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Notes de cours: LA CONNAISSANCE DU VIVANT.

Publié le 25/10/2009

Extrait du document

 
La Nature se présente à nous comme un ensemble de phénomènes physiques et vitaux, dont notre esprit prend conscience. De quelles réalités les phénomènes objectifs sont-ils l'apparence? Les expliquer par la matière, c'est, semble-t-il, se condamner à ne pouvoir, comprendre la conscience même que nous en prenons, l'ordre qui les régit, l'unité qu'ils présentent et, en un mot, qu'ils soient connaissables. Faut-il donc croire que tout soit esprit? Le donné demeure rebelle à ses explications, le cours du monde est étranger à ses valeurs, la qualité reste extérieure à ses systèmes. La Nature semble donc révéler deux principes irréductibles: l'esprit paraît en elle se heurter à la matière, qui lui résiste et le sépare de lui-même.
 
 
 

  • 1 LA REALITE DU MONDE.
Le problème le plus ancien et le plus général que se soit posé la pensée philosophique est celui de la réalité du monde: en quoi consiste l'existence du monde, et quel mode de réalité convient-il de reconnaître aux choses?
 
A. Le réalisme:
 
           On englobe sous le nom de réalisme les doctrines qui reconnaissent aux choses une existence indépendante de toute pensée.
 
a) La plupart des hommes croient à l'existence hors des qualités que nous percevons.  Aristote et les physiciens du Moyen-Age ont aussi professé un réalisme qualitatif. Mais, un tel réalisme semble difficile à tenir. Les sensations sont relatives au sujet, à ses organes, à son état physiologique, à ses sensations antérieures; les sens nous font souvent illusion; les rêves, les hallucinations sont subjectivement indiscernables de la perception. Les découvertes de la science montrent aussi que sons et couleurs n'existent pas tels que nous les percevons. Mais, un seul argument semble suffire à établir que le monde extérieur n'est pas objectivement composé de qualités sensibles: on ne saurait comprendre en effet comment une qualité sensible pourrait demeurer indépendamment d'un esprit qui la perçoive. Les qualités sensibles sont des états psychiques, elles ne peuvent constituer un réel indépendant de l'esprit.
 

« en toute réalité le résultat du développement du Moi absolu).D'autres voient dans l'univers une collection d'esprits, et demeurent pluralistes (ainsi, pour B erkeley , le monde comprend l'esprit de Dieu et les esprits finis).

Du reste, l'affirmation selon laquelle toute existence se ramène à l'esprit peut être entendue en des senstrès différents: 1) On peut considérer l'esprit comme étant avant tout conscience.

C'est ce que fait Berkeley , lorsqu'il définit notre esprit comme étant le siège de nos perceptions (il est vrai que Berkeley considère souvent l'esprit, en tant qu'activité et que, pour lui, nos perceptions résultent de l'action de l'esprit de Dieu sur nos propres esprits).

2) On peut considérer l'esprit dans sa substance même, et en tant qu'âme (c'est ainsi que Leibniz estime que la réalité est composée de substances spirituelles, ou monades).

On peut y voir avant tout une volonté(Schopenhauer estime que le réel est volonté). 3) En un sens différent, on peut considérer l'esprit comme un ensemble d'idées, de relations, et donner à ces idées,à ces relations une valeur objective.

Ainsi, pour Platon , les Idées sont seules réelles, les choses sensibles n'existent que dans la mesure où elles y participent.

En dernière analyse, tout se réduit à la participation des Idées entre elles.Pour Hegel , l'absolu est l'idée, et le mouvement dialectique de l'esprit, opérant par thèse, antithèse et synthèse est celui de l' Etre lui-même. Et sans doute, est-il impossible de réfuter directement l'idéalisme.

Pour montrer qu'il existe une réalitéextérieure à l'esprit , il faudrait en effet sortir de l'esprit, ce que nous ne pouvons faire, la seule réalité dont nousavons une conscience immédiate étant notre esprit et ses états.

C'est en ce sens que Descartes a déclaré que l'âme était plus aisée à connaître que le corps, et qu'il a fait de la connaissance du moi pensant le point de départde sa philosophie).L'esprit ne peut concevoir le réel que sur le modèle de ce qu'il connaît , autrement dit que comme étant esprit, ouqualité donnée à l'esprit.

Si donc nous voulons affirmer un réel indépendant de l'esprit, il nous faudra tenir ce réelpour inconnaissable.

Autrement dit, l'affirmation de l'existence d'un réel en soi coïncidera avec la négation de lapossibilité de le connaître, et donc avec la condamnation de toute métaphysique de l'objet.

Telle fut la positionkantienne.Or, il ne nous paraît pas légitime de combattre une telle philosophie en se bornant à nier, comme le fait l'idéalisme,l'existence de ce dont nous ne saurions avoir d'idée positive.

Sans doute l'esprit se pose-t-il comme totalité, et ne peut-il concevoir une réalité quelconque que sur sonpropre type.

Les idéalistes y voient la marque de son infinité.

On peut y voir le signe de son impuissance à sortir delui-même.

Mais quel besoin, dira-t-on, pouvons-nous avoir d'admettre ainsi un "non-esprit" ? C'est que, nous semble-t-il, le contenu de la conscience est tel qu'on ne peut en rendre compte sans faire appel à une réalitéextérieure à elle.

Le réel se présente à nous avec des caractères opposés à ceux de l'esprit: il est spatial; il esttemporel, et l'esprit ne peut comprendre que le temps soit irréversible, que l'on ne puisse revenir en arrière, que lemonde change, que ce qui a été cesse d'être.

Les choses nous apparaissent comme des ensembles de qualitéssensibles: elles sont donc faites de données irrationnelles et irréductibles à l'esprit.

Le réel présente des caractèresirréductibles et rebelles à l'esprit.

Au reste, l'évidence la plus fondamentale, celle que les arguments de l'idéalisme ne peuvent parvenir àsupprimer et à bannir, c'est l'évidence de l'Etre.

De cette évidence part la perception, tout objet étant construit surfond de réel.

Il nous paraît donc légitime de séparer le problème ontologique du problème de l'objectivité, ce qui, dureste, revient, une fois encore, à séparer la philosophie de la science.

Pourtant, ces deux domaines n'ont pas été,dans l'histoire des idées, nettement distingués, et les philosophes ont étudié l'espace, le temps, la matière, la vie,c'est-à-dire ce qui est donné à l'esprit.

Faut-il voir, en ces aspects du donné, le fruit de divisions artificielles, etconclure avec le monisme, que la Nature dépend d'une substance unique? Faut-il , avec le dualisme, admettre deuxprincipes, faut-il croire, avec le pluralisme, qu'il en existe plusieurs? On sait combien ces problèmes ont divisé lesphilosophes.

Peut-être eut-on mieux fait de comprendre qu'ils sont, comme tels, du ressort de la science, et non duressort de la philosophie.

Il appartient à celle-ci d'étudier la conscience, et de situer l'objet par rapport à l'Etre et àl'esprit.

Il ne lui appartient pas de déterminer la nature qualifiée des objets eux-mêmes.

2 La vie.

A.

Mécanisme et vitalisme: a) Parmi les phénomènes de la Nature, certains nous apparaissent comme des phénomènes vitaux.

Cesderniers sont le propre d'êtres organisés, c'est-à-dire d'être composés d'un certain nombre de parties différenciéeset solidaires, en sorte que l'ensemble de ces parties constitue un individu ayant une unité et une identité.

Ilssemblent répondre à des fins, et dépendre de fonctions.

Ainsi, ils ont pour but de permettre aux êtres vivants des'adapter au milieu, de se maintenir en vie, de se reproduire (d'où les fonctions d'adaptation, de nutrition, dereproduction).

Enfin, leur ensemble, pour un être déterminé, se présente sous la forme d'une évolution régulière etlimitée dans le temps, s'étendant de la naissance à la mort.

b) Faut-il donc considérer qu'il existe un "principe spécifique" dont dépendraient les phénomènes vitaux, et dont la vie apparente serait la manifestation?. »

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