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La parole rapproche-t-elle les hommes ?

Publié le 27/07/2004

Extrait du document

 

Définitions des termes du sujet:

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  •  "parole" Usage de la langue, communication d'une pensée , d'un sentiment...
  • "rapprocher les hommes" = établir un échange, combler une distance, créer une complicité.

 

 

 

Si l'on évoque l'image du « mur du silence «, on semble présupposer que la parole est un moyen de lever les barrières entre les hommes. Par la parole, ils peuvent échanger leurs idées, leurs points de vue, leurs sentiments: ils se sentent alors plus proches non seulement parce qu'ils ne sont plus étrangers les uns à l'égard des autres, mais plus encore, parce qu'ils se sont découverts des points communs. Pourtant ce partage qu'autorise la parole implique des interlocuteurs appartenant à un même groupe linguistique. La diversité des langues n'est-elle pas à son tour une barrière qui sépare les hommes, en tant qu'ils ne se comprennent pas? Ainsi, la parole est-elle ce par quoi les hommes dépassent leur

solipsisme, ou au contraire ce qui les sépare en leur imposant la frontière des différences de langues?  

 

1. OUI, la parole rapproche les hommes

 

A. La parole, c'est l'échange linguistique, la communication.

B. Les hommes vivent ensemble grâce au langage.

 

2.NON, la parole ne rapproche pas les hommes

 

A. La parole est l'usage de la langue: elle peut être source de discorde, de mécompréhension.

B. La parole porte une vision du monde et une culture particulière voire une classe sociale précisé.

C. La parole est porteuse de conflit. La guerre des mots. .../...

« 2.

Oui, la parole rapproche les hommes A.

La parole permet de faire part à autrui de nos pensées, de nos convictions, de nos opinions...Grâce à l'échange verbal, nous pouvons prétendre connaître l'identité de notre interlocuteur. Platon: Le dialogue 1.

L'importance de l'oralitéLes dialogues (tous écrits) de Platon mettent en scène Socrate s'entretenant avec desfigures dominantes de la vie politique et intellectuelle d'Athènes, à propos de la vertu(Ménon), de l'amour (Le Banquet) ou encore de la rhétorique (Gorgias).

La dimensionorale du dialogue est inséparable de la philosophie platonicienne, et Socrate confesselui-même qu'il est charmé par les discours, car eux seuls sont capables de l'instruire,alors que les champs et les arbres ne consentent rien à lui enseigner.

Le dialogue est lacondition essentielle de l'aspect vivant de la pensée.

Pour cette raison, Platon faitallusion dans le Phèdre aux dangers que représente l'invention de l'écriture (mythe deTheuth), car les hommes, au lieu de faire confiance à leur mémoire, s'en remettront auxsignes écrits, sacrifiant à la commodité l'aspect vivant de leur mémoire et de leur esprit. 2.

Mythe et dialectique L'aspect sacré de la mémoire est représenté par le mythe.

Si le mythe est un récit inventé, il cache cependant unepart de rationalité.

Il est un mode de représentation, d'explication des réalités complexes, et notamment desorigines.

Ainsi, la dialectique, c'est-à-dire la recherche des définitions ou de l'essence de chaque chose, est unedémarche rationnelle, logique, dont le mythe, comme récit, est le complément dans la recherche de la vérité.

Ledialecticien ne doit pas avoir les yeux tournés vers les réalités sensibles qui l'entourent, mais vers les essences. B.

Les hommes font communauté grâce à la parole, car elle est le signe de la penséeLa parole est le point commun des hommes en tant qu'êtres pensants. Enfin il n'y a aucune de nos actions extérieures qui puisse assurer ceux qui les examinent que notre corps n'est passeulement une machine qui se remue de soi-même, mais qu'il y a aussi en lui une âme qui a des pensées, exceptéles paroles, ou autres signes faits à propos des sujets qui se présentent, sans se rapporter à aucune passion.

Je disles paroles, ou autres signes, parce que les muets se servent de signes en mêmes façon que nous de la voix ; etque ces signes soient à propos, pour exclure celui des fous, qui ne laisse pas d'être à propos des sujets qui seprésentent, bien qu'il ne suive pas la raison ; et j'ajoute que ces paroles ou signes ne se doivent rapporter à aucunepassion, pour exclure non seulement les cris de joie ou de tristesse, et semblables, mais aussi tout ce qui peut êtreenseigné par artifice aux animaux ; car si on apprend à une pie à dire bonjour à sa maîtresse, lorsqu'elle la voitarriver, ce ne peut être qu'en faisant de la prolation de cette parole devienne le mouvement de quelqu'une de sespassions ; à savoir, ce sera un mouvement de l'espérance qu'elle a de manger, si l'on a toujours accoutumé de luidonner quelque friandise lorsqu'elle l'a dit ; et ainsi toutes les choses qu'on fait faire aux chiens, aux chevaux et auxsinges, ne sont que des mouvements de leur crainte de leur espérance, ou de leur joie, en sorte qu'ils les peuventfaire sans aucune pensée.

Or il est, ce me semble, fort remarquable que la parole, étant ainsi définie, ne convientqu'à l'homme seul.

Car, bien que Montaigne et Charron aient dit qu'il y a plus de différence d'homme à homme, qued'homme à bête, il ne s'est toutefois jamais trouvé aucune bête si parfaite, qu'elle ait usé de quelque signe, pourfaire entendre à d'autres animaux quelque chose qui n'eût point de rapport à ses passions ; et il n'y a point d'hommesi imparfait, qu'il n'en use ; en sorte que ceux qui sont sourds et muets, inventent des signes particuliers, parlesquels ils expriment leurs pensées.

Ce qui me semble un très fort argument pour prouver que ce qui fait que lesbêtes ne parlent point comme nous, est qu'elles n'ont aucune pensée, et non point que les organes leur manquent.Et on ne peut dire qu'elles parlent entre elles, mais que nous ne les entendons pas ; car comme les chiens etquelques autres animaux nous expriment leur passion, ils nous exprimeraient aussi bien leurs pensées, s'ils enavaient...

Je sais bien que les bêtes font beaucoup de choses mieux que nous, mais je ne m'en étonne pas; car celamême sert à prouver qu'elles agissent naturellement et par ressorts, ainsi qu'une horloge laquelle montre bien mieuxl'heure qu'il est que notre jugement ne nous l'enseigne.

Et sans doute que, lorsque les hirondelles viennent auprintemps, elles agissent en cela comme des horloges...

DESCARTES 3.

La parole rapproche les hommes malgré les désaccords auxquels elle peut mener A.

La parole est une prise de contact et un mode de confrontation proprement humainsSous toutes ses formes (discours, débat, dialogue, discussion...), elle nous rapproche toujours d'une certainemanière, même si elle entraîne un désaccord ou une « joute » verbale.

En effet, prendre la parole est déjà un acte,et se distingue par là de l'indifférence (qui nous sépare) et de la violence ou de la force (exemple: la diplomatie). B.

L'échange de paroles n'a pas qu'un enjeu théoriqueIl engage aussi la pratique : on peut simplement parler « juste pour parler », pour séduire, ou pour émouvoir...

Laparole s'adresse aussi à nos sentiments, et non simplement à notre raison (cf.

l'importance des éléments extra-. »

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