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Pascal est-il un sceptique ?

Publié le 20/10/2010

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Pascal affirme que l'homme est obligé de choisir entre le doute et la certitude, car ne pas choisir c'est choisir le doute. Or, il n'y a pas de critère de choix : « La nature confond les pyrrhoniens et la raison confond les dogmatiques « (frag. 122). Notre nature nous dit qu'il y a des certitudes, notre raison est incapable de les démontrer. Une seule solution : « Écoutez Dieu «.

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« Une analyse de la démonstration nous montre que celle-ci ne peut jamais être parfaite.

Nous ne disposonsdonc jamais de véritables preuves rationnelles de quoi que ce soit.

IL semble alors que la seule attituderationnelle possible soit l'attitude pyrrhonienne : puisque rien n'est prouvé, alors nous devons douter de tout.Cependant, Pascal nous montre là aussi qui cette position est intenable pour la raison. II) Nous avons une idée de la vérité, invincible à tout le pyrrhonisme : - Qu'est ce qu'une « idée de la vérité » ? Il ne s'agit pas du contenu précis d'une vérité, d'une proposition vraie, mais simplement de l'idée qu'il existe ou doit exister une vérité.

Comme l'affirme Pascaldans la Pensée 131 : « Nous sentons une image de la vérité et ne possédons que le mensonge ».

Ainsi, nous ne pouvons nous en tenir au doute, puisque la vérité s'impose à nous comme une exigence, certesdéçue, mais à laquelle nous ne pouvons renoncer.

Ainsi, la raison ne saurait se contenter dupyrrhonisme, il est dans sa nature de rechercher une vérité. - Pascal explique cette nature de manière théologique.

Dans la Pensée 401, notre désir de vrai, toujours insatisfait, est présenté comme la marque en nous de notre nature déchue.

En effet, nousavons été auparavant en contact avec Dieu et avec la vérité.

Après le pêché, nous en avons perdu lecontenu.

Il nous en reste cependant l'idée et le désir comme signe de notre grandeur perdue.

C'estdonc à cause de cette idée de la vérité, inscrite dans sa nature, que la raison ne peut adhérer aupyrrhonisme. - Pascal montre d'ailleurs, dans la Pensée 131, que nous ne pouvons être pyrrhonien de bonne foi : « je mets en fait qu'il n'y a jamais eu de pyrrhonien effectif parfait » En effet, dans un incendie, parexemple, même un pyrrhonien fuira, sans douter du fait que le feu le brûlera. Transition : Nous avons, inscrite dans la nature même de notre raison, une idée de la vérité et un désir de la découvrir,c'est pourquoi nous ne pouvons pas non plus être véritablement pyrrhonien.

Mais alors, toute position sembleimpossible pour la raison : elle qui ne peut être que dogmatique ou pyrrhonienne ne peut se satisfaire ni de l'unni de l'autre.

Elle oscille donc entre ces deux positions sans pouvoir se fixer.

Finalement, c'est cette incapacitéde la raison à se suffire à elle même que nous révèle la citation de Pascal. III) Une conception particulière de la raison : - Nous ne pouvons raisonnablement ni être dogmatique, ni être pyrrhonien.

Or ces deux positions semblent former une alternative de laquelle la raison ne peut pas sortir.

Que conclure alors de cetteaporie ? Elle oblige la raison à reconnaître ses propres contradictions et sa propre insuffisance.

Ainsi, laraison doit renoncer à se suffire à elle-même, et se soumettre à d'autres principes, sous peine de nejamais dépasser la tension évoquée. - En effet, nous pouvons dépasser cette contradiction, à condition d'accepter que la vérité ne relève pas uniquement de la raison.

Pascal explique ainsi, dans la Pensée 110, que « Nous connaissons lavérité non seulement par la raison mais aussi par le cœur ».

Ainsi, les premiers principes desdémonstrations (par exemple, que le tout est plus grand que la partie) nous sont connus de cetteseconde manière : nous ne pouvons pas les prouver, mais nous ne pouvons pas non plus en douter caril nous sont évidents par nature.

Ce n'est donc pas parce que nous ne pouvons pas tout démontrer quenous devons douter de tout. Finalement, l'enjeu de notre citation concerne la nature même de la raison : Pascal l'y incite à reconnaître sapropre impuissance, ainsi que l'autorité de certains principes qui lui échappent. Les origines du scepticisme Le pyrrhonisme Pyrrhon, reconnu comme le fondateur du scepticisme, est un philosophe grec qui vécut entre les Ive et Ill e siècles avant J.-C.

et dont la pensée est nihiliste.

Il veut, contre Aristote, ruiner l'entreprise philosophique en. »

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