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La notion de nature est-elle une notion claire ?

Publié le 27/02/2004

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Dans le Court Traité (Première partie, chap. 8), cette ancienne distinction est reprise dans un sens nouveau, qui ne variera pas dans l'Éthique. La Nature naturante est la Substance, c'est-à-dire ses Attributs infinis. Parmi eux sont la Pensée et l'Étendue. La Nature naturée comprend tous les modes, depuis ceux qui découlent immédiatement des Attributs (l'Entendement infini, le mouvement et le repos) jusqu'aux plus limités, vague image nocturne ou grain de sable (voir Éthique, I, P. 29, Sc.). Dieu c'est-à-dire la nature. Deus sive natura. Par cette formule, Spinoza affirme l'idée d'une substance infinie.

La notion de nature désigne l'environnement physique de l'homme, le milieu dans lequel il vit, l'ensemble des êtres vivants et des objets inorganiques qui fonctionnent selon des lois immanentes. MAIS, le notion de nature est une notion vague dont l'extension varie d'un auteur à l'autre. il est difficile de définir, philosophiquement, ce qu'est la nature.

  • I) La notion de nature est claire.

a) La nature est notre milieu. b) La nature obéit à des lois. c) L'homme se détache de la nature.

  • II) La notion de nature n'est pas une notion claire.

a) L'extension de la notion varie. b) Le mot "nature" est polysémique. c) La nature désigne la réalité.

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« Pour un homme du vingtième siècle cette imbrication de la physique et des mathématiques va de soi, comme ilsemble évident que nous devons mesurer et calculer les phénomènes observés.

Pourtant, c'est une véritablerévolution qui se manifeste dans ces lignes : elles signent la fin d'une tradition d'au moins vingt et un siècle.La tradition inaugurée par Aristote , et que Saint Thomas a christianisé au treizième siècle.

Pour comprendre la portée de cette révolution qui manifeste et renforce une véritable crise de civilisation, il faut d'abordexposer la vision du monde et des sciences qui prédominait jusqu'à Galilée. Koyré a magnifiquement résumé le changement du monde qui s'opère entre le XVI ième et le XVII ième : on passe du « monde clos à l'univers infini ». Pour les anciens, le monde était fini, comparable à une sphère, dont le centre était la Terre, immobile aucentre du monde, et la circonférence les étoiles fixes.

L'espace est non seulement fini, clos, achevé, maisparfaitement ordonné. De plus, les anciens séparaient ce monde en deux zones : le supralunaire (au-dessus de la Lune), et lesublunaire (au-dessous de la Lune).

Ils croyaient que le monde supralunaire était parfait, immuable, car onobserve à l'oeil nu que le cours des astres est régulier, et toujours identique, et l'un ne peut voir aucunaccident, aucun changement à la surface des étoiles.

Par contre, sur Terre, tout change, tout se modifieconstamment : les choses apparaissent, se transforment et meurent.

Tout est dans un perpétuelchangement.

Notre monde était considéré comme celui de la génération et de la corruption, par opposition àcelui des astres. C'est ainsi qu'on en arrivait à penser une hiérarchie et une imitation d'un monde à un autre.

Notre mondeimparfait et changeant tentait d'imiter le caractère incorruptible et parfait du monde des étoiles.

Par exemple,si l'individu doit mourir, en se reproduisant il perpétue l'espèce.

L'individu meurt mais l'espèce est immortelle.Se reproduire revient à tenter d'imiter, autant qu'il se possible, l'immortalité du monde supralunaire. On a donc un monde orienté de façon absolue.

Non seulement la Terre est le centre du monde, mais chaquechose a sa place naturelle, chaque élément son lieu naturel.

Ainsi la pierre est attirée par la terre, et yretombera toujours si on la lance, ainsi le feu « monte » vers son lieu naturel, l'éther.

Cette vision du mode est celle d'un cosmos, clos, achevé, hiérarchisé.

Chaque chose, dont l'homme, y a sa place et sa fonction. Enfin, cette vision, qui est celle que les contemporains de Galilée reçoivent d' Aristote , interdit que l'on fasse de la physique mathématique.

La physique s'occupe des corps concrets & naturels.

La mathématique s'occuped'objets abstraits.

On ne trouve pas sur Terre d'objets parfaitement sphériques comme ceux qu'étudient lesmathématiques, on ne trouve pas dans la nature où tout est en trois dimensions de cercle censé se situerdans un espace à deux dimensions, puisque le cercle mathématique n'a pas d'épaisseur. Avec les découvertes de Galilée , tout change.

Galilée est le premier à avoir l'idée de pointer la lunette récemment découverte sur le ciel.

Il découvre des tâches solaires, des volcans et des cratères lunaires, etmontre que la voie lactée est faite de milliers d'étoiles.

C'est donc que le monde supralunaire n'est pas parfait,immuable, incorruptible.

Ces cratères et ces tâches sont le signe qu'il y a changement, génération &corruption partout dans l'univers. Galilée est le premier à formuler correctement la loi de la chute des corps, à calculer le rapport de la distance parcourue par un objet qui tombe, le temps de la chute et sa vitesse.

Il montre alors deux choses : Ø Il n'y a pas de lieu naturel des corps, la notion de mouvement est relative à la place et au mouvementde celui qui observe.

Par exemple si un marin en haut d'un mât laisse tomber une pierre sur le bateau, ilverra la pierre tomber en ligne droite.

Mais un observateur sur un pont verra la pierre tomber suivant uneparabole.

Ou encore si je suis dans un train, j'ai l'impression d'être immobile et que les objets hors du trainse meuvent ; Ø On peut exprimer le mouvement des corps et prévoir leur chute grâce à une formulation mathématique.Les mathématiques peuvent servir de « langage » pour décrire la réalité concrète des corps physiques. Enfin, Galilée en vient à soutenir que Copernic avait raison : la Terre n'est pas au centre du monde ; elle n'est pas immobile.

C'est le soleil qui est au centre du monde, et la Terre tourne autour de lui et sur elle-même.

De plus, le monde n'est certainement pas fini, mais infini. Avec toutes ces découvertes, c'en est terminé du monde tel que l'Antiquité puis le Moyen-Age se lereprésentaient.

Galilée ouvre une crise extrêmement grave : toute une vision du monde s'écroule.

L'homme perd sa place au centre du monde.

Il n'a plus de fonction définie au sein du monde hiérarchisé et fini : il estsur une planète comme une autre, perdu dans une infinité.

Il n'a plus de monde à imiter : la nature n'est plusqu'un livre froid, désenchanté, accessible à l'abstraction mathématique. Pour les anciens, le monde était « plein de dieux » ( Héraclite ), pour les chrétiens médiéval, il chantait la gloire de Dieu par sa beauté, son ordre, sa perfection.

Pour les savants de XVII ième siècle, il est « écrit en. »

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