Devoir de Philosophie

Le passé a-t-il disparu ?

Publié le 01/01/2004

Extrait du document

b. Temps. Irréversibilité. Mort.

Creusons davantage cette première idée : si le temps est mon ennemi, s'il me prive de ma substance, de mon être et de ma joie, c'est en raison de l'irréversibilité qui est sienne. Alors que l'espace est réversible, puisque je vais de Paris à Nice, et de Nice à Paris, le temps, au contraire, est irréversible. Il se manifeste à moi dans l'irréversibilité des changements. Déjà Héraclite affirmait que ceux qui descendent dans le même fleuve se baignent en une eau toujours nouvelle. Cette irréversibilité me signale que le temps est mon ennemi, qu'il travaille contre moi et défait mes oeuvres. Le temps est la marque de mon impuissance existentielle.

 

  •  A. Sens des termes

   — Passé : de \"passare\", passer ; temps écoulé, envisagé dans son irréversibilité. Notion corrélative du présent et de l'avenir.  — Disparaître : cesser d'être, d'exister ; se perdre, être détruit, anéanti.  

  • B. Sens du sujet

   Le temps, qui s'est enfui et écoulé dans son irréversibilité, s'est-il anéanti ?

  • C. Problème

   Ce sujet pose le problème du Sens de mon existence dans le monde. Suis-je voué au Non-être et à l'Absurde?  Le plan sera, par conséquent, du type progressif, en allant du passé disparu au passé sauvé.

 

 

« 3.

Le passé sauvé par la mémoire affective, l'histoire et l'art. « Quand d'un passé ancien rien ne subsiste, après la mort des êtres, après la destruction des choses, seules, plusfrêles mais plus vivaces, plus immatérielles, plus persistantes, plus fidèles, l'odeur et la saveur restent encorelongtemps, comme des âmes, à se rappeler, à attendre, à espérer, sur la ruine de tout le reste, à porter sansfléchir, sur leur gouttelette presque impalpable, l'édifice immense du souvenir » (Proust, Du côté de chez Swann).L'art fait naître une réalité affranchie de l'ordre du temps et sauve le passé (cf.

Proust, Le temps retrouvé). Enfin, à celui qui observait que le temps n'est ni notre ami ni notre allié, puisque le Passé se défait et se perd, onrétorquera que la mémoire affective (cf.

par exemple, la « petite madeleine », de Proust, dont la saveur fait revivreun passé enseveli), saisie de notre passé par le sentiment, mais aussi l'histoire, reconstruction intellectuelle etscientifique des événements écoulés, et enfin, essentiellement, l'Art, permettent de sauver le passé et de nous faireéchapper au naufrage « métaphysique ».

Ainsi, le temps est bien notre allié et sa dimension d'irréversibilité sembledomptée et maîtrisée.Mémoire, Histoire et Art contribuent à fonder l'identité des individus et des peuples.

La Mémoire m'unifie et meréunifie.

L'Histoire, quant à elle, constitue un repère majeur structurant les événements du passé.

Enfin, l'Art, cesubstitut du Sacré, semble l'ultime forme unifiante et salvatrice. Conclusion La mémoire affective et l'art, seules possibilités de salut.. »

↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓

Liens utiles