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« On n'est pas resté soi », écrit Jean Guéhenno. Dans quelle mesure peut-on partager, nuancer ou discuter cette réflexion et les éléments du texte qui l'illustrent ? Vous organiserez votre argumentation en vous référant à votre expérience et à vos lectures.

Publié le 20/02/2011

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remarque

• Libellé du sujet qui laisse entendre qu'il faut non seulement utiliser phrase particulière de Guéhenno citée, mais s'appuyer aussi sur « éléments du texte qui l'illustrent. « • C'est contraire aux habitudes des années précédentes où l'on recommandait précisément qu'il n'y ait pas démarquage du texte donné à résumer. • Il faut donc faire attention à cette nouvelle manière de voir la discussion, qui ne semble pas, pour l'instant, avoir été appliquée dans d'autres académies. Introduction.

• Prise absolument, formule de J. Guéhenno signale évolution de l'être irrépressible, car nous sommes « en perpétuelle transformation et usance «. (Montaigne). • Dans le contexte, la formule porte plus particulièrement sur les transformations sociales d'où morales de l'homme. • Est-il vrai que l'homme ne « reste pas « semblable à lui-même ?

« • Exemple vécu : deux jeunes filles de caractère différent, l'une douce, docile, l'autre rétive peuvent évoluer ensens diamétralement opposé — par suite de situations sentimentales ou de vie, entre autres, qui vont les façonner :l'une confrontée à difficultés et malheurs se durcit, devient autoritaire ; l'autre, choyée par mariage qui la comble,s'adoucit, s'épanouit et ses « angles » s'émoussent.

(Cf.

la nouvelle de Pavese : Femmes entre elles).• Évidemment chacune portait en soi des traits de caractère de base (qui permettaient évolution dans le senssusdit, mais la vie est quand même intervenue, a joué.• De même J.

Guéhenno signale les transformations dues à l'évolution sociale.• Citant son propre cas — il faut d'ailleurs remarquer que, âgé, il fait là le bilan d'une longue existence, ce quipermet de mieux juger combien de son moi originel a « échappé » —, il est attristé de voir à quel point il a changé.• Il s'agit là d'une montée sociale (il parle même de « parvenu », dans les deux sens du terme), qu'il analyse avecclarté.• Parti de bas, il monte à la force du poignet : satisfaction légitime devant ses efforts, sa volonté, sa réussite.• Mais celle-ci le grise et se transforme vite en «contentement de soi et vanité ».Il avait raison d'apprécier d'être « parvenu » (arrivé) au but fixé — dans son cas inspecteur général de l'Educationnationale et écrivain —, mais il ne faut pas acquérir alors les traits fâcheux de celui qui est monté trop vite, n'a paseu le temps d'assimiler sa réussite sociale et s'en trouve déformé.• Cf.

peintures des parvenus, depuis Trimalcion (Pétrone : Le Satiricon) jusqu'à M.

Jourdain (Bourgeois gentilhomme)ou Turcaret (Lesage), Rastignac (Balzac), M.

Poirier (E.

Augier)...• Quand il s'agit du pouvoir, la transformation est encore plus spectaculaire et néfaste.

Que de nos grands, arrivésau « faîte », loin d'« aspirer à descendre » comme Auguste dans Cinna (Corneille) ne sont plus arrêtés par rien :ambition alors sans limite ! Déjà Homère le montrait dans Agamemnon (Iliade) et Eschyle (Les Perses).• Mais J.

Guéhenno a l'honnêteté de faire le point sur lui-même et de se rendre compte qu'il a « perdu » sa « fidélité» à son ancien moi, au petit garçon ou adolescent qui se débattait avec courage, enthousiasme, croyance entoutes les grandeurs de l'homme.• Une prise de conscience de ce type permet de remédier aux changements qui ont pu être fâcheux.• Il faut de temps en temps se remettre en question, ne pas se contenter d'une réussite matérielle ou sociale, car lavraie réussite c'est celle que l'on fait de son être, donc réussite morale. Conclusion. • « La vie que nous avons à changer, c'est la vie telle que nous l'avons laissée devenir par nos faiblesses », écrit-il.• Humaniste moderne, héritier de la pensée du XVIIIe siècle, J.

Guéhenno croit au progrès moral.• Quand il se rend compte d'une erreur de son être, il pense qu'il peut se prendre en main et tenter d'y remédier.• Car il est optimiste, il fait d'ailleurs allusion à J.-J.

Rousseau et à la bonté de la nature humaine, et pense donc quecette dernière est perfectible.

La sienne aussi, « bien qu' » il soit âgé.• « Surtout », dirons-nous, car, méditant les leçons de sagesse de Socrate, Montaigne et autres grands humanistesdu passé, il veut en tirer profit.• C'est donc un conseil pratique que contient cette page, après constat sur lui-même...• ...

et finalement la reconnaissance attristée :« On n'est pas resté soi » peut être constructive, enrichissante, exemplaire.. »

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