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Nos rêves ont-ils un sens, ou plusieurs sens, ou n'ont-ils aucunsens ?

Publié le 23/03/2004

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S'il est vrai que « la moitié de notre vie, ou presque, se déroule dans un état d'inconscience plus ou moins poussée (I),, il peut être intéressant, pour comprendre la psychologie humaine dans sa totalité, d'étudier les rêves, ces messages qui nous parviennent de temps à autre de l'inconscient. Mais une question préliminaire s'impose : ces messages n'ont-ils aucun sens ? Ont-ils un sens ? Ont-ils plusieurs sens ?
I. — LES REVES N'ONT PAS DE SENS.
II. — LE SENS PHYSIOLOGIQUE DES REVES.
III. — LE SENS PSYCHOLOGIQUE DES RÊVES. 


« III.

— LE SENS PSYCHOLOGIQUE DES RÊVES. Dans ce domaine, plusieurs lignes de force peuvent retenir l'attention, selon que l'on considère le rêve commerésurgence du passé, comme anticipation de l'avenir, comme compensation ou comme produit de l'inconscientcollectif. a) Le rêve comme résurgence du passé. — En vertu du principe de raison suffisante, on peut être amené à rechercher la cause efficiente: du rêve dans tel élément du passé.

C'est ainsi qu'un désir conscient, mais combattu,se manifeste parfois.

Par exemple, le petit Hermann, chargé de porter des cerises particulièrement appétissantes,s'acquitte de sa commission, et rêve ensuite qu'il mange ces fruits.

Dans un cas semblable, il n'est pas difficile deprendre conscience du sens du rêve.

Mais c'est rare.

Il arrive plus souvent que les images oniriques soientdéconcertantes.

particulièrement lorsqu'il s'agit de névroses.

FREUD prétend alors essayer de retrouver «l'introuvable expérience traumatisante du passé » qui est à l'origine des complexes. L'inconscient peut être connu parce qu'il est une force qui se manifestedans la conscience. «L'interprétation des rêves est la voie royale de la connaissance del'inconscient dans la vie psychique.»Freud, Sur le rêve (1900). • L'inconscient freudien n'est pas une forme atténuée de conscience: c'est larégion du psychisme humain, chargée de notre libido, c'est-à-dire del'ensemble de nos désirs sexuels, qui agit sur nos actes et sur nos pensées.Ainsi, pour Freud, rien de ce que nous disons, faisons ou ressentons n'estjamais dû au hasard, mais est le signe d'un désir inconscient.

D'où les lapsusou les actes manqués.• Les rêves sont la «voie royale» de la connaissance de l'inconscient.

Partantdu principe, établi à travers l'étude de nombreux cas, que «le rêve estl'expression de désirs refoulés», la psychanalyse permet de retrouver quelssont les désirs inconscients à l'ouvre chez les individus.

En les identifiant, ellepermet parfois de lever leurs angoisses et de les faire sortir de leurs névroses. « Le rêve suivant qui a d'ailleurs, parmi ses antécédents, un état névrotique,vous intéressera sous plusieurs rapports.Il voyage en chemin de fer.

Le train s ‘arrête en pleine campagne.

Il pense qu'il s'agit d'un accident, qu'il faut songer à se sauver, traverse tous les compartiments du train et tue tous ceuxqu'il rencontre : conducteur, mécanicien, etc.A cela se rattache le souvenir d'un récit fait par un ami.

Sur un chemin de fer italien on transportait un fou dans uncompartiment réservé, mais par mégarde on avait laissé entrer un voyageur dans le même compartiment.

Le fou tuale voyageur.

Le rêveur s'identifie donc avec le fou et justifie son acte par la représentation obsédante, qui letourmente de temps à autre, qu'il doit « supprimer tous les témoins ».

mais il trouve ensuite une meilleure motivationqui forme le point de départ du rêve.

Il a revu la veille au théâtre la jeune fille qu'il devait épouser, mais dont ils'était détaché parce qu'elle le rendait jaloux.

Vu l'intensité que peut atteindre chez lui la jalousie, il seraitréellement devenu fou s'il avait épousé cette jeune fille.

Cela signifie : il la considère comme si peu sûre qu'il auraitété obligé de tuer tous ceux qu'il aurait trouvés sur son chemin, car il eût été jaloux de tout le monde.

Nous savonsdéjà que le fait de traverser une série de pièces (ici le compartiment) est le symbole du mariage.A propos de l'arrêt du train en pleine campagne et de la peur d'un accident, il nous raconte qu'un jour où ilvoyageait réellement en chemin de fer, le train s'était subitement arrêté entre deux stations.

Une jeune dame qui setrouvait à côté de lui déclare qu'il va probablement se produire une collision avec un autre train et que dans ce casla première précaution à prendre est de lever les jambes en l'air.

Ces « jambes en l'air » ont aussi joué un rôle dansles nombreuses promenades et excursions à la campagne qu'il fit avec la jeune fille au temps heureux de leurspremières amours.

Nouvelle preuve qu'il faudrait qu'il fût fou pour l'épouser à présent.

Et pourtant la connaissanceque j'avais de la situation me permet d'affirmer que le désir de commettre cette folie n'en persistait pas moins chezlui.

» FREUD, « Introduction à la psychanalyse » (1917). b) Le rêve comme anticipation de l'avenir. — Sans nier la valeur de la thèse de l'auteur de la Science des rêves, JUNG ne veut pas que l'on généralise.

« Les rêves sont souvent des anticipations, dit-il, qui perdent tout leur sens àêtre examinées d'un point de vue purement causal.

» Le rêve est souvent orienté vers l'avenir, spécialement quandil s'agit d'un rêve initial, c'est-à-dire du rêve que l'on a en début de traitement.

L'une des patientes de JUNG rêve,par exemple, qu'elle vient de passer la frontière.

Mais plutôt que de vues prophétiques, vaudrait-il mieux parler ici durêve comme de l'expression imagée et dramatisée des désirs et des craintes normales ou anormales du présent. c) Le rêve comme compensation. - JUNG voit dans la compensation un des grands moteurs de la vie psychique :. »

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