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Peut-on faire la paix ?

Publié le 23/02/2004

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Que cette maxime demeure une croyance ne supprime en rien sa légitimité : vouloir réaliser la paix perpétuelle ne saurait être considéré comme une erreur.C'est bien au contraire l'inverse qui constituerait une faute sur le plan moral.Il y a là un travail qui doit mobiliser tous nos efforts et auquel il faut se consacrer "sans relâche" nous dit Kant. B - ÉTUDE CRITIQUE1) Cet extrait est un plaidoyer inconditionnel en faveur de la paix. Il s'agit pour Kant de montrer le bien fondé de sa position en faisant appel à la notion de devoir.Il s'agit aussi d'une défense de l'idéal qui loin de constituer une idée vaine parce que non conforme à la réalité, est dotée d'une certaine efficacité en ce qu'il peut ordonner nos actions et par conséquent contribuer à transformer la réalité.2) On peut objecter à Kant que cette défense inconditionnelle de la paix trouve ses limites dans certaines conditions. Que doit faire un état, par exemple, lorsqu'il est agressé par un autre sans autre motif que celui d'un projet hégémonique ?Pour atteindre une fin juste (la paix), il faut parfois recourir à des moyens qui ne le sont pas.Il y a parfois des distorsions ou des incompatibilités entre l'ordre de la politique et celui de la morale.

« et moi dans l'état de nature, ni celle entre nous en tant qu'États, qui bien qu'ils se trouventintérieurement dans un état légal, sont cependant extérieurement (dans leur rapport réciproque)dans un état dépourvu de lois - car ce n'est pas ainsi que chacun doit chercher son droit.

Aussi laquestion n'est plus de savoir si la paix perpétuelle est quelque chose de réel ou si ce n'est qu'unechimère et si nous ne nous trompons pas dans notre jugement théorique, quand nous admettons lepremier cas, mais nous devons agir comme si la chose qui peut-être ne sera pas devait être, et envue de sa fondation établir la constitution (...) qui nous semble la plus capable d'y mener et demettre fin à la conduite de la guerre dépourvue de salut vers laquelle tous les États sans exceptionont jusqu'à maintenant dirigé leurs préparatifs intérieurs, comme vers leur fin suprême.

Et si notrefin, en ce qui concerne sa réalisation, demeure toujours un voeu pieux, nous ne nous tromponscertainement pas en admettant la maxime d'y travailler sans relâche, puisqu'elle est un devoir. Emmanuel Kant, Métaphysique des moeurs, Première partie : Doctrine du droit . On peut relever dans le texte quelques notions clés : Il est ici question d'un impératif de la raison qu'il faut distinguer du fait (c'est-à-dire ici des conflits ou guerresqui peuvent régner entre individus ou États). Elle est ce vers quoi doivent tendre toutes nos actions.

Elle signe ainsi la fin au sens d'achèvement d'un étatde guerre où règnent des relations antagonistes et violentes entre les États. Le terme doit être entendu ici comme ce vers quoi l'homme tend, la finalité de ses actions, comme un idéal quiest au principe de celles-ci. L'analyse de Kant repose sur l'opposition du fait et du devoir, de la théorie et de la pratique.Elle fait valoir que la paix est l'horizon de l'histoire : les conflits armés que l'on observe ne doivent en aucuncas nous conduire à renoncer à cet idéal.Dès lors, cet idéal apparaît comme ce qui doit guider de façon inconditionnelle nos choix et nos actions, etdéterminer sur le plan politique la constitution la plus conforme à cette fin suprême. A - LES ETAPES DE L'ARGUMENTATION 1) "La raison [...] chercher son droit". Kant énonce ici un constat : la suppression de la guerre, celle qui règne à l'état de nature entre individus oucelle qui affecte les Etats -qui sont d'ailleurs les uns à l'égard des autres dans une situation comparable àl'état de nature puisqu'il n'existe aucune instance régulatrice pour régler les conflits- est un impératif de laraison.En effet, si la sphère du droit peut se développer, c'est à la seule condition de faire de cet impératif, leprincipe des décisions et des actions dans le domaine politique sur le plan des nations et sur le planinternational.La raison est ici présentée comme une voix ("énonce") qui dicte un refus de la guerre à laquelle la consciencene saurait se soumettre. 2) "Aussi la question [...] vers leur fin suprême." Kant tire une première conséquence de ce constat initial sur le plan politique : au lieu de s'interroger sur laréalité effective de la paix, il faut (c'est un impératif moral) agir comme si cette paix devait se réaliser etétablir la constitution, c'est-à-dire l'ordre des lois le plus conforme à l'établissement et à la réalisation de lapaix perpétuelle.Que les états se soient jusqu'ici davantage préoccupés d'établir leur hégémonie au prix de l'extension de laviolence, ne doit pas nous faire renoncer à cet idéal de paix.On voit ici que celui-ci n'est pas un vain principe mais qu'il peut influer sur le devenir de l'histoire humaine. 3) "Et si notre fin [...] puisqu'elle est un devoir." L'extrait s'achève sur une deuxième conséquence du constat qui se situe ici plus sur un plan moral.

En tantqu'elle est un devoir, la maxime "il ne doit y avoir aucune guerre" doit être le principe de toutes nos actions.Que cette maxime demeure une croyance ne supprime en rien sa légitimité : vouloir réaliser la paix perpétuellene saurait être considéré comme une erreur.C'est bien au contraire l'inverse qui constituerait une faute sur le plan moral.Il y a là un travail qui doit mobiliser tous nos efforts et auquel il faut se consacrer "sans relâche" nous ditKant. L'évolution de l'humanité conduit à une paix universelle"Une tentative philosophique pour traiter l'histoire universelle en fonction du plan de la nature, qui vise à une. »

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