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Les origines du romantisme

Publié le 18/10/2011

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Et pourtant Baudelaire est-il possible sans le Romantisme ? Comment négliger cette période où la poésie renaît, le roman s'impose et prend son sens moderne, la critique et l'histoire se forment ... Et si la vision des romantiques n'est plus la nôtre, n'a-t-elle pas des grandeurs que nous puissions admirer ? Leur idéalisme est-il si vide d'expérience ou de lucidité ? Quelques brillantes définitions ou illustrations du Romantisme, données par le XIXe siècle lui-même, et qui sans doute viennent spontanément à notre esprit, ont plus grande chance de nous égarer que de nous aider à comprendre le mouvement....

« Pour Rou ..

eau, • le paye dee chlmèree en ce monde eet le eeul digne d'être habltè •.

Le romantleme n'eet pae loin (Photo Glraudon) .

dans le cœur d'un ami ou de celle qu'il aime.

Il lui arrive même de faire l'apologie du mons­ trueux « la poésie veut quelque chose d'énorme, de barbare, de sauvage », écrit-il, et en ce sens il admire la beauté de Cromwell, comme de Scipion, de Médée ou de Brutus .

Cri­ tique d'art, parfois son délire imaginatif le porte, sans lien apparent, du tableau à une mé­ ditation sur la vie.

L'unité de la page n'est plus à chercher dans le sujet, mais dans le dé­ bordement de vie et d'enthousiasme qui la sou­ lève tout entière.

Pourtant Diderot portait en lui comme deux personnages qu'il n'a jamais tout à fait unis : le philosophe et l'homme de cœur et de pas­ sions.

Cette unité, RoussEAU la réussira : sa phi­ losophie elle-même repose sur une intuition du cœur, sur les données de sa vie intérieure .

Le monde de Rousseau, celui dans lequel de plus en plus il vivra, est celui de ses rêves, peuplé d'êtres selon son cœur, jusqu'à ce que finale­ ment il ne vive que de lui-même, de la simple jouissance d'exister.

C'est par là que Rousseau ouvre le plus directement la voie au Roman­ tisme.

La vie intérieure lui tient lieu de tout et, vivant avec son âme, il peut vivre comme hors de la réalité.

Il aborde ainsi à un monde nouveau dont il est maître.

Lui qui affirmait dans la Nouvelle Héloïse que « le pays des chi­ mères en ce monde est le seul digne d'être ha­ bité », a fait de sa vie comme une longue rêve­ rie.

Dès lors , il revendique le privilège d'être le seul à se connaître et la mélodie de cette âme singulière, que sa sensibilité fait souffrir au­ tant qu'elle est source de jouissances, nous par­ vient à travers les Confessions ou les Rêveries.

Rousseau manifeste ainsi les richesses de cette vie intérieure qui prend son essor dans le rêve, le souvenir, le paradis vertueux d'âmes sensi­ bles faites pour le comprendre.

Disciple de Rousseau, BERNARDIN DE SAINT­ PIERRE en continue les idées, ce qui n'exclut pas chez lui une certaine naïveté restée célèbre.

Son œuvre la plus marquante, Paul et Virginie , peint l'idylle de deux êtres purs et aimants dans la nature prestigieuse des tropiques; sé­ parés par les circonstances, ils se jurent fidélité, et le roman se termine par une scène touchante, celle du naufrage du bateau qui ramène Virginie à Paul : le Saint-Véran se brise sous les yeux de Paul, dont les efforts pour sauver Virginie sont vains.

On reconnaît dans cette analyse les thèmes de la sensibilité de la fln de siècle .

Ce qu'il y ajoute de neuf et de personnel, c'est la chaleur et le coloris de ses descriptions, celles du monde tropical par exemple.

LE ROMANTISME AVANT 1830 On voit donc comment le xvn1• siècle avait préparé la voie.

Pourtant les premières mani­ festations romantiques appartiennent au XIx" siècle, à la période de l'Empire.

Deux grands écrivains vont révéler ce mouvement à lui-même, lui donner un départ cél èbre et marquant, Ma­ dame de STAEL et CHATEAUBRIAND.

Tous deux obtiennent un grand succès parce que leur œuvre vient à point pour répondre à l'espoir d'une génération qui avait pu entrer en contact avec les Nuits de YouNG ou les romans senti­ mentaux et vertueux de RICHARDSON, qui avait rêvé avec Ossian, imaginé en barde de l'Ecosse des anciens temps, dictant dans les brouillards ses lois poétiques aux peuples germaniques, quand l'auteur de Temora et de Fingal n'était en fait qu'un mystificateur, l'Anglais MACPHER­ SON .

Cette génération avait pu encore se plaire au Werther de GœTHE; elle attendait ses maîtres.

Mme de Stael et Chateaubriand éclipsent par leur succès d' autres œuvres révélatrices du même courant, mais peut-être venues trop tôt ou moins brillantes.

Ce sera la destinée de l'œuvre de SENANCOUR par exemple, restée comme inaperçue, jusqu'à ce que SAINTE-BEuvE la signale .

Obermann, roman qui paraît en 1804, peint un mal de vivre métaphysique, le désarroi mélancolique devant un monde qui ne répond pas aux besoins de l'homme.

Adolphe de Benja­ min CoNSTANT forme un cas à part dans la mesure où ce roman d'analyse personnelle, est classique par bien des côtés.. »

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