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PASSAGE DE LA MÉTAPHYSIQUE DES MOEURS A LA CRITIQUE DE LA RAISON PURE PRATIQUE (KANT)

Publié le 28/06/2012

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Le concept de la liberté est la clef donnant l'explication de l'autonomie de la volonté

La volonté est une espèce de causalité inhérente aux êtres vivants, en tant qu'ils sont doués de raison, et la liberté serait la propriété que posséderait cette causalité, lorsqu'elle peut agir indépendamment de causes qui la déterminent; de même que la nécessité naturelle est la propriété de la causalité, chez tous les êtres dépourvus de raison, d'être déterminée à l'action par l'influence de causes étrangères. Cette définition de la liberté est négative, et par conséquent ne permet pas d'en saisir l'essence; mais il en dérive un concept positif de la liberté, d'autant plus riche et plus fécond. En effet le concept de causalité impliquant celui de lois, suivant lesquelles une chose que nous nommons effet doit être produite par quelque autre chose qui est cause, la liberté, bien que n'étant pas une propriété de la volonté se conformant à des lois naturelles, n'est pas cependant pour cela en dehors de toute espèce de lois; au contraire c'est une causalité agissant selon des lois immuables, mais des lois d'une espèce particulière, car, autrement, une volonté libre serait une absurdité. La nécessité naturelle est une hétéronomie pour les causes efficientes; car pour que l'effet soit possible suivant cette loi, il faut une condition, que la cause efficiente soit déterminée à agir par quelque chose d'étranger. Que pourra donc être la liberté de la volonté, si ce n'est une autonomie, c'està- dire la propriété d'être à elle-même une loi? Mais cette proposition : la volonté dans toutes nos actions est à elle-même sa loi, n'est qu'une autre formule du principe suivant : on ne doit agir que d'après une maxime qui puisse vouloir s'ériger elle-même en loi universelle. Or, c'est précisément la formule de l'impératif...

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« catégorique, ainsi que le principe de la moralité; une volonté libre et une volonté soumise à la loi morale sont donc aussi une seule et même chose.

Si, en conséquence, la liberté de la volonté est supposée, il suffira d'une analyse de son concept pour en extraire la moralité avec son principe.

Ce principe est donc toujours une proposition synthétique : une volonté absolument bonne est la volonté dont la maxime peut toujours renfermer en elle-même la loi univer­ selle, qu'elle est capable d'être; en effet l'analyse du concept d'une volonté absolument bonne ne nous fait nullement trouver cette propriété de sa maxime.

Mais des propositions synthétiques de cette nature ne sont possibles que lorsque les deux notions qu'elles renferment peuvent être liées l'une à l'autre par une troisième en qui elles se rencontrent toutes deux.

Le concept positif de la liberté procure ce troisième terme, lequel ne peut pas être, comme lorsqu'il est question de causes physiques, la nature du monde sensible (dont le concept comprend le concept d'une certaine chose, considérée comme cause, et le concept de quelque autre chose considérée comme effet).

Quel sera ce troisième terme auquel nous renvoie la liberté, et dont nous avons une idée a priori? Il ne nous est pas possible encore de l'indiquer ici', ni de montrer comment le concept de la liberté se déduit de la raison pure pra­ tique, et comment, par ce moyen, est possible un impératif caté­ gorique.

Cela demande encore quelque préparation.

La liberté doit être supposée comme propriété de la volonté de tous les êtres raisonnables Il n'est pas suffisant d'attribuer, pour quelque motif que ce soit, la liberté à notre volonté, si nous ne possédons pas un motif suffisant de l'attribuer également aux autres êtres raisonnables.

En effet, comme la moralité ne nous prescrit ses lois qu'autant que nous sommes êtres raisonnables, il suit de là qu'elle doit éga­ lement valoir pour tous les êtres raisonnables; et comme elle ne peut provenir que du caractère de liberté appartenant à notre volonté, nous devons donc aussi prouver que la liberté est une propriété de la volonté de tous les êtres raisonnables; et il ne suffit pas de donner comme preuve certaines prétendues expé­ riences faites sur la nature humaine (ce qui est d'ailleurs com­ plètement impossible; il n'est possible de faire qu'une démons­ tration a priori); mais il faut démontrer qu'elle appartient en général nécessairement à l'activité de tous les êtres raisonnables 1.

Ce troisiÈ:'me terme, on le verra plus loin, est le concept d'un monde i ntell igi ble, fondement transcendant du monde des phénomènes naturels.

Il. »

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