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L'oeuvre de Boileau

Publié le 27/06/2012

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Molière et Racine étaient brouillés définitivement depuis 1667. Boileau (1636-1711) consacra une de ses premières satires à l'éloge de Molière, et, après avoir soutenu Racine en 1674, il se lia avec lui d'une solide amitié que les ans ne firent que renforcer. Dans la confusion de la mêlée littéraire, où les questions de personne ont plus d'importance que les questions de lucrative par les éclats d'une verve moqueuse plutôt refoulée qu'éteinte, qu'il soit las des disputes littéraires, ou qu'il reconnaisse les erreurs de beaucoup de ses jugements passés (sa Préface de 1683 le montre revenant de sa sévérité pour Chapelain, Scudéry, Quinault), il garde le silence pendant dix ans.

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« 176 HISTOIRE DE LA LITTÉRATURE lucrative par les éclats d'une verve moqueuse plutôt refoulée qu'éteinte, qu'il soit las des disputes littéraires, ou qu'il reconnaisse les erreurs de beaucoup de ses juge­ ments passés (sa Préface de 1683 le montre revenant de sa sévérité pour Chapelain, Scudéry, Quinault), il garde le silence pendant dix ans.

Mais son humeur combative allait se réveiller à propos de la Querelle des Anciens et des Modernes, en 1693.

Depuis longtemps déjà, Boileau s'était montré 'adversaire des frères Perrault, amis de Chapelain et de Quinault.

Les hostilités commencent en 1687, quand le futur auteur des Contes de ma mère Loye, Charles Perrault, lut devant l'Académie son fameux poème, le Siècle de Louis le Grand, où il prônait moins ses grands contemporains qu'il ne ridiculisait les grands écrivains de l'antiquité.

Alors se réveilla la colère de Boileau; on eut toutes les peines du monde à l'empêcher de mani­ fester sa désapprobation en pleine séance.

L'Académie évita de justesse ce scandale de voir un de ses membres sortir en claquant la porte pour protester contre les opinions d'un confrère.

Mais contre le porte-parole des « modernes », il multiplia les épigrammes; puis, plus sérieusement, mais avec la maladresse de l'ours de la fable, il composa l'Ode sur la prise de Namur (1693), pour montrer combien Pindare, le grand lyrique grec, était génial; Pindare l'était certainement, son imita­ teur ne le fut point.

Et voilà la guerre allumée : Per­ rault répond au Discours qui précédait l'Ode; Boileau répond à son tour par la Satire X contre les femmes; Perrault pare le coup avec son Apologie des femmes; Boileau lui assène ses Réflexions sur Longin.

Grâce à l'entremise de l'illustre janséniste Arnauld, la paix se fait enfin en 1694.

Boileau, à vrai dire, sort vaincu du combat.

L'opinion est pour les Modernes.

Boileau vieillira désormais dans sa petite maison d'Auteuil; il complétera lentement son œuvre, avec ses dernières Satires, ses dernières Épîtres.

Parfois sa verve ancienne renaît et il décoche quelques épigrammes contre les Jésuites, car les questions religieuses prennent le pas en son âme sur la littérature.

Tout cela est peu de chose; son œuvre était accomplie.

On se représente traditionnellement Boileau comme un homme austère, qui, sûr de posséder la vérité litté­ raire, aurait cherché à écraser ceux qui n'avaient pas. »

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