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La passion est-elle folie ?

Publié le 15/03/2009

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folie

La passion est-elle folie ? Qu’est-ce qui caractérise l’état de passion ? Quelles en sont les composantes essentielles ? L’élément essentiel de la passion semble être une rupture d’équilibre durable marquée par l’idéalisation, l’excès, le refus des limites, le déchirement intérieur, l’ambivalence affective. Poison ou folie de l’âme, la passion possède néanmoins une rationalité spécifique qui la rend d’autant plus dangereuse qu’elle est imperméable aux raisons et aux jugements extérieurs. Mais la passion se réduit-elle à cela ? Pour évaluer plus rigoureusement son rôle et sa fonction, il convient, dans un deuxième temps, de réfléchir sur la source des passions, ce qui nous permettra peut-être de réhabiliter ces dernières et d’en souligner la fécondité.

Longtemps expliquée de manière poétique voire divine, la passion apparaissait comme l’inéluctable volonté de la déité. Que l’on songe au dieu vagabond qu’est Cupidon venant frapper le coeur de Psyché; ou encore aux Erinyes tourmentant jusqu’à la folie Oreste, meurtrier de sa mère Clitemnestre. Toutefois, le philosophe, épris de savoir, ne saurait se contenter d’une explication si féerique, et définira la passion comme une affection de la conscience, dominant le psychisme de manière permanente et stable. Dés lors, les sources de la  passion, perdant leur indice poétique, furent expliquées suivant des déterminations internes ou externes: le « pathos « trouve-t-il son origine dans la réalisation historique tel que la conçoit Hegel, au sein d’instances corporelles comme le prétend Descartes, ou encore dans et par des traces mnésiques à l’instar de Freud? Toutefois, ces évaluations n’ont-elles pas conduit à la désacralisation, à la profanation d’une passion conçue,  à l’origine, comme irréductible et originelle révélation de l’Être? Comme dicibilité de l’indicible sacré? La passion n'est-elle que pure folie ou manifeste-t-elle une rationalité supérieure ?

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