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OPINION

Publié le 17/06/2012

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« Expression verbale d'une attitude «, l'opinion, est fondée à la fois sur la croyance et le savoir. Lorsqu'on nous demande notre avis, nous prenons position avec une plus ou moins grande certitude, selon que notre conviction est étayée par des preuves, qu'elle repose sur une foi solide ou sur des on-dit. Dans une collectivité donnée, l'opinion moyenne est souvent faite de préjugés que personne ne vérifie, mais qui représentent l'adhé¬sion des individus au groupe. Certains renchérissent pour se donner l'illusion de la force, d'autres se laissent simplement porter par le courant. Les croyances individuelles se dessinent très tôt. Au moment de l'adolescence, elles entraînent souvent une dissension entre l'individu et sa famille : tandis que celle-ci reste traditionaliste, le jeune veut se rattacher aux nouveaux courants de pensée ou d'attitudes. Or, il est encore malléable, facilement suggestible. Les grands chefs politiques, Mussolini, Hitler, Lénine..., se sont beaucoup servis des jeunes pour créer des courants d'opinion en leur faveur.

« A notre époque, il paraît utile de connaître avec précision les opinions professées par les populations. Pour cela point n'est besoin d'interroger tous les individus qui les composent. Il suffit de s'adresser à un nombre suffisamment grand de personnes choisies comme représentatives des différentes couches de la population. C'est ainsi que l'on procède aux sondages d'opinion, moyen rapide et économique de connaître la « température « d'une population sur toutes sortes de questions économiques ou politiques. L'interprétation en est d'ailleurs souvent délicate. Ainsi tous les individus qui ont déclaré vouloir répondre « non « au référendum d'octobre 1962 étaient sans doute hosti¬les à la politique du gouvernement, mais ils pouvaient l'être pour des raisons opposées, qu'il importait de distinguer pour connaître l'opinion politique exacte de la population générale.

« En France, on considère d'ordinaire ces sondages comme d'aimables fantaisies, à peu près aussi sûres dans leurs pronos¬tics que la météorologie. En fait, lorsqu'ils sont correctement exécutés, leurs pronostics sont en général exacts.

« Les sondages peuvent difficilement dépasser la sphère socio¬logique de l'opinion claire exprimée, 'qui n'est pas forcément celle qui se dégagera le jour du scrutin ou au moment d'une crise. « (J.-M. Domenach, La Propagande politique.) M. et F. Gauquelin, La Psychologie au XXe siècle, Ed. Soc. F., p. 155.

 

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