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l'ordre est-il dans les choses ou dans l'esprit ?

Publié le 29/11/2005

Extrait du document

esprit
Il y a bien quelque chose hors de nous qui rend possible la constitution des phénomènes que nous mettons en forme : il y a hors de nous des choses en soi qu'il nous est absolument impossible de connaître. Kant montre ainsi qu'il est impossible de se prononcer sur l'existence d'un ordre des choses en soi indépendant de notre esprit. Dans cette perspective, l'ordre est entièrement du côté de l'esprit.   Transition : La mise en forme du donné matériel est rendue possible selon Kant par la structure a priori de notre esprit. Mais quant est-il de notre esprit lui-même lorsque nous le considérons comme chose en soi ? Peut-on affirmer de lui qu'il est un pur divers dans lequel aucun ordre ne règne sans accorder un primat illégitime à cette chose en soi qu'est l'homme sur les autres choses en soi ? Seconde objection : supposons que deux choses en soi de présentent à notre sensibilité puis à notre esprit. Si il n'y a aucun ordre des choses en soi, alors il est impossible que tel phénomène se construise plutôt qu'un autre. Si l'ordre est tout entier du côté de l'esprit, alors c'est toujours le même phénomène qui doit se constituer, pur reflet de la structure de notre esprit. Si, à l'inverse, il existe différents phénomènes (et c'est de fait cas), alors il existe des différences entre les choses en soi.

 

Analyse du sujet :

  • Notre sujet prend la forme d'une question fermée disjonctive (« ou «) : il s'agira donc en conclusion de trancher en affirmant que l'ordre est dans les choses, dans l'esprit, dans les deux, ou encore nulle part.
  • L'interprétation la plus évidente du sujet oppose d'emblée choses et esprit quant au fait de savoir si c'est l'esprit humain qui produirait un ordre de la nature, ce qui correspond à la perspective idéaliste, ou si les choses sont déjà en ordre, c'est-à-dire, ne font pas « n'importe quoi « (ce qui suppose le réalisme).
  • La notion d'ordre s'oppose à celles de désordre et de chaos. Cette double opposition laisse entendre que l'ordre n'est pas une notion absolue mais admet différents degrés, comme en témoigne en thermodynamique la notion d'entropie qui mesure le désordre. Ainsi le désordre n'est-il pas l'absence d'ordre mais un moindre degré de celui-ci. Le chaos peut alors désigner le désordre absolu, c'est-à-dire, l'ordre à son degré zéro, ou bien, comme dans les sciences contemporaines, l'absence ou l'impossibilité de l'ordre.
  • Toute ordre suppose une forme d'organisation, de cohérence, de régularité, etc.
  • S'interroger sur le statut de l'ordre (construction de l'esprit ou structure du monde ?), c'est mettre en question la légitimité des sciences : en effet, si l'ordre n'est que dans l'esprit, alors quel est par exemple l'objet de la physique ? Est-ce de la nature dont il rend compte ou d'une simple illusion ?

Problématisation :

Les sciences, la métaphysique, d'une manière générale toute la philosophie, présentent de fait un ordre qu'elles prétendent être celui des phénomènes naturels, sociaux, historiques etc. On est donc obligé d'accepter qu'il y a un ordre dans l'esprit. La véritable question consiste alors à se demander s'il y a également un ordre dans les choses, c'est-à-dire, si la prétention de la philosophie est légitime, ou si au contraire l'ordre supposé de la nature n'est qu'une projection de celui que notre esprit construit. Nous proposons de formuler notre problème de la manière suivante :

esprit

« peuvent pas être vérifiés (par exemple sur l'existence de Dieu...).

D'où le désordre et les débats sans fin entre lesphilosophes.

Le but de Kant dans la Critique de la raison pure est d'examiner les limites de la raison et de mettre finà ces débats. Pourtant les choses qui nous entourent ne sont pas des illusions.

Autrement dit, le monde n'est pas réduit à unepure représentation de l'esprit humain.

Il y a bien quelque chose hors de nous qui rend possible la constitution desphénomènes que nous mettons en forme : il y a hors de nous des choses en soi qu'il nous est absolument impossiblede connaître. Kant montre ainsi qu'il est impossible de se prononcer sur l'existence d'un ordre des choses en soi indépendant denotre esprit.

Dans cette perspective, l'ordre est entièrement du côté de l'esprit. Transition : La mise en forme du donné matériel est rendue possible selon Kant par la structure a priori de notre esprit.

Maisquant est-il de notre esprit lui-même lorsque nous le considérons comme chose en soi ? Peut-on affirmer de lui qu'ilest un pur divers dans lequel aucun ordre ne règne sans accorder un primat illégitime à cette chose en soi qu'estl'homme sur les autres choses en soi ? Seconde objection : supposons que deux choses en soi de présentent à notre sensibilité puis à notre esprit.

Si il n'ya aucun ordre des choses en soi, alors il est impossible que tel phénomène se construise plutôt qu'un autre.

Sil'ordre est tout entier du côté de l'esprit, alors c'est toujours le même phénomène qui doit se constituer, pur refletde la structure de notre esprit.

Si, à l'inverse, il existe différents phénomènes (et c'est de fait cas), alors il existedes différences entre les choses en soi.

Or ce qui distingue deux choses en soi les oppose, ce qui établi déjà unordre. Il ne peut donc pas y avoir d'ordre dans notre esprit, sans qu'il y ait d'ordre dans les choses, du fait de la diversitédes phénomènes (même si nous ne pouvons pas connaître cet ordre).

S'il y a bien un ordre des choses et un ordrede l'esprit, rien ne permet pour autant d'affirmer d'emblée qu'ils sont identiques. II – L'ordre de la nature est-il identique à celui de l'esprit ? Partons d'un fait : les sciences ne rendent pas compte aujourd'hui de l'ordre du monde avec une précision infinie.

Ily a des phénomènes qui nous échappent.

L'ordre de l'esprit est donc de fait différent de l'ordre de la nature.Cependant, les sciences progressent perpétuellement vers l'identité de ces deux ordres qu'elle suppose possible.C'est sur cette possibilité qu'il s'agit de statuer. Wittgenstein affirme dans le Tractatus logico-philosophicus les propositions suivantes : « Le monde est la totalité des faits.

» [Proposition 1.1] « Ce qui a lieu, le fait, est la subsistance d'états de chose.

» [Proposition 2] « L'état de choses est une connexion d'objets (entités, choses).

» [Proposition 2.01] « L'image logique des faits est la pensée.

» [Proposition 3] « Dans la proposition, la pensée s'exprime pour la perception sensible.

» [Proposition 3.1] « Le nom est dans la proposition le représentant de l'objet.

» [Proposition 3.22] D'après [2.01], l'état de chose rend compte de l'ordre des choses, puisqu'il en est la connexion.

Or, d'après [2],l'état de chose qui subsiste est le fait, dont la pensée, qui s'exprime dans la proposition (d'après [3.1]), est l'imagelogique (d'après [3]).

Donc la proposition exprime l'image logique des faits, c'est-à-dire, exprime l'image logique de lasubsistance d'états de choses.

Autrement dit, la proposition exprime l'image logique de la subsistance de l'ordre deschoses.

En d'autres termes, l'ordre des choses est exprimé dans le langage de la logique à travers la proposition .

Il existe donc une relation qui lie chaque fait à chaque proposition (c'est-à-dire une relation bijective).

Comme deplus, d'après [1.1] le monde est la totalité des faits, il y a correspondance possible entre l'ordre du monde et lespropositions dans lesquelles il s'exprime. Wittgenstein démontre ici la possibilité d'une identité entre l'ordre de l'esprit et l'ordre des choses, pour autant queles sciences s'expriment (et c'est le cas) dans le langage de la logique. Transition : L'ordre, dans cette nouvelle perspective, est à la fois dans les choses (ou plutôt entre les choses) et dans l'esprit.Il s'agit de plus du même ordre, ce qui rend justice à toute entreprise scientifique.. »

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