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L'oeuvre d'art peut-elle nous apprendre quelque chose ?

Publié le 31/08/2004

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A - L'OEUVRE D'ART NE DOIT PAS ETRE DIDACTIQUE.

L'oeuvre n'a pas pour fonction d'enseigner quoi que ce soit. Toute tournée vers sa fonction esthétique, elle a pour objet de produire une émotion artistique.Quand l'oeuvre devient matière d'enseignement, lorsqu'elle sert à transmettre un contenu et qu'on la soumet à un but didactique, elle perd sa qualité d'oeuvre d'art.Voir l'oeuvre d'art comme oeuvre d'art, c'est rompre radicalement avec toute dimension pratique, didactique ou utilitaire. L'oeuvre est entièrement à séparer de toute valeur cognitive. On pourra utiliser cette référence kantienne: « La beauté est la forme de la fïnalité d'un objet en tant qu'elle y est perçue sans la représentation d'une fin «. Ce qui est beau a l'apparence de la finalité.

« On pourra utiliser cette référence kantienne: « La beauté est la forme de la fïnalité d'un objet en tant qu'elle y est perçue sans la représentationd'une fin ». Ce qui est beau a l'apparence de la finalité.

Chaque élément semble concourirà l'effet d'ensemble, qu'il s'agisse d'un paysage, d'un tableau, d'une musique.Cette finalité ne se ramène pas au critère classique de la perfection puisquecelle-ci suppose Inadéquation de ce qui est à l'idée ou concept.

Or, nousvenons de le voir, le jugement de goût est toujours particulier et ne procèdepas par concepts.

Cette finalité est sans fin.

On ne peut lui assigner unefonction.

La forme finale de l'objet a l'apparence de la gratuité.

Les êtresvivants ont aussi la forme de la finalité mais cette finalité n'est pas sans finpuisque les parties concourent à une fin, la survie.

Cette troisième définitionmontre que Kant ne définit pas la beauté à partir de la seule qualité de l'émotion.

La beauté n'est pas que dans le sujet.

Tout n'est pas beau, toutn'est pas susceptible de produire le plaisir esthétique, cela ne dépend pas dela seule disposition intérieure.

D'où vient le plaisir? · d'un objet dont la forme finale peut paraître gratuite, ce qui nous prédispose au désintéressement.

Ainsi une machine à café dont toutes lesparties sans exception sont subordonnées à sa fonction de faire le café nepeut être jugée belle et notre rapport à elle ne sera qu'utilitaire.

Par contre la nature est telle que nous pouvons soit la contempler soit l'utiliser. · d'un objet qui a une forme finale.

Pourquoi la juxtaposition d'éléments ne se prête-t-elle pas au plaisir esthétique? Parce qu'il est impossible de lui assigner un sens.

Kant ne veut absolument pas dire que la belle nature ou œuvre d'art ont un sens.

Elles n'ont pas un sens mais elles sont belles dans la mesure où il est possible de leurdonner du sens c'est à dire un sens qui ne s'épuisera jamais, qui suscitera toujours de nouvelles interprétations (cf.votre pratique de l'analyse littéraire: le texte n'est pas l'objet d'une connaissance mais d'une interprétation qui peutindéfiniment s'enrichir).

Un plaisir esthétique a sa source « dans le libre jeu de l'imagination et de l'entendement ». Libre jeu car l'imagination n'est pas subordonnée à l'entendement comme dans la connaissance où elle doit se plier àses règles : si elle ne s'y plie pas elle divague, elle rêve, elle entrave la connaissance.

Face au beau qui n'est pasl'objet d'un jugement de connaissance (en langage kantien déterminant ) l'accord entre l'imagination etl'entendement ne suit aucune règle.

Par exemple lorsque nous écoutons une œuvre musicale, nous associons auxsons des images, ces images s'organisent et prennent un sens mais d'autres associations seraient possibles, unautre sens pourrait jaillir et c'est pour cette raison que le désir d'écouter l'œuvre ne s'épuise pas.

Le plaisir naît dece libre accord et finalement pour Kant de l'expérience intérieure de la liberté de nos facultés.

Ce qui plaît est la liberté.

L'expérience esthétique est une expérience de la liberté comme absence de contraintes, intellectuelles(règles de l'accord des facultés en vue d'une connaissance), morales (le beau n'est pas le bien), sensibles (le beaun'est pas l'agréable), utilitaires (le beau n'est pas l'utile). B - L'OEUVRE D'ART PROPOSE UN CERTAIN SAVOIR. L'idée est que dans la mesure où l'oeuvre d'art est toujours relative à un contenu déterminé, sa matière ou sonsujet, elle nous dit toujours quelque chose de son contenu propre.Une madone du quinzième siècle nous informe sur la vision médiévale du monde. L'oeuvre d'art nous apprend aussi ce qu'elle est.

Elle est porteuse de son savoir spécifique.

Une oeuvre d'art estporteuse de sa dimension d'oeuvre d'art. C'est former sa sensibilité, son goût que veut nous apprendre l'oeuvre d'art. C - L'OEUVRE D'ART, SOURCE DE SAVOIR ORIGINAL. Un tableau abstrait de Malevitch ou de Mondrian ne transmet aucun contenu.Le carré blanc sur fond blanc n'apprend rien, sinon que l'oeuvre peut se passer comme telle de toute référence à uncontenu concret. Elle nous apprend néanmoins quelque chose sur la nature de notre rapport au monde en nous débarrassant de noshabitudes perceptives.C'est donc au fond un nouveau rapport à la réalité que nous apprend le contact avec l'oeuvre d'art. On utilisera cette référence bergsonienne:. »

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