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Passion et aliénation

Publié le 31/07/2004

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La philosophie est alors chargée de la soigner. Son remède souverain est l'exercice de la raison. Grâce à cette dernière, je suis capable de me libérer des troubles que les passions suscitent en moi, et je peux atteindre l'ataraxie. Bien plus, la raison est celle de mes facultés qui est le plus en mon pouvoir, elle doit donc me permettre de me gouverner moi-même et de recouvrer une certaine liberté.

2.       La passion réhabilitée.

A ~ Vers la guerre perpétuelle ?  

Mais le combat entre la raison libératrice et les passions aliénantes ne se conclut jamais par une victoire décisive. Les passions sont multiples, elles renaissent toujours, parce qu'elles sont liées à notre finitude. Comme le fait remarquer Pascal, notre nature sensible expose nécessairement la raison à des faiblesses.

« q Mais le combat entre la raison libératrice et les passions aliénantes ne se conclut jamais par une victoire décisive.

Les passions sont multiples, elles renaissent toujours, parcequ'elles sont liées à notre finitude.

Comme le fait remarquer Pascal , notre nature sensible expose nécessairement la raison à des faiblesses.

Laguerre entre raison et passion semble perpétuelle. q La présence en nous de la passion semble donc irrémédiable.

Doit-on pour autant la considérer comme un ennemi intérieur, comme unepuissance aliénante dont il faut combattre le joug ? Le spectacle desactions humaines souligne au contraire toute la force créatrice despassions.

Le grand homme et l'artiste sont peut-être mûs par la passion,mais c'est grâce à elle qu'ils réalisent leurs aspirations.

En un sens, lapassion est aussi ce qui incite l'homme à s'accomplir.

« Rien de grand en ce monde ne s'est accompli sans passion » (Hegel) la passion est aussi àl'origine des grandes réalisations humaines, qu'elles soient scientifiques,techniques ou politiques, car la passion est une force, une énergie.La passion est une ruse de la Raison, le moyen dont use la Raison absoluepour faire progresser l'Histoire vers sa propre réalisation en s'arrachant àses déterminations particulières.

Dans la passion, en effet, l'homme « seprojette sur un objectif avec toutes les fibres intérieures de son vouloir etconcentre dans ce but ses forces et tous ses besoins ».

Et c'est parceque le grand homme est passionné qu'il « ne se disperse pas dans une multitude d'objectifs, mais est entièrement voué à la fin qui est sa véritable fin ».

Les passions humainesconstituent donc l'élément actif de l'histoire, celui qui met en branle les événements de portée universelle.

Aussipeut-on dire que « rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion ». Paradoxalement, et selon les romantiques, elle constitue la source des actions les plus élevées et les plusimportantes, car la froide raison est incapable d'aussi grandes réalisations.

La passion a visage humain : loin derattacher l'homme à la bête ou à l'animal, la passion est au contraire ce qui distingue l'homme, au même titre quela raison ou le langage.

C'est elle qui est à l'oeuvre dans tous les bouleversements de l'histoire humaine.

Elle estomniprésente dans l'évolution des sociétés. De plus, la passion rompt avec la monotonie de la vie quotidienne, donne du prix à l'existence, soulève l'âme, luiinspire de vastes desseins : « Rien de grand ne se fait passion.

» Nos passions ne fournissent-elles pas lesmobiles les plus puissants de nos actes et de nos œuvres ? Aucune décision volontaire ne serait jamais prise parun être indifférent, incapable de se passionner pour quoi que ce soit.

« Un homme sans passion serait un roi sanssujets » (Vauvenargues).

Stendhal voit dans la passion l'énergie qui alimente nos décisions volontaires.

Lapassion, c'est « l'effort qu'un homme qui a mis son bonheur dans telle chose est capable de faire pour y parvenir».Et Descartes lui-même, qui voit dans la passion le signe de la dépendance de l'âme, en partie soumise au corps,reconnaît à la fin du « Traité des passions » que si l'âme a aussi ses plaisirs propres indépendants du corps, iln'en reste pas moins que « les hommes que les passions peuvent le plus émouvoir sont capables de goûter leplus de douceur en cette vie ». B ~ La spiritualisation de la passion. q Peut-on encore appeler aliénation cette force qui développe nos capacités et nous révèle à nous-mêmes ? N'est-elle pas plutôt, comme le souligne Rousseau , ce qui met en mouvement notre infinie perfectibilité ? On en vient alors à un paradoxe déroutant : la passion pourrait aussi nous conférer une puissance accrue sur nosactes et nos facultés.. »

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