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Notre civilisation moderne est-elle une civilisation de l'image ?

Publié le 29/03/2011

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   PLAN DÉTAILLÉ Introduction    ■ La civilisation actuelle se targue volontiers — ou bien on le lui reproche! — d'être une civilisation de l'image.    ■ Deux types d'images :    — l'image fixe (noire ou coloriée, parfois en relief) des affiches; illustrations de livre; journaux; reproductions;    — l'image animée, à la place de plus en plus importante (cinéma, T.V.).    ■ L'utilisation de l'image-moyen de communication est-elle nouvelle ?    ■ N'assistons-nous pas plutôt à un retour?

« Mais on assiste tout au long du XIXe siècle à l'élaboration d'un langage de l'image adapté aux besoins de la sociétéindustrielle; tels s'expliquent les progrès de la schématisation devenue si forte de nos jours. Mieux : on assiste également à des efforts de plus en plus fermes pour que se perfectionne le « dialogue de l'imageet du texte ». — L'image est d'abord ornement, et en petite proportion (cf.

la Collection Hetzel, et la presse enfantine du XIXesiècle si terne, si peu illustrée encore).

Les livres scolaires jusqu'au XXe siècle ne sont presque que texte; l'image yfait des apparitions timides d'abord, plus souvent sous forme de graphiques ou d'esquisses.

Dans les livres utilisésdans les Écoles Primaires ou Normales d'Instituteurs (-trices), au moment de l'instauration de l'école obligatoire etdes réformes de J.

Ferry, il est frappant que les images soient toujours accompagnées d'un texte petit et serré, soitjuste au-dessous, soit même sur la gravure (comme il en était sur toutes les planches de l'Encyclopédie au XVIIIesiècle).

Évidemment c'est une question de technique; la bulle de la Bande Dessinée ne sera trouvée en Amériquequ'à la fin du XIXe siècle.

Mais c'est plus encore un principe.

Ex.

Le Tour de France par 2 enfants, où chaque imageétait doublée, dans un but nettement moralisateur et éducatif, de son explication écrite. — Au cours du XXe siècle l'image tient une place de plus en plus grande, elle devient commentaire ou complémentdu texte.

Ainsi dans la collection Nelson illustrée pour enfants de 1910 à 1940, les gravures hors-texte complètentpar leur recherche l'intérêt porté par le jeune lecteur au héros, qu'il tend alors à se représenter sous la forme peinteadjacente (c'est donc plutôt limite que tremplin pour l'imagination). — Puis elle devient élément du discours.

La bande dessinée, dont la puissance est fascination en cette 2e moitié duXXe siècle est en réalité un « langage icono-scriptural intégré, dont les parties sont indissociables ».

Le code verbals'identifie en elle au code visuel. — Puis le progrès technique a doté l'image de supports autonomes; à côté de la B.

D., il faudrait développer lesfonctions propres de l'image filmique, dont l'une des plus importantes, et la plus irremplaçable est le mouvement. Or, cette réapparition en force de l'image, depuis surtout un demi-siècle, a lieu dans un monde profondémenttransformé par la communication écrite. — Car si l'image fut [ou « est » dans le monde de l'enfant] communication, c'était en attendant l'écriture ou sadiffusion. — Or l'apparition en Occident de l'imprimerie a correspondu au déclin à la fois de l'image et de la parole.

Tout étaitdevenu scriptural (plus de discours à l'agora ou au forum, la place publique grecque ou romaine). — La "galaxie de Gutenberg » (McLuhan) créa un véritable "hiatus de plusieurs siècles entre l'enluminure dumanuscrit médiéval et les somptueuses illustrations en couleurs des publications modernes ». — Les temps modernes virent dans l'imprimerie la découverte essentielle au niveau intellectuel, mais elle était nonmoins essentielle au point de vue de l'efficacité et de la rentabilité. — Donc, devenue mécanisée (sténo : XIXe siècle; machines à écrire...) elle était rapide, simple, bon marché, tousavantages de plus en plus appréciés dans un monde industriel et de consommation.

Aussi les grands moyens decommunication de masse, les journaux, furent-ils au début développés sans le soutien ou l'ornement de l'image qui— même grossière — était considérée comme élément de luxe. Mais ces énormes avantages de l'écriture se doublent en réalité d'inconvénients graves dans l'utilisation.

Satransmission comporte obligatoirement un « codage » exposé à des dangers d'erreur, surtout d'interprétation.

Aussiles messages immédiats de la route sont-ils empruntés au pictogramme, ou à l'idéogramme. Le siècle de la vitesse peut-il continuer à n'être que celui de l'écriture ? Conclusion Il est sans doute abusif de parler de relève de l'écriture par l'image. Le réseau de la communication audio-visuelle des 25 dernières années montre bien un taux d'accroissement à peuprès égal à celui de la communication écrite. Il faudrait plutôt dire que l'image est venue s'ajouter à l'écriture. L'image n'a pas encore la simplicité de l'écriture (l'aura-t-elle jamais ?). Elle est encore maintenant plus coûteuse.. »

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