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Le passé est-il à jamais révolu ?

Publié le 11/03/2004

Extrait du document

Les événements du monde ne nous sont directement accessibles que s'ils sont présents ; s'ils ne peuvent être que retenus, remémorés, reconstruits, il faut les dire passés ; s'ils doivent être anticipés, attendus ou prévus, il faut les dire futurs. On ne peut pas reconnaître la même modalité d'existence à ces trois espèces d'événements. Ils peuvent pourtant être envisagés ensemble, puisque c'est dans le présent, une partie du temps qu'il ne faut pas réduire à la pure limite qu'est l'instant, qu'apparaissent les perspectives organisées du passé et de l'avenir. Le rôle constitutif du présent de conscience a été, pour la première fois, signalé dans toute son ampleur par saint Augustin (Confessions, livre XI). Le même auteur a signalé que c'est dans l'âme que le temps passe, puisque l'objet de l'attente devient celui de l'attention, puis celui de la mémoire. Aussi, le passé est ce qui par essence est révolu et disparu. Il s'agit de se demander comment peut perdurer ce qui est voué à disparaître, quel pouvoir peut avoir ce qui n'a plus cours, ce qui n'a plus d'actualité. Ne reste-t-il que des traces du passé, ou est-il encore ce qui dirige nos vies, ce qui informe entièrement nos vies. Le passé est à la fois quelque chose de l'ordre spirituel et de l'ordre matériel, et par là, il interroge notre propre conception du temps. Comment s'écoule-t-il, de manière linéaire ou cyclique ?

  • Parties du programme abordées :

- La mémoire. - Le temps. - L'histoire.

  • Analyse du Sujet : Le temps écoulé, en tant qu'il n'est plus là, exprime-t-il une simple irréversibilité absolue, ou demeure-t-il en quelque sorte opérant, au sein de la mémoire (individuelle), ou de l'histoire ?
  • Conseils pratiques : Cernez bien le concept de passé sans pour autant réciter votre cours. Montrez quelle fonction possède l'acte spirituel par lequel je pense mon passé comme passé, et que sans conscience du passé, l'homme ne pourrait accéder à la réalité de la personne. Vous pouvez aussi montrer avec Nietzsche le poids excessif du passé dans une conception linéaire du temps.
  • Bibliographie :

Saint Augustin, Confessions, Garnier-Flammarion. Kant, Dissertatioii de 1770, Vrin. Hegel, Phénoménologie de l'esprit, Préface, Aubier-Montaigne. Nietzsche, La volonté de puissance, Trident. Gusdorf, Mémoire et personne, PUF.

  • Difficulté du sujet : **
  • Nature du sujet : classique.

« qui ont sur faire leur preuve.

Les théories d'Archimède ont encore une valeur, comme l'invention de la roue,l'invention de la taille de pierre etc.

Nous ne vivons qu'au milieu de choses d'origine ancienne.

Aussi, n'est-ce pas unpouvoir direct car ces inventions sont intemporelles et dépasse toutes époques.

Il y a donc deux catégoriesd'influence du passé sur le présent, celle qu'on vient de décrire qui constitue le fonds même de la civilisation, desdiverses civilisations, et l'influence d'époques particulières sur la nôtre.

Par exemple, des règnes de Charles VII,d'Henri II, de Louis XIV, il n'en reste plus que des traces, au sens où cette époque avec ses mœurs et sa culture neconstitue plus une référence ou un idéal pour nous.

On ne peut que regarder avec nostalgie parfois, avec lesentiment du pouvoir destructeur de l'histoire que des époques parfois brillantes sont tombées dans l'oubli.

3) Le passé peut-il revenir ? Une conception cyclique du temps a souvent été comprise par la pensée moderne comme la marque du primitivismed'une culture ou le symptôme d'une régression archaïsante chez un sujet.

Une telle conception, dans les deux cas,résulterait d'une attitude de fuite devant la réalité de l'irréversibilité temporelle.

La reconnaissance de cetteirréversibilité, comme formant l'essence du temps, fonde la compréhension du monde et de l'histoire de l'hommeoccidental moderne.

C'est par un rejet de toute intuition cyclique du temps que s'est constituée la croyancerationaliste en un progrès de l'humanité, qui est une des composantes majeures de l'idéal des Lumières.

Selon Hegel,ce rejet exprimerait la reconnaissance du hiatus séparant l'ordre de la nature (où tout se reproduit et se répète) etl'ordre de l'histoire (temps événementiel dont l'essence est la non-répétition).

L'historicisme est ainsi le présupposéqui, depuis deux siècles, nous fait interpréter toute autre attitude vis-à-vis du temps comme la marque d'un mode« dépassé » de pensée.

Mircea Eliade a consacré notamment tout un livre au Mythe de l'éternel retour, y montrantla complexité du temps sacré ou « grand temps », porté par la reconnaissance d'une non-homogénéité du temps.

Cetemps cyclique du recommencement et de la réitération est structuré par des périodes (âges), des seuils(initiation),), des discontinuités (temps morts), des crises agonistiques (guerre) ou ludiques (carnaval), etc., qui ontpour but d'initier l'humain à une forme temporelle du sacré.

Thèse de l'éternel retour, développée par Nietzsche.

Ledevenir est, en ce qu'il revient sur soi, formant le grand cycle que Nietzsche appelle l'Éternel Retour du Même.Nietzsche a conscience d'avoir atteint, avec cette interprétation, le point où le vieil antagonisme de l'êtreparménidien et du devenir héraclitéen se change en solidarité : « Imprimer au devenir le caractère de l'être - c'est laforme supérieure de la volonté de puissance...

Dire que tout revient, c'est rapprocher au maximum le monde dudevenir et celui de l'être : cime de la contemplation » (XVI, 101).

De ce point de vue, le passé est voué àréapparaître indéfiniment… Conclusion.

La dimension de notre vie et de l'humanité reste le présent.

Le passé ne peut être que reconstituer à partird'éléments que notre mémoire a conservés ou à partir de traces, de restes du passé.

Il n'est donc pas entièrementrévolu, il y a une permanence plus ou moins prononcée des époques passées dans la nôtre.

Ce qu'il y a de sûr, c'estque malgré « les revivals » présents dans l'art ou la mode (pensez à la permanence des canons antiques dans l'artde la Renaissance, classique, néo-classique), nous ne revivrons jamais les époques passées, que nous ne pouvonspas nous extirper de notre siècle.

La théorie de l'éternel retour pense qu'à la fin de ce monde, le même monderecommencera, que chaque chose reviendra à sa place qu'elle soit bonne ou mal.

Mais n'est-ce pas là quemythologie ?. »

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