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LES OEUVRES D'ART NOUS ENSEIGNENT-ELLES QUELQUE CHOSE ?

Publié le 10/03/2004

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Continuer à les qualifier d'art témoigne de laxisme - ou d'ironie (puisqu'il s'agit souvent d'exemples remarquables de kitsch).Kant affirme que le beau est ce qui plaît «universellement sans concept ». En principe, c'est pourtant le concept qui est universel, et c'est bien de son côté que peut s'élaborer la connaissance authentique. Mais l'oeuvre d'art propose, en guise d'universalité, un plaisir - c'est-à-dire une relation aux formes sensibles qui n'a rien de commun avec la connaissance, le savoir ou l'enseignement.Dans ses Leçons d'Esthétique, Hegel va au-delà de l'approche kantienne: si l'art est bien «manifestation sensible d'une idée », cela lui interdit évidemment d'être confondu avec une idée pure - le sensible venant empêcher l'idée de se manifester de manière totalement abstraite. L'oeuvre d'art appartient ainsi à un univers préconceptuel, elle est, si l'on veut, sur la voie d'un concept, mais elle n'accède pas à ce dernier. « La contemplation esthétique, dit Hegel, se distingue de la contemplation théorique de l'intelligence scientifique, parce que l'art s'attache à l'existence individuelle de son objet et ne cherche pas à le transformer en idée et en concept universels.» Lorsque la présence de l'idée y devient d'ailleurs trop insistante, c'est-à-dire lorsque l'oeuvre «frôle» le concept dans l'art romantique, la «mort de l'art» est proche, puisque l'art romantique annonce à sa manière l'imminence du règne de l'esthétique, c'est-à-dire d'un discours (d'un jeu conceptuel) sur l'art comme «chose du passé ».Il apparaît donc que, pour les esthéticiens classiques, l'oeuvre d'art ne nous apporte pas un enseignement à proprement parler.Il n'en reste pas moins que l'on peut se demander si ce constat brutal peut être maintenu dès lors que l'on considère l'ensemble des oeuvres d'art - c'est-à-dire l'art à travers son histoire jusqu'à aujourd'hui.

• Question implicite: l'art est-il un moyen de connaissance?

• À propos de l'art, il peut toujours être utile de penser en priorité à Kant et Hegel.

• Ne pas oublier qu'il s'agit des œuvres d'art en tant que telles : on pourra évoquer au passage leur utilisation à titre de documents, mais pour souligner que dans ce cas, on néglige leur dimension esthétique.

« façon dont on s'assoit au Moyen Age, ou les indices de hiérarchie sociale lors du couronnement de Napoléon.

Maison peut se demander si, ainsi utilisées, les oeuvres d'art sont bien respectées pour ce qu'elles sont : les oeuvresd'art nous enseignent-elles quelque chose? Le peuvent-elles? Le doivent-elles?Considérée comme un document, l'oeuvre perd sa dimension esthétique puisque c'est son contenu apparent quipasse au premier plan, et que l'on n'est plus attentif à son organisation formelle.

L'oeuvre trouve alors une finalitéexterne : elle est là pour donner une information et sa finalité intrinsèque (Kant), la façon dont ses différentesparties s'organisent en une totalité autonome, est, au moins momentanément, oubliée.

Dans de telles circonstances,elle se distingue mal, ou plus du tout, d'une banale illustration documentaire.

Il est clair, de ce point de vue, que sije lis Balzac pour savoir comment on s'habille à Paris au début du XIXe siècle, j'oublie ce qui donne au texte sadimension littéraire et j'aurai plus vite fait de consulter une étude historique sur la question.Deux cas peuvent être particulièrement traités:— il est vrai que, pendant des siècles, l'art a aussi rempli des fonctions d'enseignement.

Ainsi la peinture romaneétait-elle le substitut des textes sacrés proposé à une population analphabète.

Déduire de cette portée initialequ'elle ne ferait pas partie de l'histoire de la peinture serait sans doute excessif, mais on peut néanmoins remarquerque ce qui nous y intéresse aujourd'hui n'est plus son aspect didactique.

Pire : nous ne nous attachons qu'auxexemples dans lesquels ce dernier s'accompagnait d'un travail proprement pictural, suffisant pour passer aujourd'huiau premier plan.

Il est une catégorie d'« art » qui veut incontestablement enseigner: c'est l'art dit «engagé» —réalisme socialiste, art nazi, etc.

On constate que le sujet et ses intentions y sont tellement présents qu'ilsinterdisent toute recherche esthétique (l'art des pays totalitaires est toujours académique).

Continuer à les qualifierd'art témoigne de laxisme — ou d'ironie (puisqu'il s'agit souvent d'exemples remarquables de kitsch). Kant affirme que le beau est ce qui plaît «universellement sans concept ». · « Est beau ce qui plaît universellement sans concept ». Ø « Ce qui plait universellement »: Le fait que cette satisfaction soit universelle, valable pour tous découle de la première définition.

En effet nous avons vuqu'être sensible à la beauté relève d'une sensibilité purifiée de la convoitise,de la crainte, du désir, du confort ...

bref de tous les intérêts particuliers.

Ceplaisir éprouvé n'est donc pas celui d'un sujet enfermé dans sa particularité etce dernier peut à juste titre dire: « c'est beau », comme si la beauté était dans l'objet.

Il peut légitimement s'attendre à ce que tout autre éprouve lamême satisfaction. Ø « sans concept »: « L'assentiment universel est seulement une Idée ».

Il n'y a pas de preuve pratique ou conceptuelle de la beauté.

On juge et on sent quecette musique ou cette montagne sont belles mais on ne peut le prouver.

Iln'y a pas de règles a priori du beau.

En langage kantien, le sujet esthétiquen'est pas législateur.

En science le sujet légifère, retrouve dans la nature lesrègles nécessaires, universelles qu'il y a mises pour connaître quelque chose.En art le sujet ne peut légiférer car le jugement porte sur un objet singulier, telle fleur, telle œuvre musicale.

S' il veut trouver quelque chose d'universel dans cette rose-ci, il faudra qu'ill'envisage sous l'aspect du règne végétal ou de la fleur en général; s'il veut trouver quelque chose d'universeldans une musique, il faudra qu'il l'envisage sous l'angle des règles de composition.

Il aura des concepts maispoint de beauté: « quand on juge des objets simplement par concepts toute représentation de la beauté se perd ».

C'est ce qui peut arriver quand un traque d'art explique un poème...

Comme la beauté est toujours saisie sur un objet concret, matériel, singulier, il n'y a pas de règles universelles du beau.

Le jugement de goût n'estpas un jugement de connaissance. En principe, c'est pourtant le concept qui est universel, et c'est bien de son côté que peut s'élaborer laconnaissance authentique.

Mais l'oeuvre d'art propose, en guise d'universalité, un plaisir — c'est-à-dire une relationaux formes sensibles qui n'a rien de commun avec la connaissance, le savoir ou l'enseignement.Dans ses Leçons d'Esthétique, Hegel va au-delà de l'approche kantienne: si l'art est bien «manifestation sensibled'une idée », cela lui interdit évidemment d'être confondu avec une idée pure — le sensible venant empêcher l'idéede se manifester de manière totalement abstraite.

L'oeuvre d'art appartient ainsi à un univers préconceptuel, elleest, si l'on veut, sur la voie d'un concept, mais elle n'accède pas à ce dernier.

« La contemplation esthétique, ditHegel, se distingue de la contemplation théorique de l'intelligence scientifique, parce que l'art s'attache à l'existenceindividuelle de son objet et ne cherche pas à le transformer en idée et en concept universels.» Lorsque la présencede l'idée y devient d'ailleurs trop insistante, c'est-à-dire lorsque l'oeuvre «frôle» le concept dans l'art romantique, la«mort de l'art» est proche, puisque l'art romantique annonce à sa manière l'imminence du règne de l'esthétique,c'est-à-dire d'un discours (d'un jeu conceptuel) sur l'art comme «chose du passé ».Il apparaît donc que, pour les esthéticiens classiques, l'oeuvre d'art ne nous apporte pas un enseignement àproprement parler. Il n'en reste pas moins que l'on peut se demander si ce constat brutal peut être maintenu dès lors que l'on considèrel'ensemble des oeuvres d'art — c'est-à-dire l'art à travers son histoire jusqu'à aujourd'hui. La succession des styles, des écoles, des courants qui s'accélère à partir de l'affirmation de l'art moderne avec. »

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