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Nos désirs sont-ils nôtres ?

Publié le 01/12/2005

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Derrière ce sujet ambigu, se cache la mécanique propre au désir. Mais qu'est-ce que le désir ? Platon, dans Le Banquet, avait déjà répondu. Le désir est manque : « Celui qui désire désire une chose qui lui manque et ne désire pas ce qui ne lui manque pas. » Tout désir, par conséquent, est d'absence : « Ce qu'on n'a pas, ce qu'on n'est pas, ce dont on manque, voilà les objets du désir et de l'amour » (Le Banquet, 200, a-e). Aussi, on croit trop souvent être l'origine de ses propres désirs, qu'ils sont spontanés, presque semblables aux besoins. Cela serait évacuer une dimension la dimension sociale, imitative du désir. Un désir qui ne serait que personnel a-t-il un sens, un espoir d'être satisfait, est-il simplement possible ? C'est à travers la connaissance des mécanismes du désir, et la place qu'autrui tient que l'on pourra comprendre la véritable origine des désirs.

Le désir est ce qu'il y a de plus intime, de plus intérieur et de plus personnel en moi. En ce sens je peux dire que le désir est mien :mien au sens où il prend son origine et son émanation en moi. Le désir présente sous la forme et les caractéristiques de mon intériorité. Or en quoi mon désir est-il mien ? Comment puis-je savoir si tel ou tel désir est mien ou pas ? Un désir peut-il ne pas provenir de moi et en ce sens ne pas être mien ? Si un désir n'est pas mien, à qui peut-il bien être ? D'où viennent véritablement nos désirs ?

« autre objet que nous avons aimé auparavant, encore que nous ne sachions pas ce que c'est.

Et bien que ce soitplus ordinairement une perfection qu'un défaut, qui nous attire ainsi à l'amour, toutefois, à cause que ce peut êtrequelquefois un défaut, comme en l'exemple que j'en ai apporté, un homme sage ne se doit pas laisser entièrementaller à cette passion, avant que d'avoir considéré le mérite, de la personne pour laquelle nous nous sentons émus". 1) Dégagez l'idée essentielle du texte et les étapes de l'argumentation. 2) Comment Descartes explique-t-il l'origine de la passion amoureuse ? Réponses rédigées 1.

Comment comprendre l'origine d'une inclination qui nous porte vers une personne ?Souvent, selon Descartes, cette inclination provient du pouvoir qu'a cette personned'évoquer en nous, par telle ou telle de ses caractéristiques, une autre personneaimée dans le passé.La thèse de Descartes est d'abord illustrée par un exemple personnel, puis explicitéeà partir d'une généralisation réfléchie de cet exemple.

Le texte comporte donc deuxétapes essentielles.

La première, exposant l'exemple, comporte à peu près la moitiédu texte (jusqu'à: « je n'en ai plus été ému »).

Descartes y évoque d'abord un amourd'enfance, et y met en place le rôle de l'association originaire entre le sentimentd'amour, suscité par la jeune fille, et l'impression liée à une caractéristique de cettejeune fille (le fait de loucher).

Dans un deuxième temps, il réfère à cette associationoriginaire la propension qu'il a eue à aimer des femmes qui louchaient, tant qu'iln'avait pas pris conscience de cette association.

La deuxième étape explicite etgénéralise le sens de l'exemple proposé.

Elle comporte elle-même deux temps.

Dans lepremier temps, Descartes revient sur le mécanisme d'association qui, généralement,tend à susciter une inclination préférentielle.

Dans le second temps, il en appelle àune maîtrise des passions, essentiellement par la mise en oeuvre d'une retenue liée àun souci de prise de conscience et de réflexion. 2.

De fait, le texte caractérise une tendance à aimer pour certains motifs plutôtqu'une origine générale de toute passion amoureuse.

La fin du texte, se référant aupouvoir de retenue et d'examen dont tout homme dispose, en appelle non à unenégation de la passion, mais à un consentement réfléchi, excluant tout abandonaveugle.

La vie affective de l'homme apparaît ici tout à la fois commetendanciellement soumise à des mécanismes d'association (que plus tard Freud etPavlov, chacun à sa manière, souligneront) et potentiellement maîtrisée par le pouvoirde réappropriation de l'esprit.

Une première expérience vécue, référence originaire, lieun sentiment s'adressant à la totalité d'une personne, et la valorisation d'un détail (icile fait de loucher) qui lui est graduellement associé.

Ce n'est pas, bien sûr, ce détailqui suscite l'amour, car il n'est remarqué et valorisé qu'en raison de l'association elle-même.

Plus tard, lorsque tout semble oublié, la seule perception du même détail, parle pouvoir d'évocation qu'elle comporte, tend à susciter une inclination amoureuse.

Àcelle-ci, selon Descartes, le sujet peut résister.

Puissance de la conscience, auto-examen, libre-arbitre suspendent l'emprise de l'inclination amoureuse, la passion àvenir étant alors dans le pouvoir de la volonté elle-même. 3.

TRANSITION Mon désir est mien au sens où il émane de moi et renvoie à mon intériorité la plus profonde.

Or se demander si mondésir est mien c'est aussi se demander si je suis maître de mes propres désirs et s'ils émanent tous de moi. II Un désir peut-il ne pas être mien ? 1.

La distinction des désirs TEXTE Platon Le Banquet " - Parmi les plaisirs et les désirs non nécessaires, certains me semblent illégitimes ; ils sont probablement innés enchacun de nous mais réprimés par les lois et les désirs meilleurs, avec l'aide de la raison, ils peuvent, chez quelquesuns, être totalement extirpés ou ne rester qu'en petit nombre et affaiblis, tandis que chez les autres, ils subsistentplus forts et nombreux.- Mais de quels désirs parles-tu ?- De ceux, répondis-je, qui s'éveillent pendant le sommeil, lorsque repose cette partie de l'âme qui est raisonnable,douce et faite pour commander à l'autre, et que la partie bestiale et sauvage, gorgée de nourriture et de vin,tressaille, et après avoir secoué le sommeil, part en quête de satisfactions à donner à ses appétits.

Tu sais qu'enpareil cas elle ose tout, comme si elle était délivrée et affranchie de toute honte et de toute prudence.

Elle ne. »

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