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ontologie - philosophie.

Publié le 08/05/2013

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ontologie - philosophie. 1 PRÉSENTATION ontologie, étymologiquement, discours ou science (logos) de l'être (on, ontos, « l'être «, « ce qui est «). Quoique ce terme technique philosophique n'apparaisse comme tel qu'au XVIIe siècle chez Rudolf Goclenius et dans la Metaphysica (1646) de Clauberg, la question de l'être hante bon gré mal gré le discours philosophique, sans doute parce qu'il y va aussi de l'être même de la question ou du questionnement dit philosophique, à la fois comme discours de vérité et vérité du discours. De là sans doute, deux principales manières d'envisager traditionnellement l'ontologie : d'une part, en tant que science de l'étant comme tel et en totalité -- Metaphysis generalis --, et, d'autre part, en tant qu'elle considère les prédicats généraux de l'étant à travers ses différentes espèces : l'âme (psychologie), le monde (cosmologie) et Dieu (théologie) -- Metaphysis specialis. 2 COMPRENDRE ET DIRE L'ÊTRE Au premier sens, il s'agit de dire une chose non quelconque (la vérité) au sujet d'une chose quelconque (l'être). Or, que dire d'autre au sujet de tout ce qui est, sinon que tout est ou que cela est, c'est-à-dire que la chose (l'être) correspond au verbe (être), et vice versa ? L'ontologie serait donc en toute rigueur la tentative de dire de n'importe quelle chose (étant) quelque chose en général (être). Quoi qu'il en soit, pour sembler d'abord tout à fait vaine ou superfétatoire, cette question a reçu diverses réponses au cours de l'histoire de la pensée occidentale. Elle se résume donc ainsi : comment penser la scissiparité de l'être entre l'être-être et l'être-vrai (dire vrai), autrement dit, l'être d'une part et, d'autre part, ce qui se dit à son sujet ? On retrouvera expressément le terme dans la Philosophia prima sive ontologia du disciple de Leibniz, Wolff (1679-1754), qui tient l'ontologie pour une science déductive selon le principe de non-contradiction et celui de raison suffisante qui répond à la question leibnizienne de savoir « pourquoi y a-t-il quelque chose plutôt que rien « ? Dès lors, l'ontologie est une science affranchie des contingences du monde. À quoi Kant répondra que : « Le titre pompeux d'une ontologie qui prétend donner des choses en général une connaissance synthétique a priori dans une doctrine systématique (par exemple, le principe de causalité) doit faire place au titre modeste d'une simple analytique de l'entendement pur. « C'est qu'il révoque en doute la possibilité de connaître les choses en soi (ou noumènes), car elles se situent au-delà de l'expérience. Par-delà Saint-Anselme, Descartes et Leibniz, les preuves ontologiques de l'existence de Dieu comme raison d'être de toute chose, n'ont qu'une valeur présomptive ou spéculative, car elles échappent aux conditions a priori requises par toute connaissance objective. L'être est, en effet, un objet dont nous ne pouvons faire aucune expérience. Après Galilée, Copernic et le cogito de Descartes qui indexent le savoir, soit sur les objets, soit sur le sujet, le criticisme kantien accuse davantage l'éclipse de l'ontologie en tant que discours spécifique. « Ne rien admettre que je ne le connusse évidemment comme tel «, écrit Descartes, en annonçant en effet le rationalisme critique en ce qu'il fonde la pensée expérimentale. 3 DE L'IMPOSSIBILITÉ DE DIRE L'ÊTRE À « L'OUBLI DE L'ÊTRE « Le même Descartes a également écrit qu' « il n'y a aucune chose existante de laquelle on ne puisse demander quelle est la cause, pourquoi elle existe «, comme en écho à la question de Leibniz. Or, ce dernier y répond par la notion de substance ou ens causa sui, à partir de laquelle Dieu même peut être défini comme ens absolute infinitum, comme chez Spinoza. Or, c'est la preuve que la théologie, selon Heidegger, suppose l'ontologie, en ce que même Dieu n'est pas à lui-même son propre principe. En revenant sur cette question métaphysique par excellence, ce dernier la pose comme suit : « pourquoi y a-t-il en général de l'étant et non pas plutôt rien, ou le rien ? « L'étant est certes, ici, telle ou telle chose participant de l'être. Mais, par cette question, l'ontologie de Heidegger n'entend pas donner une réponse d'ordre causal comme ce fut le cas jusqu'à lui. En revanche, il ne revient sur la question que pour la redoubler, en ceci qu'elle ne porte pas sur l'existence ou la cause de ceci ou de cela, mais sur ce qu'il appelle le Il y a (Es gibt) du Il y a (quelque chose en général, ceci et cela). Il s'agit moins de lui trouver un fondement ou une raison que de s'interroger sur la possibilité même de cette évidence, toujours présupposée sans jamais être envisagée comme telle par l'interrogation métaphysique. Or, comme le Il y a ne désigne rien qui soit de tout ce qui est, on doit dire qu'il n'est pas ou qu'il néantise ; inversement, il ne peut le faire que sur fond d'être. Il en résulte que l'être ne diffère de l'étant que par une différence qui n'est pas celle d'un rapport de terme à terme préalablement posé (comme dans la distinction de la cause et de l'effet) ; il est le tout-autre, car il ne diffère que de différer, étant et n'étant rien de ce qui est. Trait et retrait de son propre (dé)voilement que Heidegger nomme différence ontico-ontologique, il dévoile l'étant comme tel. Que l'étant soit, qu'il y ait quelque chose, avant même de s'enquérir de quelle chose il s'agit, telle est l'étonnement dont seul l'Homme est capable. C'est pourquoi il a trait à l'essence de l'Homme. L'oubli de la susdite différence, du Il y a, pour ne retenir que ce qui est (l'étant) caractérise donc la tradition métaphysique comme oubli à la seconde puissance. Ce faisant, Heidegger, sans se contenter comme Frege de voir en l'être « rien d'autre qu'une déification de la copule «, n'élabore pas une nouvelle ontologie. Car l'intelligence du trait et le retrait de l'être comme étant une même chose -- l'être -- requiert une pensée de l'être comme oubli ou éclipse de l'être -- et là encore comme différence --, et non pas de convertir en souvenir son oubli, ou de restaurer sa présence. Car l'oubli dont il est question ici étant le fait même de l'être n'est pas négatif. Le principe originaire de la détermination ontique de l'être réside dans le néantir de l'être, d'un mot qui sera ultérieurement délaissé par Heidegger qui lui préfèrera le terme d'épochè (suspend et suspens, comme époque) de l'être. Il s'agit donc de penser la différence jusqu'ici indifférenciée de l'être, quitte à penser contre la pensée. Microsoft ® Encarta ® 2009. © 1993-2008 Microsoft Corporation. Tous droits réservés.

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