de cette portée : « Tout a sa raison suffisante », disons-nous bien que nous soyons incapables de donner la raison suffisante de nombre de choses que nous constatons. Cela ne suffi 1-il pas à montrer que les principes de la raison ne viennent pas de l'expérience ? Cette réponse est confirmée par le fait que les animaux, qui font les mêmes expériences sensorielles que l'homme, ne possèdent cependant ni principes moraux, ni principes rationnels. B. Les raisons de le croire. - Il n'en reste pas moins vrai que l'enfant qui vient de naître est aussi ignorant des principes que des particularités du monde extérieur que lui révéleront ses sens : il acquiert les principes comme le reste, sinon de la même manière.
Notre premier rapport au monde est d'abord sensible. Tout semble commencer par l'expérience au sens d'une rencontre sensible que nous faisons avec le monde. Ici, vous pouvez partir des thèses empiristes et montrer en quoi la connaissance est fondée sur l'expérience sensible externe et interne. Cette thèse empiriste peut être critiquée avec la philosophie kantienne. Kant va montrer alors qu'il existe des jugements synthétiques a priori ou que l'expérience est toujours mise en forme par un esprit qui la structure.

« Seconde correction Dans la vie quotidienne, la recherche du savoir est très souvent soumis à la perception sensible des évènements.

Il paraîtrait légitime d'affirmer que si quelque chose nous apparaît d'une telle sorte, il ne peut nousapparaître différemment.

Nos connaissances viendraient alors toutes de l'expérience.

Egalement devant les limitesque peut avoir cette théorie, d'autres philosophes se sont penchés sur le concept des idées innées non soumis àl'expérience...Nous allons tout d'abord analyser ces deux principes puis définir de manière nécessaire commentarriver au savoir de la manière la plus juste. I) En quoi la perception peut apporter le savoir? A) L'experience Tout d'abord, nous allons montrer en quoi la perception peut apporter le savoir.

L'expérience sensible est dans la plupart des cas la première source de savoir car elle permet de montrer les choses telles que l'homme leperçoit.

Par exemple, le fait de savoir qu'un tissu est plus doux qu'un autre n'est sue que si on a fait l'expérience dutoucher de ce tissu.

De même, pour évaluer un parfum, un aliment, le sens olfactif est la seule manière de parvenir àune connaissance.

Celle-ci n'est sue que par perception.

Toutes perceptions permettent alors d'acquérir un savoirsur un objet à travers ce qu'il reflète.

La thèse empiriste soutient cette idée d'expérience utile et va même plus loindans ce raisonnement.

Pour les empiristes anglais classiques, t outes les connaissances de l'homme, y compris les principes de la raison dérivent de l'expérience.C'est ainsi que pour Locke, il n'existe ni connaissance ni principe inné.

Dans « Essai sur l'entendement humain »,critiquant l'innéisme de Descartes, Locke avance la thèse de la « table rase » : l'esprit de l'être humain, avant touteexpérience et éducation (celui du nouveau-né par exemple), est comme une tablette de cire, vierge de touteécriture.

Nos idées simples viennent de la sensation et de la réflexion.

Les idées complexes et en particulier lescatégories de substance, de mode et de relation sont le produit de la combinaison des idées simples.

Pour Humeaussi les principes de la raison ne sont pas innés mais acquis par l'expérience.

Comme philosophie générale,l'empirisme affirme avec Locke que nos idées ne sont pas, comme le pensait Descartes, innées, mais qu'ellesproviennent de l'expérience.

B) L'expérience suffit-elle dans la quête du savoir ? Cependant, pour arriver à une connaissance plus profonde, l'expérience suffit-elle dans la quête du savoir ? Eneffet, comment l'expérience peut-elle établir des rapports de cause à effet si celle-ci ne s'appuie que sur des suitesd'évènements sans rapport logique. Pour Hume, sont données à l'esprit d'abord des impressions, à savoir desperceptions vives, et en second lieu les idées qui en sont les copies affaiblies(Traité de la nature humaine).

Au point de départ de sa philosophie, nousrencontrons donc, non seulement des données élémentaires, mais encore desdonnées qui ne se distinguent que par la manière dont nous en faisonsl'expérience.

Il n'y a pas d'extériorité, celle des choses* dont nous instruisentles sens, ni d'intériorité, celle de l'esprit quand il réfléchit sur lui-même : il n'ya que l'expérience et ses critères, la vivacité ou la faiblesse du senti.Toute la pensée relève alors des relations entre ces données et de la manièredont nous les éprouvons.

C'est dire qu'il n'y a aucune relation, si ce n'estcelles que l'esprit établit.

Ainsi, l'idée de causalité, qui signifie qu'il y a uneconnexion nécessaire entre deux choses, la cause et l'effet, n'est pas perçuedans les choses mêmes, mais vient de ce que l'esprit prend l'habitude de leslier (Enquête sur l'entendement humain).

C'est une simple tendance del'esprit, une association spontanée entre ses idées, qui nous fait croire à unecausalité que nous n'observons jamais. Supposons avec Russell, une dinde consciencieusement inductiviste amenéeun beau jour dans une ferme d'élevage.

Le premier jour, on la nourrit à 9heures du matin.

Rigoureuse, elle note l'énoncé d'observation : « Tel jour X,j'ai été nourrie à 9 heures ».

Le second, idem… Comme elle est scrupuleuse,elle fait varier les conditions expérimentales : qu'il neige ou qu'il fasse beau, que ce soit un homme ou une femme, on lui donne toujours à manger à 9 heures.

Elle se croit donc autorisée pourfinir à énoncer le principe général : « On me donnera toujours à manger à 9 heures du matin ».

Le lendemain est lejour de Noël, et à 8 heures on lui coupe la tête.Logiquement, tous nos raisonnements inductifs sont exposés au même risque que celui de la pauvre dinde, même sipsychologiquement il n'en va pas de même, si nous avons souvent beaucoup de mal à nous persuader de l'absenced'assurance de tels raisonnements et s'ils emportent avec eux une très forte croyance.

En aucun cas ce n'est unecertitude.

Rien ne me garantit que le prochain corbeau sera noir, que mon eau bouillira demain à 100° ou que lesoleil se lèvera à nouveau.

Hume fut le premier à souligner fortement qu'il n'y a aucune nécessité logique à ne pasconcevoir le contraire , alors que dans une déduction, en revanche, la conclusion est la conséquence nécessairedes prémisses.. »

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